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L’absence d’Israël au Bazar international fait tache


Le conflit au Proche-Orient a amené les organisateurs à «encourager» le stand d’Israël «à ne pas participer à cette édition» de l’évènement multiculturel. L’indignation est importante.

Un lecteur du Quotidien – visiblement proche des organisateurs du stand d’Israël au Bazar international – s’est adressé jeudi le «cœur lourd» à notre rédaction. Présents chaque année, les représentants de la communauté israélienne du Luxembourg se seraient vu «poliment demander, après des mois de préparation, de ne pas participer cette année» à ce traditionnel rendez-vous multiculturel. La présence du stand d’Israël aurait été vu comme une «provocation» dans le contexte de la guerre qu’a lancée le Hamas contre l’État hébreu en date du 7 octobre dernier.

Le mot «provocation» ne se retrouve pas dans la lettre officielle signée par le conseil d’administration du Bazar, adressée aux exploitants du stand israélien. Mais, entre les lignes, le message est clair : «Nous sommes dans l’obligation de prendre la très difficile et triste décision de vous encourager à ne pas participer à cette édition du Bazar international, pour votre bien et afin d’éviter d’exposer tous nos bénévoles et fidèles visiteurs à une situation présentant encore plus de risque et de stress pour tous». Le document a notamment été publié par nos confrères de RTL.

Des problèmes organisationnels selon les organisateurs

Sur le site internet officiel du Bazar, on retrouve une simple mention que le «stand d’Israël ne participe pas cette année» à l’évènement. Aucune explication supplémentaire n’est donnée par les organisateurs. De trop importantes inconnues auraient pesé sur la participation d’Israël. Alors que le conseil d’administration de l’ASBL organisant le Bazar renvoie, dans un communiqué, à des problèmes organisationnels, il s’avère que des craintes pour la sécurité auraient amené à la mise à l’écart du stand israélien. La lettre précitée évoque d’ailleurs bien l’exposition des bénévoles et visiteurs «à une situation présentant encore plus de risque et de stress pour tous».

La police grand-ducale affirme n’avoir jamais recommandé une annulation du Bazar international, y compris avec la présence d’Israël parmi les exposants. La radio 100,7 et le Wort ont pris contact avec les forces de l’ordre. Ils se sont vu préciser que la police est responsable de la sécurité à l’extérieur des halls d’exposition de Luxexpo, qui abritent le Bazar, tandis que les organisateurs doivent assurer la sécurité à l’intérieur.

La Grande-Duchesse présente samedi

La polémique autour de la participation d’Israël n’a pas empêché des dizaines de milliers de visiteurs de partir à la découverte du Bazar international. Samedi, la Grande-Duchesse Maria Teresa s’est rendue à ce «plus grand évènement international de collecte de fonds au Luxembourg, où les cultures et les traditions de 50 pays se rencontrent pour servir la bonne cause». La marraine du Bazar était accompagnée de Xavier Bettel, le nouveau ministre des Affaires étrangères, également en charge de la coopération humanitaire avec des pays émergents.

L’argent récolté à l’occasion du Bazar international va profiter à 48 œuvres caritatives, actives dans la lutte contre le sans-abrisme ou le trafic de migrants, et s’engageant pour l’inclusion sociale, dans le domaine de la santé ou encore l’éducation.

«Un manque de courage civil»

Samedi, plusieurs centaines de personnes ont une nouvelle fois défilé dans les rues de la capitale pour réclamer un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. La manifestation a été organisée par le Comité pour une paix juste au Proche-Orient (CPJPO).

En marge du défilé s’est formé un piquet de la communauté israélite, venu réclamer la libération de l’ensemble des otages retenus par le Hamas, mais aussi pour manifester contre la mise à l’écart du stand d’Israël du Bazar international. «Il s’agit d’un manque de courage civil. Le Premier ministre sortant a une fois dit que nous n’étions pas tous des héros (NDLR : dans le contexte de l’holocauste). Nous ne le sommes toujours pas aujourd’hui», a fustigé, au micro de RTL, Bernhard Gottlieb, le président de l’ASBL Recherche et information sur l’antisémitisme au Luxembourg (RIAL).



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