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Divorce : clash entre la BAS et Maurice Kamto, nouvelles révélations, race Decca citée

Jeune Afrique raconte à travers un article le changement de stratégie de la Brigade Anti-Sardinards (BAS) qui se sont illustré récemment lors du spectacle de Grace Decca.

Une situation de panique s’est installée à Leicester ce jour-là. La police a été inondée d’appels signalant des « morts ». Bien qu’il s’agisse d’une fausse information, les membres de la Brigade Anti-Sardinards (BAS), déguisés pour passer inaperçus, ont délibérément exacerbé la tension. Lorsque les forces de l’ordre sont arrivées sur les lieux, des arrestations ont été effectuées. Malheureusement, le concert de Grace Decca, prévu pour collecter des fonds en faveur des populations victimes des exactions dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, a été un échec, présente Jeune Afrique.

Plusieurs mois auparavant, la BAS avait déjà lancé un appel au « boycott actif » du concert et avait averti toute personne tentée d’y assister. Selon eux, Grace Decca est une « artiste d’État » accusée de soutenir le président Paul Biya. Dans un communiqué daté du 10 juin, la BAS a déclaré : « Il nous a été porté à l’attention que la visite de Grace Decca au Royaume-Uni a été sponsorisée par Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, et Ngalla Gerald, une personnalité proche du pouvoir, dans le seul but d’utiliser sa présence pour marquer des points politiques. », rapporte Jeune Afrique.

Après l’élection présidentielle de 2018, considérant la victoire de Paul Biya comme illégitime, les « anti-sardinards » ont dénoncé un « hold-up électoral » et ont juré de transformer les séjours du président camerounais en Europe et aux États-Unis en véritable « enfer ». Ils ont également lancé une croisade contre les personnalités, politiques ou non, soupçonnées de soutenir le régime.

Un assaut contre l’ambassade
Le 26 janvier 2019, des ressortissants de la diaspora camerounaise ont pris d’assaut l’ambassade du Cameroun à Paris pour protester contre l’arrestation de manifestants de l’opposition à Yaoundé. Les photos du président ont été décrochées et détruites, les bureaux de la représentation diplomatique ont été pillés et des documents ont été emportés.

En juin de la même année, des membres de la BAS ont fait irruption à l’hôtel Intercontinental de Genève où séjournait Paul Biya. L’opération, surnommée « Catcham » en pidgin, a entraîné des affrontements entre la garde rapprochée du président et les activistes. Le chef de l’État a finalement dû quitter la Suisse. En octobre de la même année, Paul Biya s’est rendu à Lyon pour assister à la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais il a encore été pris pour cible. Depuis lors, il a réduit le nombre de ses voyages en Europe.

La BAS n’a pas abandonné pour autant. De nombreux artistes ont été menacés et accusés d’avoir participé à un concert de soutien à Paul Biya avant l’élection présidentielle de 2018, ce qui les a contraints à annuler des spectacles prévus en Europe. Des personnalités publiques telles que K-Tino, Coco Argentée et Steve Fah ont toutes été confrontées aux « anti-sardinards ».

Cependant, ces derniers ont également leurs détracteurs. Les méthodes brutales employées par la BAS sont dénoncées, et certains leur reprochent de ne pas cibler les ressortissants de l’Ouest, la région d’origine de Maurice Kamto. En réponse à un rassemblement organisé par le RDPC à Bafoussam en juillet 2019, les « anti-sardinards » ont présenté une liste de chefs traditionnels de l’Ouest qu’ils se sont déclarés déterminés à chasser s’ils mettaient les pieds en Europe.

Malgré les mises en garde du sultan des Bamouns, Ibrahim Mbombo Njoya (décédé depuis), du secrétaire général du RDPC, Jean Nkuete, et du président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, la BAS n’a pas ralenti ses ardeurs. En octobre 2020, ils se sont introduits bruyamment dans une église en France où Célestine Ketcha Courtès assistait à la messe en compagnie de sa famille. La ministre camerounaise de l’Habitat et du Développement urbain a dû quitter les lieux précipitamment.

Maurice Kamto, souvent pointé du doigt, a toujours veillé à garder ses distances par rapport aux actions de la BAS. Lors de sa présence à Paris le 27 mai dernier, il a une fois de plus dénoncé la violence. Les « anti-sardinards » ont tenu à clarifier : « Nous ne sommes affiliés à aucun parti politique et nous opérons de manière indépendante pour sensibiliser et plaider en faveur du changement. », conclut Jeune Afrique

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