Denis Mukwege lance sa campagne présidentielle à Bukavu, un discours d’espoir et de changement pour la RDC
Bukavu, la ville animée sur la rive Sud-Ouest du Lac Kivu, a été le théâtre d’un événement majeur ce samedi dernier : le premier grand meeting du candidat à la présidence, Denis Mukwege. Ce médecin et Prix Nobel de la paix, connu pour ses efforts dans la lutte contre les violences sexuelles en période de conflit, a fait entendre sa voix dans une atmosphère chargée d’espoir et de promesses de changement.
Devant une foule enthousiaste, Mukwege a levé le voile sur ses ambitions présidentielles, déclarant sa détermination à mettre un terme au conflit dévastateur qui secoue le Nord-Kivu. Sa promesse initiale est claire : la fin de la guerre, suivie de près par des engagements cruciaux.
« Je suis prêt à prendre les rênes pour mettre fin à la guerre. Ensuite, nous éradiquerons la famine. Et enfin, nous combattrons les fléaux qui minent notre société », a-t-il affirmé avec détermination.
Sa vision pour la République Démocratique du Congo inclut un combat résolu contre la corruption qui gangrène le pays. Dans un discours poignardant la normalisation de la corruption et du vol, Mukwege a élevé sa voix pour défendre une société plus juste et intègre.
« Il est devenu banal de voler et de corrompre au Congo. Nous devons changer cela », a-t-il dénoncé, exprimant sa détermination à restaurer les valeurs et la dignité au sein de la nation.
La question cruciale de l’industrialisation du pays a également été abordée par le candidat, soulignant la nécessité de développer une économie autonome et de cesser la dépendance aux importations.
« Pourquoi dépendons-nous de nourriture importée alors que nous avons le potentiel de cultiver la nôtre ? Pourquoi manquons-nous d’usines ? Nous devons changer cela. Le Congo a le potentiel de prospérer et nous devons le réaliser ensemble », a-t-il exprimé avec conviction.
Cependant, le défi pour Mukwege est conséquent. Face à d’autres poids lourds de la politique congolaise, il doit convaincre le peuple de sa capacité à diriger le pays malgré son inexpérience en politique.
Connu pour avoir fondé l’hôpital de Panzi en 1999, un centre qui est devenu un symbole de la lutte contre les violences sexuelles en période de conflit, Mukwege a acquis une renommée mondiale pour son engagement envers les droits des femmes et la paix.
Sa distinction avec le Prix Nobel de la paix en 2018, aux côtés de Nadia Murad, a salué ses efforts inlassables pour mettre fin à l’utilisation des violences sexuelles comme arme de guerre.
En lançant sa campagne à Bukavu, Denis Mukwege a planté les graines d’une vision audacieuse pour la RDC : une nation libérée de la guerre, de la famine, de la corruption, et portée vers un avenir de dignité et de progrès. Reste à voir comment cette vision prendra racine dans l’esprit des électeurs congolais alors que la course à la présidence s’intensifie.
