La junte au Mali a vivement réagi aux sombres prédictions du ministre français des Armées concernant le pays en début d’octobre. En effet, lors de son discours devant le Sénat français, Sébastien Lecornu a évoqué la résurgence massive du risque terroriste au Sahel et a suggéré que le Mali n’était pas à l’abri d’une partition imminente en raison de cette menace.
« La vraie actualité du Sahel va être désormais la résurgence massive du risque terroriste. C’est potentiellement se retrouver dans une situation où il pourrait y avoir une partition du Mali dans les semaines ou les mois qui viennent, donc nous remettre dans une situation qui serait celle, au fond (que nous avons connue) avant que le président Hollande ne prenne la décision de lancer Serval ou Barkhane. Ce n’est pas la faute de la France, contrairement à ce que certains racontent », a-t-il déclaré. Ces paroles ont profondément irrité le pouvoir dirigé par Assimi Goita au Mali.
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Dans un communiqué publié le mercredi 18 octobre, le gouvernement de la Transition malienne a tenu à rappeler aux autorités françaises et à M. Lecornu que le Mali n’est plus une colonie de la France. « Le gouvernement de la Transition a observé que les propos de M. Lecornu, qui portent atteinte à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali, n’ont pas suscité de réaction de la part des autorités françaises. En raison de cette complicité passive de la junte française, le gouvernement de la Transition malienne condamne les déclarations (subversives, irresponsables et biaisées) de M. Lecornu et rappelle aux autorités françaises que le Mali n’est plus une colonie française depuis le 22 septembre 1960, et que le destin du Mali ne se décide pas à Paris », indique le communiqué. Bamako exprime son souhait que les « prédictions de (M. Lecornu) se retournent contre lui et son pays ».
Les autorités maliennes sont désormais persuadées que les propos jugés « graves » du ministre français des Armées ne sont qu’un aperçu d’un plan malveillant et désespéré visant à déstabiliser leur pays. En fait, la France déploie déjà tous les moyens pour faire partir la Minusma, entravant ainsi son retrait planifié, coordonné et sécurisé, accuse la junte.
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L’objectif de cette « fuite organisée » serait de fournir des armes aux groupes terroristes en abandonnant délibérément d’importantes quantités d’armements pour réaliser leurs sinistres desseins, affirme le communiqué du chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop.
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