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Le britannique BAE Systems a fait voler un « drone aérien torpilleur » lors de l’exercice REPMUS 23


En septembre 2021, le groupe britannique BAE Systems annonça qu’il venait de nouer un partenariat avec Malloy Aeronautics afin de développer le T-650, un drone aérien de « transport lourd » à propulsion électrique. Il était alors question d’un appareil pouvant transporter une charge utile de 300 kg en volant jusqu’à 140 km/h. Le tout avec une autonomie de 30 km [celle-ci est de 80 km quand il voyage à vide, ndlr]. Ce qui peut sembler peu au regard des applications envisagées, en particulier dans le domaine de la logistique [comme, par exemple, le ravitaillement de navires].

Cela étant, pour BAE Systems, et au-delà des traditionnelles missions ISR [renseignement, surveillance et reconnaissance], un tel drone, de type VTOL, pourrait être utilisé pour la recherche et le sauvetage en mer, l’évacuation de blessés, la lutte contre les mines navales, l’appui aérien et… la lutte anti-sous-marine. Et c’est cette dernière capacité qui a fait l’objet d’une démonstration à l’occasion de l’exercice REPMUS [Robotic Experimentation and Prototyping with Maritime Uncrewed Systems], dédié aux systèmes navals robotisés et organisé au Portugal sous l’égide de l’Otan.

En effet, un drone T-600 [c’est à dire le démonstrateur du T-650] a largué, pour la première fois, une torpille inerte Sting Ray Mod 2 lors d’une mission en mer. « C’est une réussite fantastique pour notre collaboration avec Malloy », s’est félicité Neil Appleton, un responsable de BAE Systems.

Cependant, il reste à voir l’intérêt opérationnel d’une telle solution. Elle pourrait être intéressante pour des navires dotés d’un sonar mais dépourvus de moyens pour lancer des torpilles. Tel est par exemple le cas, en France, des Frégates de type La Fayette [FLF] rénovées, leur armement se limitant à une tourelle de 100 mm, deux canons de 20 mm, quatre mitrailleuses de 12,7 mm, huit missiles anti-navires Exocet et deux systèmes surface-air à très courte portée SADRAL. Cependant, elles peuvent compter sur leur hélicoptère embarqué [NH-90 ou Panther].

Le drone « torpilleur » de BAE Systems/Malloy pourrait compléter les capacités mises en oeuvre par les frégates de lutte anti-sous-marine, lequelles disposent de torpilles et d’au moins un hélicoptère capable d’en lancer. En clair, il donnerait plus de « flexibilité » opérationnelle. Enfin, il pourrait éventuellement être utilisé pour la défense côtière.

« Les drones peuvent être rapidement mis en oeuvre tout en étant faciles à transporter. Ils permettent de maintenir les actifs les plus coûteux et leurs équipages hors du danger et joueront un rôle de plus en plus en important en matière de lutte anti-sous-marine, aux côtés des hélicoptères et des navires de surface dédiés, a résumé Dave Quick, responsable des armes sous-marines chez BAE Systems Maritime Services.

Reste que l’idée d’armer un drone avec une torpille n’est pas nouvelle. Dans les années 1950, l’US Navy lança le programme DASH [Drone Anti-Submarine Helicopter]. Il permit de mettre au point le Gyrodyne QH-50, un appareil de type VTOL pouvant emporter jusqu’à deux torpilles Mk44 [ou une seule de type Mk46]. Ses performances étaient supérieures à celles du T-600 puisque cet appareil pouvait voler à la vitesse maximale de 80 noeud [148 km/h] et avait un rayon d’action d’environ 130 km. L’idée était d’en équiper les navires trop petits pour mettre en oeuvre un hélicoptère pour leur permettre de mener des actions de lutte anti-sous-marine. Si ce concept avait séduit la force maritime d’autodéfense japonaise, il fut abandonné en 1973, faute d’être suffisamment fiable.





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