Fini les ruminations, voici comment profiter (enfin) de la vie selon ce neuroscientifique
Les pensées négatives ont beau être volatiles, lorsqu’elles nous prennent, ce n’est généralement pas pour nous lâcher de sitôt. Heureusement, il est possible de contrôler un esprit qui a un peu trop tendance à ressasser les erreurs passées.
Le Docteur David Gourion, psychiatre et docteur en neurosciences, livre ses clés pour passer d’une émotion à une autre dans son ouvrage Anti-stress (Marabout). Aussi, le neuroscientifique a détaillé son plan pour lutter contre la spirale infernale de la culpabilité et de l’anxiété dans les colonnes de Version Femina.
Mettre un terme à la spirale infernale des ruminations
« On a l’impression qu’en s’attardant sur nos soucis, leurs causes et leurs conséquences, on va les solutionner, mais c’est une vue de l’esprit », explique le spécialiste. Seulement, analyser en profondeur ce qui ne va pas fait souvent plus de mal qu’autre chose. Il précise : « Non seulement ruminer ne résout rien et nous fait perdre du temps, mais cela vient réveiller des émotions douloureuses (tristesse, colère, peur, honte…) qui peuvent engendrer des comportements problématiques venant les aggraver. Sans compter que le stress profond qui en découle nous fait souffrir : troubles somatiques, déprime, burn-out… »
Parade à cette inclination naturelle à tout vouloir décortiquer, quitte à en souffrir : la technique du « tag ». Par exemple, en donnant un surnom rigolo à l’objet de ses tourments, on prend de la distance avec ce qu’il représente. « Donnez-lui une couleur. Lorsque vous inspirez, visualisez l’air coloré qui circule dans la sensation douloureuse, comment il vient dilater cet espace en vous, le rendre moins dense, plus fluide. À l’expiration, souriez-vous avec bienveillance », avance le docteur.
crédit photo : Shutterstock Lutter contre la spirale infernale de la culpabilité et l’anxiété
Un cerveau à l’origine de nos ruminations
Incroyable création que le cerveau humain. Toutefois, cette dernière n’est évidemment pas exempte de tout défaut. Celui-ci utilise notamment « notre intelligence et notre faculté de persuasion pour nous faire croire que ce que l’on pense ou croit est vrai. »
Pour éviter les pièges de cet excellent affabulateur, le Docteur Gourion veut que l’on s’exerce à ne plus avaler de couleuvres, sources de grandes séances de rumination. « Identifiez aussi ce qui, dans vos ruminations, relève des faits et ce qui relève d’une fausse information (‘fake news’), d’une théorie, d’une croyance négative. Faites enfin la chasse aux ‘et si’ (‘Et si je perdais mon travail ?’) et aux ‘mais’ (‘Jusque-là tout va bien, mais rien ne garantit que cela va continuer’), de tout petits mots qui sont le noyau dur de la pensée des anxieux », signifie-t-il.
@benoitsanglierofficiel Se libérer d’une pensée négative 👌💫#penseesnegatives #croyanceslimitantes ♬ son original – Benoît Sanglier 🇫🇷 Hypnose
Déterminer ce qui est important et ce qui ne l’est pas pour se débarrasser des ruminations
Du reste, l’expert rappelle que nous ne sommes pas obligés de répondre favorablement à ses invitations à plonger dans nos pensées les plus noires. « Nous devons rester le capitaine de notre esprit », affirme-t-il.
crédit photo : Shutterstock « Nous devons rester le capitaine de notre esprit »
Pour reprendre une barre trop longtemps dominée par nos démons et mettre le cap vers des eaux moins agitées, le Docteur Gourion préconise d’imaginer deux colonnes : grave (danger de mort imminent pour vous ou l’un de vos proches) et pas grave (tout le reste). Autre classement à schématiser : utile (tout ce qui peut être solutionné) et inutile. Vous l’aurez compris, tout ce qui relève de la seconde colonne ne mérite pas que vous y laissiez votre bel entrain.
