Ernestine s’ouvre du projet à Clément, qui s’y oppose. Il ne veut pas qu’elle le quitte. Finalement, il y a à peu près deux semaines, à force d’échanges, il se fait une raison… En apparence. Entre-temps, la famille a trouvé l’argent du billet d’avion, et l’oncle, de l’autre côté, a tenu ses engagements. Le voyage est calé. Ce sera vendredi dans la nuit.
Ce jour-là, dans l’après-midi, la future « mbenguiste » va dire au revoir à son petit ami, qui habite Soboum (dans l’arrondissement de Douala III). A un moment, Clément lui propose qu’ils aillent dans sa maison familiale à lui, à Bilonguè (dans le même arrondissement), afin qu’il lui remette des choses qu’elle va emporter. Une fois sur place, un tout autre scénario se met en place. Clément, qui dispose d’un studio dans la concession familiale, s’y enferme avec Ernestine, confisque ses deux téléphones, les éteint, allume la télé et met la musique, à volume élevé.
Le jeune femme comprend ce qui se trame, et se met à le supplier. En vain. Le temps passant, la famille d’Ernestine s’inquiète. Les appels ne passent pas, les copines ne savent pas où elle se trouve, et le petit ami, lui, ne décroche pas. Les parents d’Ernestine, s’accrochant au mince espoir qu’elle va peut-être se présenter à l’aéroport au moment du départ, s’y rendent. Elle n’y est pas, bien entendu. Les modalités d’embarquent commencent, s’achèvent, et l’avion s’en va.
C’est samedi en milieu de matinée que Clément va libérer sa prisonnière. Et lui rendre ses effets. Avant de disparaître. La famille a déposé plainte à la légion de gendarmerie du Littoral. Cerise sur le gâteau, le bonhomme aurait subtilisé le passeport et la carte nationale d’identité de sa victime