Le Cameroun figure parmi les pays les moins endettés d’Afrique subsaharienne en 2024

Selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), les pays d’Afrique subsaharienne devraient connaître une légère diminution de leur niveau d’endettement en 2024, mettant ainsi fin à une tendance haussière observée au cours des 10 dernières années. Cette projection reflète une meilleure gestion des finances publiques dans un contexte mondial où le coût de la dette est en augmentation et où l’inflation a atteint des niveaux records.

Le FMI explique que plusieurs pays de la région ont mis en œuvre des réformes sur les subventions au carburant pour créer un espace budgétaire en faveur des dépenses de développement. Par exemple, le Nigeria a complètement supprimé les subventions au carburant en juin dernier, coûtant environ 10 milliards de dollars en 2022.

Le Cameroun a réduit de moitié son enveloppe de subvention en 2023 et envisage une nouvelle réduction cette année, selon le discours du Président Paul Biya le 31 décembre dernier. De même, l’Angola a annoncé des plans de suppression progressive des subventions énergétiques d’une valeur de près de 4 milliards de dollars.

En conséquence des ajustements budgétaires, le ratio dette/PIB de la région devrait diminuer en 2024 à 57%, contre 60,8% en 2023. Cette dynamique serait soutenue par plusieurs pays qui ont globalement réduit leur taux d’endettement, notamment l’Angola (77,1% contre 84,9% en 2023), le Burundi (72,2% contre 65,8% en 2023), la Guinée Équatoriale (33,7% contre 38,3% en 2023)…

Avec un taux d’endettement projeté à 39,6%, le Cameroun figure parmi les pays les moins endettés d’Afrique subsaharienne en 2024. Le pays avait approché la barre des 47% en 2020 avant de reculer grâce à l’engagement des autorités en faveur de la discipline budgétaire.

Le budget 2024 estime les besoins de financement non couverts par les recettes à 1 577 milliards de FCFA, qui seront principalement comblés par de nouveaux emprunts auprès des partenaires au développement, des banques et du marché des capitaux. Dans le même temps, Yaoundé prévoit d’allouer près de 1800 milliards de FCFA au service de la dette au cours de l’exercice en cours.