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Le gouvernement roumain estime que l’achat de deux sous-marins français Scorpène n’est plus prioritaire


Quand il était à la tête du ministère roumain de la Défense, Vasile Dîncu se plaisait à dire que la « mer Noire était pleine de requins » pour justifier le projet d’acquérir deux nouveaux sous-marins pour la Forțele Navale Române.

Puis il eut gain de cause puisque, après la signature d’une lettre d’intention par Paris et Bucarest, en juin 2022, il fit savoir qu’un projet visant à acquérir un, voire deux, sous-marins Scorpène auprès du constructeur français Naval Group allait être lancé.

Effectivement, en mai dernier, alors que M. Dîncu avait été contraint de démissionner, le Parlement roumain donna son feu vert au programme « sous-marin contre les menaces de surface et sous-marines », doté de deux milliards d’euros.

Il était alors question de permettre à la Forțele Navale Române de mener des missions de « reconnaissance, de collecte d’informations ainsi que des ‘actions de combat’ contre des navires de surface et des sous-marins ennemis dans les eaux territoriales, les eaux internationales, les zones côtières hostiles ou encore dans les zones à haut degré de risque ». Ainsi, deux sous-marins Scorpène devaient alors être acquis à cette fin.

Les négociations commerciales ont-elles commencé? Toujours est-il qu’aucun contrat n’a encore été attribué à Naval Group… Et l’industriel français pourrait attendre encore pendant longtemps…

En effet, à l’antenne de la chaîne de télévision Prima News, le 15 octobre, le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, qui a pris ses fonctions après l’autorisation du Parlement au sujet des sous-marins, n’a pas livré de bons signaux.

« Comme Premier ministre, je vous dis que je ne suis pas de ceux qui considèrent que l’urgence est d’équiper les forces roumaines avec deux sous-marins », a déclaré M. Ciolacu. Et celui-ci d’insister : « Je ne considère pas, pour le moment, que la Roumanie ait besoin de deux sous-marins. Les priorités sont différentes. »

Cela étant, il également affirmé que la « décision n’est pas nécessairement prise par le Premier ministre » car un tel projet d’acquisition doit d’abord être autorisé par les députés [ce qui a été fait], avant de passer par le Conseil suprême de défense [CSAT] puis revenir devant le Parlement pour une dernière approbation [c’est à dire une fois que les négociations ont été finalisées]. Ce n’est qu’après que la procédure de passation de marché peut commencer.

En tout cas, M. Ciolacu a prévenu : « en tant que parlementaire, je ne pense pas que je voterai » pour l’achat de sous-marins.

Même si elle a annoncé une hausse importante de ses dépenses militaires [portées à 2,5% du PIB], la Roumanie doit combler de nombreuses lacunes capacitaires… Elle envisage ainsi d’acquérir plus de 300 chars de combat [dont 54 M1A2 Abrams américains], de renforcer son artillerie ainsi que ses capacités en matière de défense aérienne. En outre, elle a également l’intention de se procurer entre 32 et 48 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin.

Dans le même temps, la flotte russe de la mer Noire a perdu plusieurs navires importants face aux forces ukrainiennes, dont le Moskva, son vaisseau amiral, et le sous-marin « Rostov-sur-le-Don »…

Quoi qu’il en soit, le signal envoyé par le Premier ministre roumain n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour Naval Group qui, en août dernier, a déjà dû faire une croix sur la vente de quatre corvettes Gowind 2500 destinées à la Forțele Navale Române, faute d’avoir pu s’entendre avec SNC, son partenaire local.





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