Des polluants éternels retrouvés dans ces bouteilles de soda vendues dans toute la France

Présents dans nos aliments et dans les eaux minérales, les polluants éternels sont partout… Même dans nos bouteilles de soda. C’est du moins ce qu’a révélé une enquête de l’Agence régionale de santé sur plusieurs boissons gazeuses produites en France. En effet, des perfluorés, ces polluants dits éternels, ont été détectés à l’intérieur de plusieurs sodas, vendus dans tous les supermarchés. 

Utilisés depuis la Seconde Guerre mondiale, les PFAS sont devenus monnaie courante dans l’industrie de la cosmétique, dans l’alimentaire, mais aussi dans les équipements sportifs. En France et à l’étranger, des taux élevés de ces polluants éternels ont été découverts dans l’air et dans les sols. Des sols dont les industriels tirent l’eau des sources voisines.

Polluants éternels : ces bouteilles de soda contaminées par des PFAS

Comme le rapporte Le Progrès, des traces de polluants éternels ont été détectées dans l’une des sources d’eau qui approvisionne l’usine du groupe Suntory Beverage and Food. Une usine située à Meyzieu (Rhône) dans l’est de Lyon et qui produit depuis 1975 les bouteilles (de 25cl à 1,5L) d’Orangina, de Schweppes, de Pulco et d’Oasis. Des bouteilles de soda que l’on retrouve dans le commerce national. 

Si la présence de perfluoré, ce polluant dit “éternel”, se trouve “légèrement” au-dessus de la limite de qualité, des mesures correctives ont été réclamées par l’ARS Auvergne Rhône-Alpes. Ainsi, depuis le 15 janvier dernier, l’usine qui s’approvisionne à hauteur de 20 % d’eau dans la source de Jonage doit dorénavant filtrer l’eau “par un système de charbons actifs”. Un nouveau système mis en place et vérifié fin janvier par les autorités publiques, rapportent nos confrères.

crédit photo : shutterstock Des PFAS retrouvés dans l’eau utilisée pour la fabrication de plusieurs sodas en France.

PFAS en France : le scandale des polluants éternels dans l’eau du robinet et l’alimentation

En janvier dernier, l’ARS Auvergne Rhône-Alpes a rendu publiques les analyses de l’eau de consommation de Lyon et ses environs. Après plusieurs tests, le verdict est tombé : l’eau du robinet de 166.000 habitants de la région était polluée aux PFAS. Si une cinquantaine de communes, pour la plupart situées dans la vallée de la chimie, au sud de Lyon, sont concernées par cette pollution, l’ARS n’a pas interdit la consommation de cette eau. 

“La qualité de l’eau est suivie selon un plan établi par les autorités (gestion par arrêté préfectoral et suivi par ARS) avec des analyses réalisées par un laboratoire d’État accrédité. Aucune autre substance n’a été trouvée parmi les centaines de molécules couvertes par les plans de l’ARS”, constatent nos confrères.

Face à ce que le député EELV, Nicolas Thierry, compare à “la plus grande pollution massive de notre histoire”, l’Assemblée nationale a voté la proposition de loi de l’élu visant à protéger la population des risques liés aux polluants éternels. Adoptée avec 100 % des suffrages, la loi, qui avait fait grincer des dents de l’industriel SEB, exclue cependant les ustensiles de cuisine, comme les poêles antiadhésives par exemple. De quoi assurer l’avenir du géant industriel en France.

crédit photo : shutterstock L’Assemblée nationale vote la proposition de loi visant à protéger la population des risques liés aux polluants éternels, mais exclus les ustensiles de cuisine de la liste des produits qui ont interdiction d’utiliser des PFAS

Quid des effets des PFAS sur la santé ? D’après l’anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), les polluants éternels peuvent augmenter le taux de cholestérol, avoir des effets dangereux sur les organes vitaux comme le foie, les reins, etc. Ils peuvent également être dangereux pour le développement du fœtus et jouer sur la fertilité des êtres humains. Quant au Centre international de recherche sur le cancer, il a classé, en décembre 2023, le PFOA (acide perfluorooctanoïque) comme “ cancérogène pour l’Homme ” et le PFOS (sulfonate de perfluorooctane), comme “peut-être cancérogène pour l’Homme”.