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lithium et hydrogène à l’origine de la crise politique


L’ouverture d’une enquête portant sur des soupçons de corruption dans l’attribution de deux concessions d’extraction de lithium et d’un projet d’hydrogène vert sont à l’origine de la démission du Premier ministre Antonio Costa au Portugal.

Ce pays, qui détient les premières réserves de lithium en Europe, y est déjà le principal producteur de ce métal qui est, avec le cobalt ou le nickel, essentiel à la fabrication des batteries électriques.

Mines de lithium

L’Agence portugaise pour la protection de l’environnement (APA) a déjà accordé son feu vert, sous conditions, à deux projets d’exploitation de lithium dans le nord du pays.

Les premières polémiques autour de ces projets remontent à 2019 et impliquent notamment la société Lusorecursos, qui a obtenu cette année-là la concession de la mine de Montalegre, et dont le siège a été perquisitionné par les enquêteurs mardi.

Lusorecursos prévoit de produire à partir de 2027 entre 15 et 30 millions de tonnes d’hydroxyde de lithium pour un investissement estimé à 650 millions d’euros.

Lors de l’attribution de la concession à cette société, Joao Galamba, le ministre des Infrastructures mis en examen mardi, était alors secrétaire d’État à l’Énergie.

Accusé d’avoir signé un peu vite un contrat avec une société qui avait changé son nom seulement trois jours avant, Joao Galamba s’était justifié en expliquant que l’État avait été contraint de signer cet accord en vertu d’un engagement du précédent gouvernement.

« Nous n’avons pas choisi Lusorecursos ni l’entreprise qu’ils nous ont indiquée (pour la signature), nous nous sommes limités à reconnaître les droits que l’entreprise avait acquis » en 2012 pour commencer à faire de la prospection dans la zone, sous un précédent gouvernement, avait-il expliqué à l’époque.

L’ouverture d’une autre mine de lithium, à Boticas (nord), a également été autorisée par l’APA, qui a conditionné son feu vert au respect de plusieurs conditions environnementales.

La concession de cette mine a été remportée par la société britannique Savannah Resources.

Ces deux projets de mines de lithium font face à une ferme opposition des ONG écologistes et d’une partie de la population de cette région rurale.

L’APA, dont le président Nuno Lacasta a également été mis en examen mardi, a mis en avant l’importance stratégique du lithium dans la transition énergétique pour justifier le feu vert donné à ces projets.

Projets d’hydrogène vert

Outre le lithium, l’enquête qui a entraîné la démission d’Antonio Costa s’intéresse également au rôle du gouvernement dans le développement d’un grand projet de production d’hydrogène vert à Sines, à une centaine de kilomètres au sud de Lisbonne.

Le gouvernement est soupçonné d’avoir favorisé le projet de création d’un consortium national, formé notamment par l’électricien EDP, le groupe pétrolier Galp ou encore le gestionnaire du réseau électrique REN.

Ce consortium, aux objectifs très ambitieux, n’a finalement pas vu le jour, EDP et Galp s’étant retirés.

L’objectif du gouvernement est d’attirer à Sines plus de 20 milliards d’euros d’investissements dans l’hydrogène vert d’ici 2030, rappelle l’hebdomadaire Expresso.

Toujours à Sines, un centre de données, développé par l’entreprise Start Campus, est également au cœur de l’enquête.

Ce projet, appelé « Sines 4.0 », implique un investissement d’environ « 3,5 milliards d’euros », avait indiqué Start Campus au moment de sa présentation.

Deux cadres de cette entreprise, ainsi que le maire socialiste de Sines, Nuno Mascarenhas, ont été mis en examen mardi.



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