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Le Monténégro s’intéresse aux patrouilleurs proposés par le constructeur naval français Kership


Malgré des liens économiques, culturels et religieux étroits avec la Russie, le Monténégro fit le choix d’intégrer l’Otan en 2017, soit une dizaine d’années après son indépendance et la dissolution de la communauté d’États de Serbie-et-Monténégro. À noter que ce pays de 600’000 habitants a la particularité d’avoir adopté l’euro comme unique monnaie à cours légal sans être membre de l’Union européenne [UE].

L’apport du Monténégro à l’Otan ne saute pas immédiatement aux yeux, tant ses capacités militaires sont limitées, avec un budget de 106 millions d’euros en 2023 [soit 1,5% de son PIB]. Cela étant, comme l’avait souligné la Direction générale des relations internationales et de la stratégie [DGRIS] du ministère des Armées au moment de l’adhésion de Podgorica à l’Alliance, ce pays pourrait être « particulièrement utile pour le traitement des problématiques méditerranéennes [migrations, lutte contre les trafics, etc.] tout en renforçant la « stabilité des Balkans occidentaux ».

Enfin, d’un point de vue stratégique, l’appartenance du Monténégro à l’Otan permet à celle-ci de disposer d’une « continuité sur la côte adriatique, en complétant le chaînon manquant entre la Croatie et l’Albanie ».

Quoi qu’il en soit, au sein des forces monténégrines, qui comptent 2350 militaires, la marine est sans doute la mieux lotie. Du moins était-ce vrai jusqu’au retrait de ses deux frégates appartenant la classe « Kotor », en 2019. D’un tonnage de seulement 1250 tonnes, ces navires entraient plutôt dans la catégorie des patrouilleurs. Et c’est justement ce type de bâtiment que Podgorica souhaite se procurer. L’industrie française est d’ailleurs sur les rangs pour lui fournir une telle capacité.

En effet, le 3 avril, le ministre monténégrin de la Défense, Dragan Krapović, a entamé une visite officielle en France, au cours de laquelle il doit se rendre à Lorient, pour « découvrir l’offre » du constructeur naval Kership, détenu à parts égale par Naval Group et Piriou, impliqués dans le programme des futurs patrouilleurs hauturiers destinés à la Marine nationale.

Mais avant d’aller dans le Morbihan, M. Krapović a signé, avec Sébastien Lecornu, son homologue français, un accord de coopération « intergouvernemental en matière de défense ».

« Échanges avec mon homologue Dragan Krapović en visite à Paris. Signature d’un accord de défense : opérations, formations, armement et cyber », a sobrement indiqué M. Lecornu, via X [anciennement Twitter].

De son côté, le ministre monténégrin a donné plus de détails au sujet de cette rencontre, expliquant qu’il avait évoqué les priorités de son pays en matière de défense, notamment sur le plan capacitaire. Selon lui, M. Lecornu lui a rappelé que « les pays des Balkans occidentaux se situent dans la sphère étroite des intérêts politiques » de la France et que, à ce titre, Paris « continuera à soutenir » Podgorica sur la « voie européenne ».

Enfin, le ministre français a aussi « exprimé l’espoir » que Kership répondra aux besoins de la marine monténégrine, ce qui « créerait les conditions pour la poursuite de la coopération dans ce domaine entre la Monténégro et la France et confirmerait ainsi une fois de plus la volonté de renforcer le partenariat stratégique ».

Photo : Kership





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