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Le système de lutte anti-drones PARADE sera-t-il opérationnel avant les Jeux olympiques de Paris ?


Mises à l’épreuve lors des exercices Coubertin 1 et Coubertin 2, organisés en novembre et en mars, certaines capacités de lutte anti-drones [LAD] n’ont a priori pas été à la hauteur des espérances qui avaient été placées en elles. C’est notamment le cas du système Parade [Programme de protection déployAble modulaiRe Anti-DronEs], qui a fait l’objet d’un marché notifié à Thales et à CS Group par la Direction générale de l’armement [DGA] en 2021, pour un montant de 350 millions d’euros.

« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrôle, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage », avait précisé l’avis de marché.

Cela étant, le développement du système Parade a donné du fil à retordre, comme l’avait laissé entendre Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, en mai 2023.

« Parade est le système principal du ministère des Armées pour détecter et neutraliser les drones. Le système a été développé en douze mois et il est en phase d’opération et de vérification. Nous avons un retard de trois mois lié à des difficultés d’approvisionnement et de qualification industrielle de sous-systèmes, mais je suis confiant dans la tenue du calendrier », avait en effet affirmé M. Chiva.

Seulement, lors de Coubertin 2, le système Parade aurait été décevant… Selon le Canard Enchaîné [édition du 27 mars], il se serait même révélé « moins performant » que lors de Coubertin 1, en ne réussissant qu’à repérer un drone malveillant sur trois, à seulement 800 mètres de distance.

Un expert sollicité par le Journal du Dimanche a confirmé de « nombreux problèmes » avec ce dispositif. Et de mettre cela sur le compte de l’évolution rapide des drones. « Ce type de système peut être efficace face à des engins qui ne volent pas très vite et qui ne bougent pas trop ».

Signe de la sensibilité du sujet, à quelques semaines de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, laquelle consistera en une parade nautique sur la Seine [et donc particulièrement vulnérable à une attaque de drones], la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, a décidé de ne pas rendre public un rapport dédié à la lutte anti-drones car « certains éléments sont sensibles » et que sa finalité est « avant tout » de « faire des recommandations pour améliorer notre sécurité nationale ».

En outre, son audition du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, le 2 avril, ne donnera pas lieu à un compte-rendu. Justement, avant d’être entendu par les sénateurs, a rapporté l’AFP, l’intéressé a confié avoir effectivement « demandé à l’industriel […] de bien vouloir perfectionner [le système Parade] en répondre précisément à toutes les demandes qui lui sont faites par les armées et par la DGA pour être prêt ».

Si, malgré la menace terroriste, il n’est pas question, pour le moment, d’un quelconque plan B pour la cérémonie d’ouverture des JO, probablement qu’il va en falloir un pour la lutte anti-drones. C’est, en tout cas, l’hypothèse faite par une source sécuritaire auprès de l’AFP. Et celui-ci reposerait sur le système BASSALT, mis au point dans le cadre d’un partenariat noué par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] avec Aéroports de Paris [ADP], et fabriqué par la société Hologarde.





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