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Nexter/KNDS a inauguré une nouvelle ligne de production de chenilles pour le char Leclerc


Étant donné que le Système principal de combat terrestre franco-allemand [MGCS – Main Ground Combat System] ne devrait pas être opérationnel avant 2040, voire 2045, la question de l’avenir des chars Leclerc restant dans l’inventaire de l’armée de Terre se pose dès maintenant.

Deux solutions peuvent être envisagées. La première consisterait à poursuivre la modernisation des Leclerc afin de les maintenir en service jusqu’à l’arrivée du MGCS. Seulement, dans un avis budgétaire publié en octobre 2020, l’ex-députée Sereine Mauborgne avait prévenu qu’une telle opération pourrait s’avérer plus coûteuse que prévu, en raison, notamment, de la nécessité de relancer la production des turbomachines, arrêtée en 2014 faute d’avoir pu trouver les 4 millions d’euros nécessaires à son maintien.

La seconde solution, récemment recommandée par l’Institut français des relations internationales [IFRI] reposerait sur l’achat de « quelques unités » du char E-MBT [Enhanced Main Battle Tank], proposé par KNDS, c’est à dire l’alliance formée par le français Nexter et l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

« Sans envisager une commande massive, un parc de transition d’E-MBT allégerait la charge sur les Leclerc restants, leur permettant d’atteindre 2040 et la relève du MGCS, une perspective difficile à envisager en l’état actuel », a ainsi fait valoir l’IFRI, en notant au passage qu’une telle solution permettrait à Nexter « de maintenir une compétence industrielle sous-utilisée depuis la fin de la production du char Leclerc ».

Quoi qu’il en soit, cette semaine interrogé au sujet de l’EMBT lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], a réservé la plupart de ses réponses pour la partie à huis clos. Et, au Sénat, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, n’a pas été plus loquace sur cette question.

Cependant, le CEMAT a considéré l’EMBT comme un « gap-filler », c’est à dire un système susceptible de « remplir un trou entre ce que nous avons maintenant et ce que nous aurons plus tard ». Sur ce point, il « faudra voir comment vont se poursuivre les discussions » [sur le MGCS], a-t-il dit, avant de souligner que l’enjeu était de « ne pas rater la marche du changement de génération [incarné par le MGCS], notamment parce que nous consacrerions trop de ressources pour quelque chose d’intermédiaire ».

Et le général Schill d’ajouter : « En attendant le calendrier du MGCS et ses évolutions, je dois pérenniser ma capacité ‘blindés lourds’ pour avoir une brigade blindée projetable ». D’où la « pérennisation du Leclerc », avec un « point de décision en 2025 » pour « calibrer la profondeur de cette modernisation ». Et 2025, c’est déjà presque demain…

En attendant, et quoi qu’il arrive, le Leclerc a encore quelques années devant lui… Et il faudra donc continuer à assurer son Maintien en condition opérationnelle [MCO, confié à KNDS France/Nexter] alors que, désormais, le concept de « flux » pour l’approvisionnement en pièces détachées, dans le cadre de « forfaits », n’est plus privilégié. En effet, et comme le CEMAT l’a expliqué aux députés, il s’agit maintenant de constituer des stocks pour faire « tampon » en cas de besoin.

C’est probablement à cet effet que, le 12 octobre, à Tulle, Nexter/KNDS a inauguré une nouvelle ligne de production de chenilles destinées aux chars Leclerc. Et cela en présence de la Structure Intégrée du Maintien en condition opérationnelle des Matériels Terrestres [SIMMT] et de la Direction générale de l’armement [DGA].

« Le développement de cette nouvelle ligne s’inscrit dans un plan global de pérennisation du MCO du char lourd », a précisé l’industriel, via X [anciennement Twitter]. « Cette inauguration a aussi été l’occasion de montrer les savoir-faire de notre site de Tulle : traitement de surface, mécano-soudure et montage au profit du programme SCORPION et des différents marchés de MCO », a-t-il ajouté.

Les semelles des chenilles des blindés peuvent s’user rapidement [cela dépend de la nature du terrain où ils sont mis en oeuvre]. Un rapport parlementaire sur le coût des opérations extérieures [OPEX] publié en 2009 avait ainsi indiqué qu’il fallait changer celles des AMX-10P [remplacé par le VBCI, depuis] déployés au Liban environ toutes les trois semaines.





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