[Made in Luxembourg] À la Pretemer Haff, des vertes et des bien mûres !
Nico Hoffmann est autant un agriculteur qu’un entrepreneur. Suivant un instinct qui a fait ses preuves, il a misé sur une production qui le passionne : l’arboriculture. Sa ferme de Limpach est une ode aux fruits du verger.
Le produit
La récolte se termine sous la pluie, mais en sourire : «Je ne râle jamais contre la météo, on ne peut rien y faire», élude Nico Hoffmann. Il a planté ses premiers pommiers en 2003 et aujourd’hui, 57 000 arbres fruitiers poussent sur les 21 hectares qui entourent sa ferme de Limpach, entre Mondercange et Schouweiler. Pruniers (mirabelles, quetsches) et cerisiers (depuis 2019) ont depuis rejoint la cohorte, mais dans ses vergers, les pommiers dominent (75 %).
La cueillette dure environ trois mois, de début août à début novembre. À la Pretemer Haff, on cultive 13 espèces de pommes différentes. Des sucrées comme la Gala ou la Fuji aux acidulées que sont la Boskoop ou la Topaze. Certaines, telles l’Adina et la Pirouette, sont plus méconnues.
Dès que les pommes sont cueillies, elles passent par la table de tri où vont se succéder mécaniquement plusieurs étapes. Un robot émergeur sort les pommes des grands bacs et les place dans un bassin plein d’eau. «En flottant, elles ne s’abîment pas», précise Nico Hoffmann. Elles filent ensuite sur un tapis où elles sont nettoyées par une brosse en nylon, puis leur enveloppe est délicatement chauffée, une méthode qui les rend également moins sensibles aux coups. Elles sont ensuite brossées avec du vrai crin de cheval, «ce qui les fait briller sans mettre aucun produit». Une fois calibrées par la machine, c’est l’œil humain qui effectuera le dernier tri. Seules les pommes irréprochables seront vendues comme telles. Celles qui sont légèrement abîmées, marquées par le froid, trop grandes ou trop petites serviront à faire les jus : le Lampi et le Schampi, sa version pétillante. Les moins belles seront cédées au Parc merveilleux de Bettembourg et à l’Escher Deierepark, au Galgenberg. «Ici, on plante, on cueille, on stocke, on trie et on emballe!», synthétise l’agriculteur.
Et si elles ne sont pas vendues tout de suite, les pommes partent dans d’énormes frigos où elles peuvent être gardées pendant de longs mois. Les chambres froides garantissent leur bonne conservation grâce à des températures comprises entre -0,5 °C et 2 °C (selon les variétés) et le contrôle du taux d’oxygène de l’air purifié par des filtres à charbon.
Le producteur
Lorsqu’il prend la succession de son père à la Pretemer Haff (fondée en 1929), Nico Hoffmann hérite d’une exploitation laitière qui ne le fait pas rêver. Être pieds et poings liés aux quotas laitiers ne l’enchante guère : «Je n’aime pas qu’on me dicte ce que je dois faire, je veux décider moi-même du chemin que je prends», assène-t-il.
Il analyse le champ des possibles et, finalement, c’est une discussion avec Cactus qui finit par le convaincre. «Ils m’ont incité à me lancer dans l’arboriculture, en me garantissant un soutien qui n’est jamais démenti. Aujourd’hui encore, Cactus est un de mes partenaires les plus importants.»
L’esprit d’entreprise ne lâche pas la famille et plus les années passent, plus la ferme se diversifie. Nathalie Hoffmann, l’épouse de Nico, pilote toutes les activités de transformation. Outre les jus, elle réalise les confitures et les compotes conditionnées sous différentes formes afin de satisfaire la clientèle particulière comme collective (maisons relais et écoles, notamment).
Elle vient également de lancer une nouvelle activité : la boulangerie. Depuis octobre 2022, un artisan a été embauché pour confectionner et cuire les pains, les chaussons et autres crumbles aux pommes en utilisant 80 % de farine produite avec les céréales de la ferme (blé, épeautre, seigle…). Formée à l’école Lenôtre, à Paris, Nathalie a beaucoup d’ambition pour cette nouvelle proposition qui lui tient très à cœur.
Et ce n’est pas fini : «Nous venons de suivre l’enseignement de Gérard Taurin, glacier Meilleur Ouvrier de France et champion du monde, déclare, enthousiaste, Nico Hoffmann. L’année prochaine, nous ferons donc aussi des glaces!»
En trois décennies, la Pretemer Haff a connu une véritable révolution et l’avenir semble dégagé. Le fils de Nico et Nathalie Hoffmann étudie l’arboriculture en Autriche et «il possède un vrai talent pour la vente», rigole son père en se remémorant les kermesses estivales à Limpach où, tout petit, il vendait ses pommes au nez et à la barbe de ses parents pour gagner son argent de poche!
Où les trouver?
La Pretemer Haff possède une boutique absolument délicieuse (51, rue centrale, à Limpach). La décoration est exquise et l’achalandage très varié. Fruits et légumes (de la ferme, mais pas seulement), pains, viennoiseries et gâteaux (on se damnerait pour la généreuse tarte aux pommes!), mais aussi savons maison, eau-de-vie de poires du verger, produits laitiers bios de la ferme Thiry, vins du domaine Schumacher-Lethal (Wormeldange), objets de déco… le choix est vaste. Et juste à côté, on trouve le magasin de fleurs animé par deux fleuristes. Les pommes et les poires de la Pretemer Haff, comme ses jus, sont également disponibles dans tous les Cactus.
À retenir
· Nico Hoffmann a mis en terre ses premiers arbres fruitiers à la Pretemer Haff en 2003 et en possède aujourd’hui 57 000, surtout des pommiers. Il maîtrise toute la chaîne, de la plantation jusqu’à l’emballage. Ses jus de fruits (Lampi et Schampi) sont bien connus.
· L’agriculteur-entrepreneur a hérité d’une exploitation laitière pour la transformer en ferme arboricole. Avec son épouse Nathalie, il a multiplié les initiatives pour diversifier sa production de manière spectaculaire. C’est elle qui a initié la création de la boutique, de la boulangerie et du magasin de fleurs.
· On trouve les produits maison ainsi que beaucoup d’autres, soigneusement sélectionnés, dans la très belle boutique à la ferme (51, rue Centrale, à Limpach). Les supermarchés Cactus distribuent les pommes et les poires qui ne sont pas vendues sur place, ainsi que les jus.
