Hausse des prix des produits pétroliers au Tchad : impact sur l’économie et les tarifs du transport
Depuis le 13 février 2024, le Tchad connaît une nouvelle augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe, marquant la deuxième hausse en seulement 10 mois.
Selon un arrêté conjoint signé par le ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin, et son homologue en charge de l’Industrie et du Commerce, Ahmat Abdelkerim Ahmat, les prix du super, du gasoil et du Jet A1 ont été révisés respectivement à 730 FCfa, 828 FCfa et 580 FCfa dans les stations-service de la capitale, Ndjamena. Cette décision s’accompagne d’une majoration des frais de transport dans les autres villes et localités du pays.
La nouvelle grille tarifaire révèle des augmentations significatives, notamment avec une explosion de 40,9% pour le litre de super, passant de 518 FCfa en avril 2023 à 730 FCfa en février 2024. Le gasoil voit également une augmentation de 18,3%, passant de 700 FCfa à 828 FCfa, tandis que le Jet A1 enregistre une hausse plus modérée de 5,4%, passant de 550 FCfa à 580 FCfa.
Cette hausse des prix des produits pétroliers à la pompe au Tchad est susceptible d’avoir des répercussions sur les tarifs du transport, une composante majeure des coûts finaux des produits locaux et importés. En effet, les poussées inflationnistes observées tout au long de l’année 2023 ne devraient pas s’estomper en 2024. Au premier semestre 2023, le taux d’inflation au Tchad s’est élevé à 7,5%, dépassant largement le seuil de tolérance de 3% dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
La conjoncture dans les pays voisins, en particulier au Cameroun, renforce les prévisions de tensions inflationnistes au Tchad en 2024. Au Cameroun, pays de transit pour les marchandises tchadiennes importées via le port de Douala, les prix du super et du gasoil ont augmenté de 15% depuis le 3 février 2024. De plus, les transporteurs camerounais envisagent une nouvelle revalorisation des tarifs du transport routier, ce qui impactera inévitablement les coûts du transport sur le corridor Douala-Ndjamena. Ce corridor voit transiter environ 340 milliards de FCfa de marchandises tchadiennes chaque année, selon les statistiques de la douane camerounaise.
En résumé, cette hausse des prix des produits pétroliers au Tchad soulève des préoccupations quant à son impact sur l’inflation et les coûts de transport, mettant à l’épreuve l’économie du pays et la stabilité régionale.
