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Dépenses fiscales : près de 1 trillion de FCFA accordés aux filières riz, poisson et blé entre 2016 et 2022


Le gouvernement camerounais a débloqué une dépense fiscale totale de 980 milliards de FCFA sur une période de sept ans, allant de 2016 à 2022, afin de garantir l’accessibilité à des prix abordables des produits de première nécessité tels que le riz, le poisson et le blé, essentiels à la fabrication du pain. Ces révélations ont été faites lors d’une conférence annuelle des services centraux, extérieurs et déconcentrés du ministère des Finances, au cours de laquelle la direction générale des Impôts (DGI) a présenté un exposé.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les dépenses fiscales sont des mesures dérogeant au système fiscal de référence, entraînant des pertes de recettes pour l’État dans le but de stimuler des comportements économiques spécifiques ou de subventionner certains groupes sociaux. Dans ce cas, le gouvernement camerounais renonce chaque année à 52 milliards de FCFA d’impôts sur les importations de riz, en appliquant une taxation à taux réduit (5% au lieu de 20%).

La même approche est utilisée pour les importations de poissons, entraînant une perte fiscale annuelle de 58 milliards de FCFA, et pour le blé, avec une perte de 30 milliards de FCFA. En combinant ces trois produits, considérés comme essentiels, la dépense fiscale annuelle atteint 140 milliards de FCFA, totalisant ainsi 980 milliards de FCFA sur la période de 2016 à 2022. Ces dépenses pèsent lourdement sur le Trésor public, notamment à un moment où le gouvernement aspire à augmenter la mobilisation des recettes non pétrolières.

Face à cette situation, le gouvernement envisage de réduire voire de supprimer ces dépenses fiscales, surtout dans le contexte actuel de promotion de l’import-substitution. Le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, a annoncé en juillet 2022 qu’une revue systématique de toutes les dépenses fiscales existantes serait effectuée, avec l’intention de supprimer les exonérations fiscales jugées inefficaces ou peu pertinentes.

Malgré des ajustements dans la loi de finances 2024, soumettant certains types de riz et de poisson au droit de douane normal de 20%, la réduction des exonérations sur ces produits demeure modérée. Cette réticence est attribuée aux préoccupations liées à la situation sécuritaire et sociopolitique, telles que mentionnées par le Fonds monétaire international (FMI) dans une note datée de 2020. Les consommateurs pourraient néanmoins être confrontés à une érosion de leur pouvoir d’achat en raison de la hausse des prix résultant de la restauration de la taxation normale sur ces denrées de première nécessité.





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