Le Royaume-Uni veut disposer d’un missile de croisière hypersonique « souverain » d’ici 2030


En avril 2022, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie firent part de leur projet de développer conjointement des armes hypersoniques – c’est à dire pouvant voler à une vitesse supérieure à Mach 5 – dans le cadre du pacte AUKUS. Cette annonce n’était pas surprenante étant donné qu’un haut dirigeant du Pentagone avait déjà évoqué une telle éventualité quelques mois plus tôt.

« Nous voulons nous assurer de tirer pleinement parti des talents et de la base industrielle non seulement aux États-Unis mais aussi auprès de nos alliés. Et ensuite offrir [à ces derniers] des capacités pour de futures applications potentielles », avait ainsi expliqué Mike White, responsable du développement des armes hypersoniques au département américain de la Défense.

Évidemment, l’Australie et le Royaume-Uni avaient alors le plus à gagner dans cette alliance étant donné que, dans le cadre de leur programme Conventional Prompt Global Strike, lancé en 2001, les États-Unis avaient déjà plusieurs fers au feu, avec notamment les projets « Common Hypersonic Glide Body » [C-HGB, commun à l’US Navy et à l’US Army], « Hypersonic Attack Cruise Missile » [HACM], « Hypersonic Air Launched Offensive Anti-Surface » [HALO] ou encore « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, encore appelé AGM-183]. En outre, récemment, le groupe américain Lockheed-Martin a dévoilé le missile hypersonique Mako, dont la taille est suffisamment réduite pour tenir dans la soute d’un chasseur-bombardier F-35.

Pour autant, même s’il pourrait tirer parti du pacte AUKUS en la matière et alors qu’il a déjà noué une coopération pour un planeur hypersonique avec les États-Unis dans le cadre du projet Thresher, le Royaume-Uni entend jouer sa propre partition. Ainsi, alors que le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, s’est récemment engagé à consacrer 2,5 % du PIB à la défense dans les six années à venir, le Sunday Telegraph a révélé que Londres a l’intention de disposer d’un missile de croisière hypersonique de conception souveraine avant la fin de cette décennie.

« Le ministère de la Défense [MoD] a insisté pour que la nouvelle arme soit entièrement conçue et construite en Grande-Bretagne et aurait fixé la date limite de mise en service à 2030 », avance en effet le journal. « Des projets de pointe comme celui-ci ne sont possibles que grâce aux nouveaux investissements massifs que le gouvernement a annoncés en matière d’innovation de défense », lui a confié un responsable gouvernemental.

Seulement, ce projet est encore flou. « Aucune décision n’a encore été prise quant à savoir » si ce missile hypersonique serait « lancé depuis la terre, la mer ou les airs », indique le Sunday Telegraph. Cependant, selon ses informations, des travaux seraient en cours sur une « version britannique d’un moteur ‘scramjet » », c’est à dire un statoréacteur à combustion supersonique, ainsi que sur les matériaux, lesquels doivent être « développés à partir de zéro ».

En réalité, cette ambition du MoD n’est pas surprenante et son projet est peut-être à un stade plus avancé qu’il ne le laisse entendre.

Ainsi, en 2022, associé avec le Defence Science and Technology Laboratory [Dstl] et le Fonds d’investissement stratégique pour la sécurité nationale [NSSIF], le Rapid Capabilities Office [RCO] de la Royal Air Force [RAF] avait évoqué le programme « Hypersonic Air Vehicle Experimental » [HVX], susceptible d’aboutir à un avion hypersonique développé par Rolls Royce et Reaction Engines, dont le moteur SABRE était alors prometteur.

Enfin, en décembre dernier, la Defence Equipment & Support [DE&S] a lancé l’initiative « Hypersonic Technologies & Capability Development Framework » [HTCDF] qui, dotée d’un milliard de livres sterling sur sept ans, vise à inviter l’industrie et le monde académique à se joindre à une « campagne pour renforcer la capacité hypersonique du Royaume-Uni ».

Quoi qu’il en soit, l’objectif affiché par Londres paraît ambitieux… En France, le missile de croisière ASN4G, censé être hypervéloce, ne succédera pas à l’ASMP-A au sein des Forces aériennes stratégiques avant 2035, alors que son développement est en cours depuis déjà plusieurs années. « La technologie des superstatoréacteurs à application militaire étant destinée à équiper nos forces de dissuasion, son export n’est pas envisagé », a d’ailleurs indiqué le ministère des Armées, dans une récente réponse à une question écrite posée par un député.

Photo : DE&S





Source link

admin

Recent Posts

Voici le jour et l’heure précis auxquels les cambrioleurs vont frapper chez vous, selon les statistiques

Alors que le mois de mai bat son plein, nombreux sont les Français qui profitent…

2 minutes ago

Broker Extra Offers 2024

PostsHigher Roller IncentivesHow can you Start Forex trading That have One stepPositives and negatives Of…

5 minutes ago

Trois Palestiniens tués par l’armée israélienne en Cisjordanie

La Nouvelle-Calédonie a été secouée par une troisième nuit d’émeute, mais moins violente que les…

6 minutes ago

Comment redéfinir ses boucles grâce à la technique du “refresh” ? L’astuce d’une coiffeuse

Des boucles bien définies et rebondies tous les jours de la semaine, c’est pour vous…

11 minutes ago

Le président Diomaye procède à plusieurs nominations

Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a procédé, ce mercredi 15 mai…

15 minutes ago

Newest Totally free Revolves To own Incorporating Cards 2024 No deposit Required

ArticlesTotally free Revolves For one Bonuses During the Canadian Gambling enterprises100 percent free Revolves No-deposit…

15 minutes ago