Ces villes distribuent gratuitement des pièges à frelons asiatiques pour éviter l’infestation de votre jardin dès le printemps

Le printemps signe le retour tant redouté des frelons asiatiques. Chaque hiver, cet insecte qui menace les abeilles se met en sommeil, attendant le moment opportun pour émerger et permettre aux femelles de pondre et de bâtir leurs nids. Ce contexte a encouragé nombre de villes à intensifier leur lutte pour endiguer sa propagation durant les mois estivaux.

Depuis sa détection en France en 2004, le frelon asiatique à pattes jaunes s’est répandu dans tout le pays. Il est désormais considéré comme une espèce exotique envahissante. Selon une étude scientifique de 2020, le coût annuel de destruction des nids de frelons pourrait atteindre 11,9 millions d’euros d’ici à 2032 en France. Et les distributions de pièges redoublent dans l’Hexagone.

Des pièges distribués gratuitement pour endiguer la prolifération des frelons asiatiques en France

Face à cette propagation fulgurante, l’enjeu actuel est de maîtriser les niveaux de population de cette espèce invasive et de réduire la pression qu’elle exerce sur les colonies d’abeilles. Pour rappel, depuis 2012, le frelon asiatique est répertorié dans la liste des menaces sanitaires de deuxième catégorie pour l’abeille domestique sur tout le territoire français. Selon le syndicat l’Abeille Gasconne, qui dispose d’un réseau d’informations auprès de ses adhérents, plus de 70 % des apiculteurs « constatent que leurs colonies sont en déclin. […] Ce que nous pensions être déjà catastrophique est bien pire à la suite du résultat de cette enquête. Je reçois des appels quotidiens d’adhérents en détresse, certains pensent même arrêter l’apiculture. », a rapporté La Dépêche.

Face à la multiplication des frelons asiatiques en France, de nombreuses collectivités ont agi en mettant gratuitement à disposition des pièges. C’est le cas de Caudan (Morbihan), qui offre 130 pièges à frelons asiatiques, de Libourne (Gironde), qui met à disposition 1 000 pièges gratuitement. Violès (Vaucluse) a aussi organisé une distribution le lundi 18 mars à la mairie. Combrit Sainte-Marine (Finistère) a effectué une distribution en février.

Frelon asiatique

Plusieurs villes en France qui mettent des pièges à disposition pour contrer les frelons asiatiques

Sivom de Jonzac (Charente-Maritime) distribue des pièges dans les mairies de ses 18 communes. Plumergat (Morbihan) propose, elle aussi, des pièges à la mairie. C’est également le cas de Saint-Barthélemy-d’Anjou (Maine-et-Loire), qui distribue une centaine de pièges et de Malaucène (Vaucluse), qui offre des pièges grâce au projet « 1000 pièges en Vaucluse ». Plérin (Côtes-d’Armor) distribue 300 pièges, tout comme Arcachon (Gironde).

Certaines régions ou départements ont mis en place un plan d’action pour piéger un maximum de frelons asiatiques ce printemps. Pour connaître les détails des opérations dans votre région, contactez votre mairie, votre préfecture ou encore un syndicat d’apiculteurs. À retenir : pour signaler la présence d’un nid de frelons asiatiques, certaines plateformes ont été mises en place. C’est notamment le cas dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le site permet de localiser facilement les nids.

En outre, un plan de lutte national a été partagé en février dernier, ainsi que l’a rapporté Sud-Ouest. Ce dernier a mis l’accent sur les pièges et dispositifs moins nocifs pour les abeilles et les autres insectes. Il comporte trois mesures clés : le piégeage des reines fondatrices de colonies au printemps, la protection des ruches et la destruction des nids. Le piégeage au printemps vise à réduire le nombre de colonies en ciblant les reines reproductrices dès leur sortie d’hibernation, avant qu’elles ne fondent des nids comptant plusieurs milliers d’individus.

crédit photo : Shutterstock Des pièges « simples » qui peuvent nuire à la biodiversité et qui sont interdits

Désormais, l’emploi de pièges simples, trop brutaux et nuisibles à la biodiversité, est formellement proscrit. L’utilisation de viande ou de poison imbibé d’insecticides comme appât est notamment interdite. Pour protéger les ruches d’abeilles, des dispositifs seront déployés à l’automne, période où les frelons sont les plus actifs. Par exemple, les « harpes électriques » disposées autour des ruches éliminent jusqu’à 200 frelons par jour sans nuire aux autres espèces.