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La Direction générale de l’armement a retiré du service son Mirage 2000B dédié au développement du Rafale


Il avait été mis en vedette lors du dernier salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget : le Mirage 2000B 501, utilisé depuis trente ans comme « avion banc d’essais » [ABE] pour développer le système d’arme du Rafale, a effectué son dernier vol, depuis la base aérienne de Cazaux, le 25 octobre.

Cet avion a une histoire singulière : premier des 33 Mirage 2000B sortis des chaînes d’assemblage de Dassault Aviation, il n’a jamais été été mis en oeuvre par l’armée de l’Air… étant donné qu’il fut immédiatement affecté à la Direction générale de l’armement – Essais en vol [DGA-EV] pour mettre au point les évolutions du système de navigation et d’attaque [SNA] du Mirage 2000C, notamment le radar RDI.

Puis, au début des années 1990, le Mirage 2000B 501 fut de nouveau transformé pour devenir l’avion banc d’essais [ABE] du Rafale. D’où son allure particulière car, pour les besoins de la cause, une pointe avant de Rafale lui fut ajoutée. Ainsi, il contribua au développement du radar RBE2 AESA [à antenne active] ainsi qu’à l’optronique secteur frontale [OSF].

D’autres modifications, moins visibles, furent nécessaires, comme, par exemple, pour accroître sa puissance électrique afin d’alimenter l’ensemble des capteurs [ceux du Rafale et les siens] ainsi que les instruments de mesure.

Pour le programme Rafale, la DGA EV dispose également d’un Fokker « ABE NG », lequel est doté d’une pointe avant conique amovible similaire à celle du Rafale ainsi que plusieurs points d’emport pour des nacelles et des missiles sous son fuselage et sa voilure.

Quoi qu’il en soit, et alors que la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 prévoit le développement d’un Rafale F5 – qui sera un avion « très différent » de ceux actuellement en service, la DGA EV aura probablement besoin de moyens mieux adaptés.

En effet, « le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a récemment expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAAE].

Aussi, dès 2019, la DGA a fait savoir qu’elle souhaitait disposer d’un Rafale à temps complet pour mener à bien ses missions. « Quand je demande un Rafale à l’armée de l’Air pour faire des essais en vol à Cazaux, celle-ci me répond qu’elle a besoin de ses Rafale pour faire la guerre », avait déploré Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement [DGA]. Seulement, il avait fait état de « difficultés » pour en obtenir un.

Finalement, la DGA est arrivée à ses fins. Ou, du moins, elle ne tardera pas à y arriver puisque le Mirage 2000B 501 doit, en principe, être remplacé par un Rafale « ABE »… en 2026.

Photo : DGA





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