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Pour la première fois, un porte-avions britannique a lancé et récupéré un drone MALE de type Mojave


Dépourvus de catapultes et de brins d’arrêt, les deux porte-avions britanniques, le HMS Queen Elizabeth et le HMS Prince of Wales, ne peuvent accueillir que des groupes aériens aux capacités limitées.

Ainsi, les chasseurs-bombardiers F-35B, de type STOVL [à décollage court et à atterrissage vertical] ont une autonomie moindre par rapport aux deux autres versions de ce type d’appareil [les F-35A et F-35C]. Quant à l’alerte avancée, elle est assurée par des hélicoptères Merlin HM2 Crowsnest qui n’ont pas la même allonge que les avions de guet aérien E-2C/D Hawkeye mis en oeuvre par leurs homologues français et américains.

Pour y remédier, la Royal Navy songe à se doter de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance]. Outre la mission d’alerte avancée, de tels appareils pourraient être employés à d’autres tâches, comme le renseignement, la guerre électronique et, éventuellement, la lutte anti-sous-marine. Mais encore faut-il être en mesure de les faire décoller d’un porte-avions… et de les récupérer à l’issue de leur vol. D’où l’expérimentation qui vient d’avoir lieu à bord du HMS Prince of Wales, dont le déploiement dans l’Atlantique Nord [mission Westlant 23, ndlr] vise à tester de nouveaux concepts opérationnels.

En mai, le ministère britannique de la Défense [MoD] avait attribué un contrat d’une valeur de 1,5 million de livres sterling au constructeur américain General Atomics afin de tester à bord de l’un de ses porte-avions le drone MALE « Mojave », dévoilé en décembre 2021. Par rapport aux autres appareils de sa catégorie, celui-ci a la particularité de n’avoir besoin que de 200 mètres pour décoller et atterrir, en emportant une charge utile pouvant atteindre 1,6 tonne [soit l’équivalent de 16 missiles AGM-114 Hellfire]. Et cela, en partie, grâce à un turbopropulseur Rolls Royce de 450 chevaux.

Ce 17 novembre, la Royal Navy a salué le succès des essais du Mojave à bord du HMS Prince of Wales, lequel se trouve actuellement au large de la côte est des États-Unis.

« C’est une première en Europe. C’est la première fois qu’un drone de cette taille est mis en oeuvre depuis un porte-avions qui n’est pas américain », s’est félicité le contre-amiral James Parkin, le directeur du développement de la marine britannique.

Effectivement, l’US Navy a effectué une telle prouesse… en 2013, le démonstrateur de drone de combat X-47B, conçu par Northrop Grumman, ayant été mis en oeuvre depuis le pont de l’USS George H.W. Bush. Ces travaux lui ont ensuite servi à élaborer le programme CBARS [Carrier Based Aerial Refueling System], lequel vise à développer un drone dédié au ravitaillement en vol [le MQ-25 Stingray de Boeing, ndlr].

Quoi qu’il en soit, pour le contre-amiral Perkins, le succès de cette expérimentation « annonce une nouvelle aube » pour l’aviation embarquée britannique et « constitue une autre étape passionnante dans l’évolution du groupe aéronaval vers une force de combat mixte, avec et sans équipage ».

Cependant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour généraliser l’emploi de drones MALE depuis un porte-avions. Déjà, il faudra évaluer le comportement du Mojave quand la mer est agitée, ce qui suppose de prendre en compte les mouvements du navire [tangage, roulis et pilonnement], et/ou quand les conditions de visibilité sont mauvaises.

Photo : Royal Navy





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