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les CFL dans la tourmente


Selon des informations révélées par le Tageblatt ce mardi 5 mars, de graves dysfonctionnements seraient à déplorer dans la vidéosurveillance des CFL. Des employés en train de dormir ou de regarder des séries, des cas de harcèlements… La liste est longue et plonge la société de chemins de fer dans l’embarras.

Quelque 2 000 caméras de surveillance sont actuellement réparties dans les différentes gares du pays, sur le réseau des CFL. Gérées par le département Building Management System (BMS) de la compagnie, elles sont actives 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, pilotées par 28 personnes, réparties à Mersch et Belval.

Des agents chargés de surveiller ces caméras, ainsi que les bornes SOS présentes dans les gares, pour assurer la sécurité des clients. Mais il semblerait, selon les informations recueillies par le Tageblatt, que ce travail ne soit pas réalisé correctement. La faute à une «conception trop laxiste de la profession chez certains collaborateurs des CFL», explique le journal.

Une agression sexuelle non signalée

Avec des conséquences parfois dramatiques. Ainsi, en juillet 2023, une femme aurait été agressée sexuellement à la gare centrale de Luxembourg-Ville. Le parquet ne veut ni confirmer, ni infirmer cette information, rapportée par deux sources distinctes à nos confrères. L’agression aurait été filmée par les caméras des CFL, mais personne de l’équipe BMS n’est intervenu.

Lorsque la victime est allée porter plainte, la police a demandé l’accès aux enregistrements de vidéosurveillance des CFL, une demande qu’elle fait environ… 700 fois par an. Les autorités s’étonnent d’ailleurs que ce type d’incidents ne soit pas signalé tout de suite par les agents des CFL. Mais comment pourraient-ils le faire, s’ils regardent des séries sur leur tablette ou jouent au poker en ligne ?

Le Tageblatt dispose en effet de nombreux documents, dont des e-mails, lettres, vidéos, photos et messages WhatsApp, qui révèlent de graves dysfonctionnements au sein du service responsable de la surveillance à distance. Hormis le poker en ligne, d’autres employés se penchent en arrière sur leur chaise et font une sieste par exemple, ou ont ramené des couvertures pour se poser à leur bureau.

Selon ces documents, il arrive même que tous les employés de l’équipe de nuit ou du matin dorment au bureau pendant les heures de travail. Régulièrement, ils quitteraient aussi leur poste de travail plusieurs heures ou laisseraient des amis non autorisés accéder à la zone sécurisée, ce qui devrait être strictement interdit pour des raisons de protection des données.

Et ne parlons pas des trafics de drogue. Selon les témoignages recueillis par nos confrères, les employés qui observaient et voulaient signaler des trafics de drogue en étaient empêchés. Même lorsque les caméras filmaient plusieurs fois un dealer en train de vendre, aucune intervention n’avait lieu. Personne n’avait envie de rédiger un rapport de «quelques lignes»…

Harcèlement

Ajouté à ce cocktail explosif une ambiance de travail particulièrement mauvaise, et le tour est joué. Le 22 juin 2023, pas moins de huit employés se sont plaints dans un courriel adressé à leur supérieur hiérarchique de dysfonctionnements au sein du service. Il y est question de conditions intolérables et du fait que certains collaborateurs n’auraient plus envie de travailler ainsi.

Outre le traitement négligent du travail proprement dit, il est également question de harcèlement et d’accusations de mobbing. La réponse du chef de service est arrivée le 23 juin et a été un « rappel à l’ordre » général. Mais il s’est d’abord plaint d’être obligé d’écrire ce mail un jour férié où il ne travaille pas. « Je ne vous en remercie pas », a-t-il déclaré avant de répéter des règles générales.

Le Tageblatt précise également que ce directeur adjoint, qui coordonne les activités quotidiennes sur le site de Belval, est l’un des responsables de l’accident de train de Zoufftgen, qui a fait six morts et onze blessés le 11 octobre 2006. Il avait alors été déclaré coupable et condamné par le tribunal. Interrogés, les CFL ont confirmé qu’il travaillait bien au BMS.

Des révélations qui oblige la compagnie ferroviaire à organiser une conférence de presse pour répondre de ces accusations : elle doit avoir lieu ce mardi après-midi.



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