Ligne 94 : après son audition au TCS, Amougou Bélinga troublé, actionne son plan B voici les détails

• Amougou Belinga serait dans une situation délicate

• Voici les origines de ses ennuis

Derrière son sourire et son air rassurant, Amougou Belinga dissimule le stress causé par l’enquête judiciaire dont il est objet. Le riche homme d’affaires a été longuement entendu lundi par le Tribunal Criminel Spécial (TCS) sollicité par la présidence de la République pour faire la lumière sur l’enrichissement d’Amougou Belinga. Après deux heures d’audition, l’étau se serait resserré sur le patron de Vision 4. Selon les révélations de Remy Ngono, l’homme d’affaires se sent désormais en danger dans son propre pays. Pour échapper aux éventuelles poursuites judiciaires dont il n’ignore pas l’issue, il envisage de quitter définitivement le Cameroun pour le Nigeria.

« Amougou Belinga est presque aux portes de la prison (…) Lundi il a été entendu pendant deux heures de temps par le tribunal criminel spécial. Il a tremblé, il est revenu et il a pris la résolution de pouvoir partir, fuir le pays. », révèle Remy Ngono qui précise que Jean Pierre Amougou Belinga a déjà commencé par vider les caisses de ses entreprises. Le journaliste indique qu’il a fait sortir des caisses de Vision Finance, d’importantes somme en devises étrangères.

Dans la foulée, le riche homme d’affaire aurait également entamé une tournée chez ses deux premières épouses pour récupérer ses biens précieux. « Le problème que vous avez c’est que vous êtes partis à Odza récupérer vos effets importants chez votre deuxième épouse Sarah. Vous avez aussi pris des effets importants chez la première femme. Ce que vous ne savez pas, c’est que votre première femme qui ne parlait pas avec Sarah, elles sont devenues unies », lance Remy Ngono à l’endroit d’Amougou Belinga.

Le journaliste chez RFI précise que pour mettre en exécution son plan de quitter le Cameroun, Amougou Belinga s’est attaché les services d’une de ses anciennes collaboratrices. Il s’agit de Samata Badjang. C’est cette dernière qui est chargée de convoyer les fonds d’Amougou Belinga au Nigéria.

Les instructions de la présidence

Suite à une lettre anonyme qui a été déposée sur la table du chef de l’Etat, la présidence de la République du Cameroun a donné des instructions fermes au secrétaire d’Etat en charge de la gendarmerie d’ouvrir une enquête sur des dénonciation d’enrichissement illicite.

Les personnes concernées et directement citées sont le sieur Sylvain Mvodo, Amougou Belinga, Louis Paul Motazé. Ces personnes sont accusé de détournement massif à travers la ligne 94, qui est réservée à des dépenses de la présidence de la République.

« J’ai l’honneur de vous faire tenir ci-joint, pour exploitation, thermocopie, d’une note d’information parvenue à la présidence de la République au sujet de l’objet repris en marge », a écrit le Secrétaire général de la présidence de la République au Secrétaire d’Etat en charge de la gendarmerie. A ce dernier, il a été instruit l’ouverture d’une enquête.

Ce que dit la lettre anonyme

Dans la lettre (dont on ne sait par quelle alchimie, s’est retrouvée sur la table du chef de l’Etat), il a été dénoncé des détournements de plusieurs milliards par le sieur Sylvain Mvodo, présenté comme Directeur de la programmation et investissement public et gestionnaire de la ligne 94. L’homme a été plusieurs fois cité comme le fonctionnaire le plus riche du Cameroun.

« Selon des sources dignes de fois en service au MINPAT et au MINFI, il nous revient qu’un groupe d’individus se réclamant de votre famille et sous la protection du ministre Louis Paul Motazé et en complicité avec le ministre Séraphin Magloire Fouda, ponctionne les caisses de l’Etat à travers la ligne 94…Depuis la prise de fonction de monsieur Alamine Ousmane Mey au poste de ministre de l’Economie, ce dernier a essayé à moult reprises de muter Monsieur Mvodo Sylvain. Le ministre de l’Economie s’est heurté à une vive résistance du ministre Motazé et de l’homme d’affaires Amougou Belinga, du secrétaire général des services du Premier ministre et un haut responsable de la Présidence de la République », lit-on dans la lettre.

« Ces résistants détracteurs de votre politique économique, ont donc décidé de bloquer et de contrôler la ligne 94 et ont imposé au MINEPAT, la personne de Monsieur Sylvain Mvodo. A partir de ce monsieur, ils contrôlent tous les engagements, naturellement à leur profit…Vous comprendrez dès lors, monsieur le président de la République, comment Amougou Bélinga s’est constitué une fortune colossale, au point de narguer les Camerounais et nos institutions », lit-on également dans la lettre.