Le Cameroun s’engage dans la production de biochar avec une convention historique signée entre la Capef et Biocarbone
Le 4 mars 2024, un partenariat historique a été scellé à Yaoundé entre le président de la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef), Martin Paul Mindjos Momenyn, et la présidente de la société française Biocarbone, Jacqueline Alexandre de Mari.
Cette convention de trois ans, renouvelable sous condition d’évaluation satisfaisante, marque un engagement mutuel pour la production de biochar au Cameroun, un carbone écologique issu de la carbonisation des récoltes ou de la biomasse, favorisant une agriculture productive et respectueuse de l’environnement.
La Capef a souligné que cette collaboration, initiée lors du Salon de l’agriculture de Paris (France), se concentre sur les secteurs de l’agriculture et du traitement des eaux, visant à « améliorer significativement les rendements des cultures ainsi que les sols pauvres et dégradés ».
La convention s’articule autour de trois axes majeurs : la structuration des entreprises locales pour la production de biochar, l’implantation d’unités techniques opérationnelles, et la création d’une unité opérationnelle du centre d’information et de formation dans différentes régions.
La Capef s’engage à contribuer à la mise en place des comités de gestion et à soutenir les activités de Biocarbone à travers des démarches de négociation et de plaidoyer au niveau national et international. De son côté, Biocarbone assumera la formation, la structuration, et le développement des entreprises agricoles locales, les transformant en véritables champions nationaux de la production de biochar.
L’objectif final de cette collaboration ambitieuse est l’épanouissement des producteurs, le développement du monde rural, la création d’emplois massifs, la production qualitative et quantitative de produits agricoles et matières premières de biochar, tout en assurant la sécurité économique et sociale des acteurs ruraux.
Il est important de rappeler que le Cameroun a déjà intégré la production industrielle du biochar dans sa stratégie climatique et de développement durable. Le pays vise à construire une cinquantaine d’usines de production d’ici 2030, avec l’objectif de retirer et de stocker chaque année au moins 250 000 tonnes de CO2, contribuant ainsi à la lutte contre les changements climatiques.
Pour concrétiser cette vision à l’échelle industrielle, le gouvernement camerounais a fait appel à la société NetZero, qui a livré en 2021 la toute première unité de production de biochar à Nkongsamba, dans la région du Littoral, avec une capacité de traitement de 10 000 tonnes de déchets sur une superficie de 500 m². Cette étape marque un pas décisif vers la réalisation des ambitions du Cameroun en matière de production durable de biochar.
