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Cette marque française historique va-t-elle connaître le même sort que Camaïeu, San Marina et Kookaï ?


C’est une nouvelle qui ne fait pas bon ménage avec les précédentes. Le 2 janvier 2024, Maison Lejaby a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de Lyon, à sa demande. Faisant face à d’importants problèmes financiers, la marque de lingerie, aurait du mal à joindre les deux bouts.

Un problème récurrent auquel ont dû faire face d’innombrables marques de prêt-à-porter françaises et de souliers, ces dernières années. Parmi elles, Kookaï, Jennyfer, Pimkie, Burton of London ou encore, la plus célèbre de toutes, Camaïeu, rachetée aux enchères et qui renaîtra de ces cendres à la rentrée 2024. Toutes, ont fortement été impactées par l’inflation, comme le démontre la chute de 3,5% de la valeur du marché de l’habillement par rapport à 2022, comme le souligne l’Alliance du Commerce. Le secteur du prêt-à-porter, qui, en 2024, doit notamment survivre à « une année incertaine et complexe pour les acteurs de la mode ». Maison Lejaby serait-elle menacée à son tour ?

Maison Lejaby : placée en redressement judiciaire, la marque française pourrait être rachetée

Cela fait plus d’un mois que la société de lingerie, créée en 1930, a été placée en redressement judiciaire. Une décision prise « afin de préserver son activité future, face à une dette d’exploitation principalement générée lors de la période Covid » comme l’a détaillé le PDG Thierry Le Guénic, dans un communiqué énoncé par l’AFP.

Une décision visant à « donner l’opportunité à Maison Lejaby et ses collaborateurs d’accélérer les transformations engagées vers une montée en gamme, une plus grande présence à l’international et sur le digital ». Somme toute, le plan de restructuration introduit par Thierry Le Guénic, n’aurait pas fait l’unanimité auprès des administrateurs judiciaires, comme le précise le spécialiste économique Challenges. Si l’homme d’affaires n’est pas décidé à rendre les armes, il espère obtenir un partenariat financier afin de proposer un plan de reprise. En marge, les potentiels repreneurs ont jusqu’au 11 mars prochain pour faire leur offre pour racheter Maison Lejaby.

Ainsi, l’avenir de Maison Lejaby s’écrira au cours des prochains mois, puisque ce cas fera l’objet d’une période d’observation de six mois par le tribunal de commerce de Lyon. À l’issue de quoi, deux boutiques situées à Paris et Lyon risqueraient de fermer, et 55 employés pourraient être licenciés. Olivier David, représentant CFDT de la marque française, assure qu’il « n’y a pas de suppressions de postes annoncées », comme le précise Le Journal des Femmes.

Maison Lejaby a déjà été placée en redressement judiciaire

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Maison Lejaby fait face à une situation critique. Le 1er avril 2010, l’enseigne indiquait la fermeture de trois quarts de ses usines de productions françaises et la suppression de 197 emplois, d’après Le Parisien. Après quoi, les équipes s’étaient mobilisées en enfilant des soutiens-gorge et des culottes par-dessus leurs vêtements.

En 2011, Lejaby avait déjà été placée en redressement judiciaire, qui s’était ensuivi par le rachat d’Alain Prost en 2012, le licenciement de 255 postes supplémentaires et la fermeture de l’usine de l’enseigne à Yssingeaux. La même année, afin de se positionner en tant que marque haut-de-gamme, Lejaby fut rebaptisée Maison Lejaby.

En 2013, et à l’initiative d’Alain Prost, la majorité du capital est revenue au fonds Impala, qui s’est alors séparé d’un tiers des salariés. Cinq ans plus tard, les repreneurs, Stéphane Collaert et Thierry Le Guénic, ont racheté à leur tour la marque française.

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Quelle est l’origine de la marque française Maison Lejaby ?

Bien qu’ayant été fondée en 1930 par le couple formé par Marguerite et Marcel Blanchard, Lejaby a un passif bien plus historique puisque ses origines remontent à 1834, grâce à son père fondateur, Louis Neyron.

En 1880, ce dernier a fait la découverte d’un matériau novateur aux propriétés antiseptique, dont il s’est servi pour confectionner une ligne de sous-vêtements. N’ayant pas été du genre à faire cavalier seul, Louis Neyron s’est associé au médecin, le Docteur Rasurel, dont le nom inspira celui de la première ligne de sous-vêtements, que les associés ont présenté à l’Exposition Universelle de 1900. Au décès de Louis Neyron en 1917, sa femme, Félicie de Champollon, a pris la succession. Motivée, elle eut l’idée de confectionner des corsets, des fonds de robes et a intégré les soutiens-gorge à ses collections, au fur et à mesure.

Parallèlement, dans les années 1930, Gabrielle Viannay dite « La Gaby », eut à son tour l’idée de fonder sa propre entreprise de lingerie à Bellegarde-sur-Valserine, dans l’arrière-salle du Cinéma des Variétés supervisé par la sœur Marguerite Blanchard, étant épaulée par son propre beau-frère, l’homme d’affaires Marcel Blanchard. Très vite et en raison de son surnom, les dessous furent appelés « les soutiens-gorge de La Gaby » et les premières pages de Lejaby ont commencé à s’écrire.





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