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Opération Epervier : Voici pourquoi Six hauts responsables et poids lourds d’Enéo ‘introuvables et en fuite’

Le Tribunal criminel spécial (Tcs) enquête sur une affaire des milliards à la centrale thermique de Bertoua. En effet, pour faire face aux délestages de 2017 et aux mouvements sociaux qui en découlaient, la direction générale du concessionnaire public de l’énergie électrique au Cameroun avait lancé ce marché. Il a malheureusement tourné au fiasco et les acteurs sont convoqués par cette juridiction spéciale.

Depuis, six hauts responsables d’Enéo-Cameroon, sous les trousses de l’opération Epervier, ont depuis perdu le sommeil.

Selon nos confrères du journal Essingan, en mars 2021, dans le cadre d’une « dénonciation de l’Agence nationale d’investigations financières (Anif) contre Véronique Ngo Yinda épouse Djame (celle qui, au nom de l’entreprise Assistance et services moteur d’Afrique (Asma) Sarl, avait signé le bon de commande du marché aujourd’hui querellé, ndlr) », le tribunal criminel spécial (Tcs), a convoqué six responsables d’Eneo Cameroun SA, dont certains étaient encore en poste au moment des faits en 2017.

Il s’agit du directeur des approvisionnements, Leslie Chebienka, du directeur de la production, Amadou Bivoung, du directeur central des activités techniques, Eugène Nguéha, du sous-directeur de la maintenance des centres Eneo, Jean-Louis Betoko Ambassa Echichi, du responsable de la production à l’Est, Emmanuel Bienvenue Nsangou, et du chef du projet pour la fourniture, l’installation de quatre groupes Caterpillar types 3516B de puissance en fonctionnement en base de 1,6 MW chacun, avec accessoires et pièces de rechanges, à la centrale thermique de Bertoua-TQ1143, Emmanuel Tachago.

La juridiction spéciale qui connaît des affaires de distorsion de l’orthodoxie financière pour des montants supérieurs ou égaux à 50 millions de Fcfa voulait auditionner les six mousquetaires sur leur participation présumée aux manœuvres dolosives ayant permis la soustraction d’1,2 milliard de FCFA des caisses d’Eneo. Selon les accusateurs, cette distraction de fonds publics s’est faite par « le moyen d’un marché d’acquisition de quatre groupes électrogènes neufs, de marque Caterpillar 3516B de 1 600 kilowatts (KW) chacun, pour renforcer la capacité de production de la centrale thermique de Bertoua ».

L’histoire remonte au 11 mai 2017. Ce jour-là, le directeur général d’Eneo Cameroun SA de l’époque, Joël Nana Kontchou, face aux difficultés rencontrées par la centrale thermique de Bertoua, décide de passer « en urgence » et « de gré à gré » avec l’entreprise Asma Sarl le marché mentionné supra. Selon des sources internes à Eneo, « l’urgence se justifiait également par le fait qu’en plus de Bertoua, le chef-lieu de la région, les principales localités arrosées (Abong-Mbang, Batouri, Bélabo, Dimako, Doumé, Nguélémendouka) étaient en ébullition ».

Seulement, de l’avis de certains personnels en service à la centrale thermique de Bertoua, « Asma Sarl n’a pas respecté les spécifications techniques des équipements commandés ». De sorte que, lors de leur réception provisoire en juin 2018 à Bertoua, des voix s’élèvent contre « des groupes livrés par l’entreprise Asma Sarl ».
Un document de dénonciations internes révèle qu’ « Asma Sarl a plutôt fourni des groupes marins vétustes et rénovés avec des couches de peinture, inadaptés pour des centrales thermiques » .

Dans cette note d’informations, intitulée « Achat foireux de quatre groupes électro- gènes Caterpillar à la centrale thermique de Bertoua » , on peut lire que « des employés ayant refusé de signer le procès-verbal (PV) de test de ces groupes livrés par Asma Sarl lorsqu’ils étaient arrivés à la centrale Eneo de Bertoua » . Ils excipent de ce que « leur fréquence est de 60 Hertz (Hz) alors que celle admise au Cameroun est de 50 Hz, la vitesse de rotation de 1 500 tours/minute (tr/mn) et la tension de 400 volts (V) ». Des informations confirmées par plusieurs sources dans le cadre de cette enquête. Elles sont formelles : « Ces groupes électrogènes avaient été déjà utilisés au moins pendant 10 ans et ne pouvaient plus tenir pour plus d’un an. »

A l’époque, il était spécialement question d’y remplacer quatre groupes électrogènes vétustes qui empêchaient la production optimale de l’énergie électrique dans la région de l’Est, Bertoua étant la source d’approvisionnement d’une bonne partie de cette partie du pays.

En rappel, l’opération Épervier est une vaste opération judiciaire initiée dans le cadre de la lutte anti-corruption au Cameroun. Cette opération a été lancée par le gouvernement du Premier ministre Ephraïm Inoni en 2006, sous la pression des bailleurs de fonds internationaux. Ce même Ephraïm Inoni a été arrêté depuis, en 2012, dans le cadre de cette même opération, avant de se faire évacuer pour des raisons sanitaires.

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