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Furtivité : Les essais du radar passif aéroporté de l’armée de l’Air ont marqué une « avancée significative »


Les bases du radar passif ont été jetées lors de la Seconde Guerre Mondiale, par le groupe allemand Telefunken. Son principe consiste à utiliser les ondes de différents émetteurs [de radio, de télévision, de téléphonie mobile, etc.], lesquelles se réfléchissent dès qu’elles rencontrent un obstacle, comme, par exemple, un avion en mouvement.

En utilisant des bandes de fréquences basses, un tel dispositif permettrait de compléter la couverture aérienne, notamment dans les basses couches, les radars actifs – qui émettent des ondes électromagnétiques – couvrant essentiellement les zones de moyenne et haute altitudes. Parmi ses autres avantages, il est non seulement insensible au brouillage mais peut aussi – du moins en théorie – détecter des aéronefs furtifs.

Dans le Document de référence de l’orientation de l’innovation de Défense [DROID] qu’elle a publié en 2021, l’Agence de l’innovation de défense, qui relève de la Direction générale de l’armement [DGA], a fait connaître son intention de développer un « démonstrateur de radar passif pour la surveillance aérienne », sans livrer plus de détails.

Cela étant, plusieurs industriels ont lancé des travaux dans ce domaine. Tel est le cas du groupe tchèque ERA, passé sous pavillon américain dans les années 2000 après avoir développé les radars passifs Tamara et Vera NG. C’est aussi celui de l’électronicien Hensoldt, dont le système Twinvis doit être testé par la Bundeswehr, ou encore celui de Thales, qui planche sur le MSPR [Muti-static Silent Primary Radar].

Mais le Centre de recherche de l’École de l’air et de l’espace [CREA] et l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] conduisent, depuis 2013, un projet ambitieux visant à mettre au point un radar passif aéroporté. Les essais en vol de système ont débuté à Salon de Provence en octobre 2015, à bord d’un motoplaneur Busard.

Le développement de ce radar passif aéroporté s’est ensuite poursuivi discrètement, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’ayant pas communiqué à son sujet. Du moins était-ce le cas jusqu’au 11 avril. Visiblement, ce projet a franchi une nouvelle étape importante.

« Il y a quelques jours, sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, le CREA et l’ONERA ont conjointement réalisé un vol expérimental marquant une avancée significative dans le développement du projet de radar passif aéroporté », indique en effet l’AAE, précisant que Centre de formation aéronautique militaire initiale [CFAMI] avait été sollicité pour cet essai, en fournissant un motoplaneur Busard et un Cirrus SR20, qui a tenu le rôle de « cible ».

« Conçu pour détecter les menaces aériennes à basse altitude et à faible vitesse, ce système innovant se distingue par son caractère discret et son utilisation des émissions électromagnétiques ambiantes, telles que celles de la télévision numérique terrestre [TNT] », explique l’AAE, pour qui le passage d’une « configuration au sol à une version aéroporté représente un défi technologique complexe ».

Ces essais, réalisés en exploitant les émetteurs de TNT de Marseille Grande Étoile et du Mont Ventoux, ont donné des résultats suffisamment « prometteurs » pour ouvrir de « nouvelles perspectives de développement » et favoriser la « mise au point de traitements adaptés à l’environnement aéroporté », conclut l’AAE.

Cependant, la route est encore longue pour disposer d’une solution efficace. Pour qu’il puisse fonctionner, un radar passif a besoin de s’appuyer sur suffisamment d’émetteurs dans une zone données. Ensuite, il faut s’assurer de leurs caractéristiques et de leur localisation, ce qui suppose de disposer de systèmes permettant de collecter et de traiter de telles informations.





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