Le patron du géant aéronautique Boeing, qui publie mercredi ses résultats du quatrième trimestre, se trouve sur la sellette depuis l’incident début janvier sur un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines, mais il ne semble pas à ce stade être sur un siège éjectable.
« Nous n’avons pas l’impression que des changements soient imminents au niveau de la direction, mais ces choses sont très difficiles à prévoir », déclare à l’AFP Christopher Raite, analyste de Third Bridge.
D’autant que ce qu’il s’est produit le 5 janvier « n’est pas encore clair ».
Ce jour-là, une porte-bouchon de la carlingue d’un Boeing 737 MAX 9 d’Alaska Airlines s’est décrochée en vol.
Dans la foulée, l’agence américaine de régulation de l’aviation (FAA) a cloué au sol les appareils de même configuration –171 des 218 Boeing 737 MAX 9 livrés à ce jour. Alaska Airlines et United Airlines en possèdent la grande majorité, avec respectivement 65 et 79 avions reconfigurés.
Le régulateur a dévoilé mercredi un « vaste » programme de maintenance et d’inspections pour permettre leur remise en service. C’est Alaska Airlines qui a rouvert le ballet aérien, avec un Seattle-San Diego vendredi après-midi.
L’avion du 5 janvier, mis en service en novembre, « avait eu trois problèmes de pressurisation juste avant l’incident », rappelle M. Raite, soulignant qu’Alaska Airlines « savait qu’il avait un problème mais a continué à le faire voler » en évitant tout survol d’eau « par prudence ».
« Tout le blâme n’est pas forcément pour Boeing », estime-t-il.
Jeff Guzzetti, consultant en sécurité aérienne ayant travaillé pour la FAA et l’agence d’enquête NTSB, s’attend, lui, « à un changement au niveau de la direction » de Boeing.
« Ils vont devoir montrer un changement », explique-t-il à l’AFP. « A ce stade, Boeing sait ce qui a dysfonctionné et la FAA également », et le constructeur « pourrait annoncer mercredi des changements (dans son usine de) Renton et avec Spirit AeroSystems », son sous-traitant.
« Mode crise »
Nicolas Owens, analyste de Morningstar, n’anticipe pas de changement de dirigeant à court terme car « Boeing est en +mode crise+ ».
Et, à l’instar de Christopher Raite, il ne pense pas qu’un changement au sommet résoudra les problèmes de Boeing, qui enchaîne depuis plusieurs mois des contreperformances de production.
Après l’incident du 5 janvier, le groupe a nommé un expert indépendant pour examiner son contrôle qualité et la…