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L’armée de Terre va revoir ses prérequis en matière de santé pour le recrutement de ses soldats


En 2017, et alors que, deux ans plus tôt, il avait été décidé de porter l’effectif de la Force opérationnelle terrestre [FOT] de 66’000 à 77’000 soldats, le général Jean-Pierre Bosser, alors chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], s’était félicité d’avoir gagné la bataille du recrutement… alors que celle-ci s’annonçait compliquée, après plusieurs années de déflation.

« Les flux annuels de recrutement de militaires du rang ont ainsi augmenté de près de 80 % par rapport à 2014 », avait indiqué la Lettre du CEMAT, à l’époque. Et celle-ci de préciser que 46’000 jeunes avaient rejoint l’armée de Terre entre 2015 et 2017. Et que 10’500 autres avaient souscrit un engagement à servir dans la réserve. Et le tout avec un taux de dénonciation de contrat lors de la période probatoire relativement limité. Il ne restait plus qu’à mener la « bataille des qualifications », indispensable pour la mise en oeuvre du programme SCORPION.

Pour autant, il ne s’agissait pas pour l’armée de Terre de se reposer sur ses lauriers en matière de recrutement. Aussi, sa Direction des ressources humaines [DRHAT] développa des outils numériques afin de « mieux connaître les candidats pour mieux les accompagner et mieux les sélectionner, dans l’optique d’augmenter leur fidélisation ».

Seulement, le recrutement est une bataille à mener en permanence… Et, six ans plus tard, la donne est tout autre. Ainsi, en juillet, il manquait à l’armée de Terre entre 1500 et 2000 recrues par rapport à ses objectifs. Depuis, ce déficit n’a pas été résorbé. C’est en effet ce qu’a admis l’actuel CEMAT, le général Pierre Schill, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, ce 11 octobre.

« En 2023, nous avons un trou d’air en terme de quantité, principalement sur nos militaires du rang, de l’ordre de 2000 [postes] en fin d’année », a-t-il précisé.

Pour le moment, a pousuivi le CEMAT, la DRHAT cherche à savoir si cette tendance est « structurelle », c’est à dire à cause d’un « vivier » de recrutement qui se réduit, ou si elle est « conjoncturelle » car liée à un « contre-coup du covid », avec des classes d’âge ayant « souffert des confinements peut-être plus qu’on ne l’imaginait au départ ».

Quoi qu’il en soit, et même s’il a donné l’impression de relativiser ce « trou d’air », le général Schill a annoncé des mesures « d’adaptation très immédiates pour relancer la machine du recrutement ». Ainsi, dès 2024, cela se traduira « par une évolution des campagnes ‘marketing » », avec l’accent mis sur « l’aventure », a-t-il dit. Il est aussi question de « renforcer la chaîne de recrutement », avec plus de 380 postes mais aussi et surtout d’adapter les processus de sélection.

Sur ce point, le CEMAT a indiqué que les « prérequis » en matière de santé vont être revus. « Il ne s’agit pas de diminuer nos objectifs [sur le plan des aptitudes, nldr] mais de les individualiser davantage en fonction des métiers et réfléchir à la notion d’aptitude immédiate puisque nous formons nos jeunes durant un an avant de les envoyer en opération », a-t-il expliqué.

En clair, une mauvaise condition physique ne sera pas forcément éliminatoire puisqu’une recrue aura un an pour se mettre à niveau. Même chose pour les candidats souffrant de certains problèmes dentaires : jusqu’à présent, ils devaient se faire soigner avant de signer un contrat d’engagement. Désormais, ils pourront être pris en charge par le Service de santé des armées.





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