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L’extrême droite, cible des socialistes


Les ennemis que devra combattre Nicolas Schmit, Spitzenkandidat des socialistes européens, sont les populistes et ceux qui les imitent, même au Luxembourg. Illustration.

Le méconnu Nicolas Schmit, candidat des socialistes pour la présidence de la Commission», titrait le journal français Libération dans son édition du 1er mars, à la veille du congrès des forces progressistes européennes à Rome. Le commissaire luxembourgeois, qui détient le portefeuille de l’emploi et des droits sociaux, dispose de cent jours pour effectuer sa tournée européenne et convaincre les électeurs de faire basculer l’exécutif européen à gauche. Loin devant les droites conservatrices qui flirtent avec les extrêmes et usent de leurs éléments de langage pour mieux marcher sur leurs plates-bandes.

La tête de liste pour le LSAP, le vice-président du Parlement européen Marc Angel, a beau vanter «l’énorme ambiance» qui régnait hier à Rome et «les discours de louanges» des grands leaders socialistes européens sur la politique sociale du commissaire et Spitzenkandidat Nicolas Schmit, il sait que des ombres planent.

Les partis nationalistes gagnent du terrain et affichent une xénophobie décontractée. Des élus d’autres camps leur emboîtent le pas. La tempête que Simone Beissel a déclenchée avec ses propos contre les Roms n’est en rien un cas isolé. Depuis Rome, Marc Angel a volé au secours de Jean Asselborn, accusé par le député-maire de Hesperange, Marc Lies (CSV), d’avoir ouvert grand les portes aux immigrés voleurs de poules avec la bénédiction de la presse complice. «Un vrai discours d’extrême droite», analyse Marc Angel, qui s’interroge sur les intentions réelles du parti : «Le CSV veut-il détruire l’héritage de Jean Asselborn?»

Il connaît bien les dignes représentants des idéaux populistes, du groupe Identité et démocratie, qu’il côtoie au Parlement européen. «Ils font croire aux électeurs qu’ils sont de leur côté, mais ils votent systématiquement dans le sens des grands lobbys. Ils s’en fichent des gens», observe Marc Angel.

C’est ce qu’il a répondu à Jean Asselborn qui réagissait aux propos de Marc Lies. Dans un message adressé à un habitant de la commune qui se plaignait d’avoir découvert ses poulets tués et d’autres volées, il a débordé très à droite. «Il est très difficile de réintroduire la loi et l’ordre aujourd’hui en raison de notre société complètement dérégulée par nos partis de gauche et une presse qui préfère faire du tapage médiatique au lieu de se concentrer sur les fondamentaux.»

Les attaques gratuites contre les médias sont une marque de fabrique des partis d’extrême droite et celle du député-maire de Hesperange vient s’ajouter au discours hostile du ministre Georges Mischo, un autre CSV, qui a bavé sur la presse sportive récemment, dans une interview accordée à un média en ligne.

Dangereuses tentations

Ces écarts de la part d’élus chrétiens-sociaux, et libérale dans le cas de Simone Beissel, inquiètent sérieusement les socialistes. «On doit se battre contre la peur et l’extrême droite», déclare Marc Angel depuis Rome où il assistait au congrès des socialistes européens. «Nous avons un projet pour les citoyens, pour la dimension sociale, pour ne pas oublier l’humain», se réjouit-il, en évoquant le programme de sa famille politique pour les élections de juin prochain. «Les transitions font peur, oui, mais il faut les rendre justes et équitables», ajoute-t-il, toujours pour convaincre les citoyens de ne pas se tourner vers l’extrême droite.

Sa crainte s’adresse aussi aux partis conservateurs de la droite traditionnelle tentée de s’allier aux extrémistes. Il guette avec anxiété les résultats des législatives du 10 mars au Portugal, où le parti d’extrême droite Chega gagne du terrain, surtout chez les jeunes. «On verra si la droite classique ira jusqu’à faire une coalition avec Chega», dit-il.

La liste qu’il mène pour les européennes a été déposée vendredi. «Il était important d’avoir des gens qui ont de l’expérience, comme Liz Braz qui est membre de la commission des Affaires étrangères et européennes, ou Michaela Morrisova, attachée au groupe parlementaire LSAP, qui suit cette même commission et qui baigne dedans», commente Marc Angel.

Il compte surtout sur la campagne de Nicolas Schmit et son engagement en faveur d’une politique plus équitable sur le plan social. La tournée européenne du Spitzenkandidat ne fait que démarrer. Il a cent jours pour sillonner l’Union et se faire connaître.



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