Des urologues alertent sur le symptôme N°1 du cancer de la vessie, trop souvent ignoré
L’Association Française d’Urologie (AFU) sensibilise aux symptômes du cancer de la vessie, dans le but d’améliorer le diagnostic précoce et d’accélérer l’accès aux innovations thérapeutique pour les patients.
Et pour cause, le cancer de la vessie et ses symptômes sont encore trop méconnus, constate l’AFU. Pour permettre un diagnostic moins tardif, elle aspire à sensibiliser le grand public aux signes qui doivent évoquer la maladie, tout au long du mois de mai. Ce cancer « relativement fréquent et parfois agressif » touche chaque année 13 000 personnes et cause 5000 décès.
Un cancer souvent plus grave chez la femme car les symptômes sont mal interprétés
Si le cancer de la vessie touche principalement les hommes de plus de 60 ans, il est souvent « plus grave chez les femmes, car des symptômes peuvent être mal interprétés et retarder le diagnostic », explique Benjamin Pradère, le président de l’AFU.
Le cancer de la vessie métastasique, qui s’est développé dans une autre partie du corps, est l’un « des cancers au pronostic le plus sombre et l’un des grands défis de l’urologie des années 2020 », précise un communiqué. En effet, la médiane de survie globale est « de seulement 5 à 7 mois avec un traitement standard ».
Dans la plupart des cas, les tumeurs sont bénignes, mais il faut les déceler précocement
Le cancer de la vessie est le développement d’une tumeur au dépend de la muqueuse de la vessie.
La tumeur peut se développer à l’intérieur de la vessie sans envahir la paroi musculaire. Ces tumeurs sont superficielles et représentent un stade précoce. C’est le type le plus commun de cancer de la vessie. « Dans la plupart des cas, ces tumeurs sont bénignes et rarement propagées à d’autres organes, donc elles ne sont généralement pas létales », indique l’AFU.
Or, lorsque la tumeur se développe dans le muscle de la vessie et se propage dans les muscles environnants, elle devient une tumeur infiltrante de vessie. Ce type de cancer est à risque de se répandre à d’autres parties du corps (métastases) et est plus difficile à traiter. Dans certains cas, il peut être fatal.
Voici le symptôme le plus commun
Le sang dans les urines est le symptôme le plus commun, appelé communément une hématurie.
Les tumeurs superficielles (n’infiltrant pas le muscle) ne provoquent pas de douleurs vésicales et peuvent impliquer (rarement) des symptômes : envie pressante et fréquentes, faux besoins.
« Si vous avez des symptômes de l’appareil urinaire comme du sang dans l’urine, une miction douloureuse ou un besoin d’uriner plus souvent, une tumeur maligne peut être suspectée, en particulier si un traitement médical ne diminue pas les symptômes », alerte l’AFU.
3 symptômes sont présents dans le cas d’une tumeur plus avancée
Le cancer de la vessie infiltrant le muscle peut provoquer des douleurs car il se développe dans le muscle de la vessie et se propage dans les muscles environnants. Si vous avez une tumeur plus avancée, vous pouvez rencontrer d’autres symptômes comme une douleur pelvienne, une douleur dans le flanc et une perte de poids. Vous pourriez, parfois, palper une masse dans le bas-ventre.
Si vous présentez l’un de ces 4 facteurs de risque, prenez les symptômes au sérieux
L’AFU préconise aux personnes qui présentent des facteurs de risques, les fumeurs et les personnes exposées à des toxiques professionnels, et qui présentent un signe urinaire de consulter. « Les examens permettront de déterminer s’il y a une tumeur vésicale (ou plusieurs) et le cas échéant d’en déterminer sa localisation, son agressivité (vitesse d’évolution ou « grade ») et si elle est restée superficielle (TVNIM) ou si elle a infiltré le muscle (TVIM) », précise-t-elle.
Les principaux facteurs de risque réunissent l’âge (le cancer de la vessie se développe lentement et est plus fréquent chez les personnes de plus de 60 ans), le tabac, l’exposition chimique professionnelle et les infections. Certains virus, bactéries ou parasites et infections chroniques des voies urinaires augmentent le risque de développer un cancer de la vessie.
Quant au tabac, il contient de nombreuses substances nocives qui le rend responsable de près de la moitié des cas de cancers de la vessie.
