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Le Royaume-Uni et la Turquie vont renforcer leur coopération en matière de défense



En 2021, la France et la Grèce ont signé un accord prévoyant une clause de défense mutuelle, alors que les tensions étaient encore vives en Méditerranée orientale, sur fonds de différends territoriaux avec la Turquie, ravivés par la perspective d’exploitation d’importants gisements de gaz naturel dans la région. Auparavant, et pour les mêmes raisons, Paris avait également renforcé sa coopération militaire avec Nicosie.

Cela étant, la position française n’est pas partagée par d’autres pays européens de l’Otan. Ainsi, la Turquie peut compter sur l’Espagne, dont le Premier ministre, Pedro Sanchez, soutient l’adhésion d’Ankara à l’Union européenne [UE]. En outre, un accord portant sur une implication de l’industrie navale espagnole dans la construction d’un second porte-aéronefs turc pourrait être conclu prochainement.

Ayant pris fait et cause pour l’indépendance de la Grèce par rapport à l’Empire ottoman au XIXe siècle et ancienne puissance colonisatrice de Chypre, le Royaume-Uni cultive de très bonnes relations avec la Turquie, comme en témoigne, par exemple, l’implication de BAE Systems et de Rolls Royce dans le programme turc d’avion de combat TF-X « Kaan » [environ 30 ingénieurs britanniques y ont été affectés, selon Defense News]. Mais il est question pour Londres d’aller encore plus loin.

Ainsi, le 23 novembre, lors d’un déplacement à Ankara, le secrétaire britannique à la Défense, Grant Shapps, a signé un protocole d’accord avec son homologue turc, Yaşar Güler, en vue de renforcer la coopération militaire entre les deux pays.

Ce texte « fournira le cadre d’une collaboration plus étroite pour mener des activités supplémentaires qui seront bénéfiques pour la sécurité et la prosperité » du Royaume-Uni et de la Turquie, a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD]. Et cela renforcera, a-t-il ajouté, la « sécurité nationale, régionale et internationale ».

Cet accord vise à établir une collaboration encore « plus étroite » entre les industries de défense des deux pays, à mener « d’éventuels exercices conjoints en Méditerranée » et à « explorer un soutien en matière de sécurité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ».

« J’ai été très heureux de rencontrer mon homologue, le ministre Güler, et de convenir conjointement d’approfondir les relations de défense entre le Royaume-Uni et la Turquie », a commenté M. Shapps. « La Turquie se trouve au carrefour de trois continents et, à une époque de grande instabilité mondiale, son influence ne peut être sous-estimée », a-t-il ajouté.

« Au cours de notre rencontre, nous avons réitéré notre soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et échangé des vues sur les questions bilatérales et régionales de défense et de sécurité. Nous avons mutuellement exprimé notre détermination à renforcer davantage notre coopération militaire bilatérale », a déclaré le ministre turc de la Défense. « Nous souhaitons développer notre coopération existante avec le Royaume-Uni dans de nombreux domaines, comme notamment le développement de notre avion de combat national KAAN ainsi que sur de nouveaux sujets tels que les avions de combat Eurofighter Typhoon », a-t-il poursuivi.

Pour rappel, faute de pouvoir se procurer des F-35A pour avoir acquis des systèmes russes de défense aérienne S-400, la Turquie tente d’obtenir 40 F-16 « Viper » auprès des États-Unis. Seulement, les démarches entreprises jusqu’ici sont restées vaines. D’où l’intérêt d’Ankara pour l’Eurofighter Typhoon. Un intérêt confirmé par M. Güler lors d’une audition parlementaire, la semaine passée.

« Les forces aériennes turques ont besoin de nouveaux avions. Notre premier choix se porte sur les F-16 [Viper]… Mais étant donné la possibilité que nous n’obtenions pas de réponse positive, les Eurofighter Typhoon sont l’alternative la plus appropriée », a expliqué une source du ministère turc de la Défense à l’agence Reuters. Et de préciser qu’Ankara souhaite acheter la « version la plus avancée et la plus récente » de cet appareil.

Seulement, pour qu’un contrat puisse être signé, il faut l’accord des quatre pays impliqués dans le programme Eurofighter. Si le Royaume-Uni et l’Espagne sont, sans surprise, prêts à donner une suite favorable à la demande turque, l’Allemagne ne l’est pas [et on ignore la position de l’Italie].





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