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Ce symptôme digestif peut annoncer la sclérose en plaques dans 5 ans



La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire du système nerveux central qui implique des lésions -les plaques- dans lesquelles la gaine protectrice des neurones, la myéline, est détruite, entraînant une dégénérescence des cellules nerveuses.

On parle d’une maladie auto-immune, car le système immunitaire, dont le rôle est de protéger l’organisme contre les agents pathogènes (virus, bactéries), s’attaque dans ce cas à un composé du corps lui-même, en l’occurrence la myéline. La sclérose en plaques est la 2ème cause nationale de handicap acquis chez l’adulte jeune. Elle touche aujourd’hui 100.000 personnes en France, estime l’Institut du Cerveau.

Cette maladie vient de faire l’objet d’une étude publiée au sein de la revue scientifique Neurology. Il serait possible d’associer certains symptômes plusieurs années avant le diagnostic. La bonne nouvelle, c’est que cela permettrait d’anticiper la survenue de la maladie bien avant que des lésions soient visibles à l’IRM. Nous savons que les lésions causées par la sclérose en plaques sont irréversibles, donc pouvoir déceler la pathologie avant qu’elles ne surviennent serait un progrès considérable.

Une période pendant laquelle la maladie s’installe discrètement

« L’une des difficultés majeures de la sclérose en plaques est que l’on n’observe pas de correspondance stricte entre la gravité des lésions des fibres nerveuses et les symptômes des patients. Cela limite considérablement notre capacité à prédire l’évolution de la maladie », souligne le Pr Céline Louapre, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et responsable du centre d’investigation clinique de l’Institut du Cerveau de Paris.

« L’enjeu aujourd’hui est de détecter la maladie le plus tôt possible, bien avant que les lésions ne soient visibles à l’IRM, dans l’espoir de retarder l’apparition du handicap ».

Plusieurs études ont déjà suggéré que, chez certains patients, des symptômes subtils étaient présents jusqu’à dix ans avant le diagnostic. Certains scientifiques parlent de « phase prodromique » de la sclérose en plaques, c’est-à-dire une période pendant laquelle la maladie s’installe discrètement. De plus, une meilleure compréhension des premiers symptômes de la SEP pourrait aider les chercheurs à déterminer le moment exact où débute le processus inflammatoire à l’origine des lésions du système nerveux central.

La dépression, les troubles sexuels, la constipation et la cystite peuvent être annonciateurs de sclérose en plaques

A cet effet, le Pr. Céline Louapre a comparé les données de santé de 20 174 patients atteints de sclérose en plaques, de 54 790 patients sans sclérose en plaques et de 37 814 patients atteints de deux maladies auto-immunes qui, comme la SEP, touchent principalement les femmes et les jeunes adultes, de 30 477 patients atteints de la maladie de Crohn et de 7 337 atteints de lupus.

À l’aide de dossiers médicaux anonymisés du Health Improvement Network (THIN) du Royaume-Uni, l’équipe s’est concentré sur la fréquence de 113 symptômes et maladies courantes sur cinq ans avant.

Les chercheurs ont observé que cinq symptômes étaient significativement associés à un diagnostic ultérieur de sclérose en plaques : la dépression, les troubles sexuels, la constipation, la cystite et autres infections des voies urinaires.

« Cette association était suffisamment robuste au niveau statistique pour que nous puissions affirmer qu’il s’agit de signes cliniques précoces, probablement liés à des atteintes du système nerveux, chez des patients chez qui on diagnostiquera ultérieurement une sclérose en plaques, explique le Pr Céline Louapre. La surreprésentation de ces symptômes a persisté et a même augmenté au cours des cinq années suivant le diagnostic ».

Evidemment, ces signes ne suffiront pas à eux seuls à poser un diagnostic précoce, mais ils permettront certainement de mieux comprendre les mécanismes de la sclérose en plaques, dont les causes sont multiples. « Enfin, ces nouvelles données soutiennent l’idée que la maladie débute bien avant l’apparition des symptômes neurologiques classiques », conclue le Pr Louapre.



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