ce rendez-vous très attendu pendant lequel le principal suspect pourrait être interpellé, « Un malade… »
Les gendarmes sont plus que jamais sur le qui-vive. Cela fera bientôt six mois que Lina, 15 ans, s’est volatilisée sur le trajet séparant son domicile de La Plaine, Bas-Rhin, à la gare de Saint-Blaise-la-Roche. Pour Fanny Groll, la mère de l’adolescente, cela ne fait aucun doute, l’adolescente connaissait les personnes qui l’auraient approchée puis embarquée. Cette conviction, elle la partage avec des enquêteurs qui préparent en ce moment un grand rendez-vous.
Le 20 avril prochain à La Plaine se tiendra un concert-hommage organisé par l’association Les Bonnes Étoiles de Lina, créée par Fanny Groll. « Les mois passent et c’est maintenant que la famille de Lina a besoin de nous », a déclaré Franck Krieger, chanteur et guitariste du groupe invité à se produire ce soir-là. Les recettes de cette soirée que les gendarmes ne devraient pas louper seront reversées à l’association et serviront à financer les frais d’avocats de la mère de la disparue.
Un concert-hommage à Lina, disparue depuis le 23 septembre dernier, sous haute surveillance
Pour rien au monde des gendarmes au fait des travers de quelques criminels ne rateraient le rassemblement. « Si les faits se sont déroulés dans le milieu familial, il y a des chances pour qu’un suspect soit présent », a pu confier dans les colonnes de La Dépêche Jacques-Charles Fombonne, général de gendarmerie à la retraite. Avant d’ajouter : « En termes d’enquête, il faut supposer que la personne coupable soit suffisamment proche pour que sa présence à un concert de ce type ne soit pas suspecte. »
L’ancien enquêteur est formel. Bien qu’ils ne puissent communiquer sur leurs investigations, il est quasi certain que les gendarmes ne rateront pas une miette de ce qui se passera durant ce fameux concert. « Ils vont forcément y aller en civil avec la vidéo et les appareils photo, cela fait partie des choses que l’on fait dans une enquête », a indiqué le général.
Les enquêteurs s’attendent à tout des familiers de Lina
D’après l’ancien gendarme, un tel regroupement est souvent l’occasion de prendre des notes sur des comportements suspects. « Une engueulade entre la mère et une personne non identifiée, des choses que l’on n’avait pas remarquées… », a-t-il décrit. Aussi, ce dernier a rappelé que dans la majorité des cas, le coupable est un familier de la victime. « On n’est jamais à l’abri d’un malade qui va avoir plaisir à revenir voir la détresse de la famille de la jeune disparue. Il faut toujours se fier à son instinct, mais aussi s’en méfier et ne pas avoir peur d’avoir tort », a-t-il spécifié.
Du reste, nombreux se souviennent encore des sanglots d’un Jonathann Daval épaulé par ses beaux-parents lors de la marche blanche ayant suivi le meurtre de sa femme Alexia Daval. « Didier Barbot, un agriculteur qui avait assassiné sa femme avec l’aide de sa maîtresse en 2013 à Vritz (Loire-Atlantique), était en tête de cortège », a rappelé Le Nouveau détective dans son dernier numéro.
@bfmtv « Bats-toi, accroche-toi et reviens vite. Je t’aime »: les mots de la mère de Lina pour sa fille, disparue en septembre dernier en Alsace #disparition #lina #alsace ♬ son original – BFMTV
L’enquête sur la disparition de Lina s’oriente au sud
Outre l’analyse des comportements des uns et des autres, les gendarmes en charge de l’enquête sur la disparition de Lina devraient effectuer un travail d’enquête de base. « Ils vont prendre toutes les plaques de voiture se rendant à l’évènement pour les passer au fichier afin de connaître tout le monde et analyser tous les profils », a expliqué Jacques-Charles Fombonne.
Avant de conclure : « L’enquête criminelle est un travail ingrat : criblage de fichiers, d’appels téléphoniques, des mouvements sur les comptes bancaires, éplucher des fiches… » Un véritable travail de fourmi attend donc des gendarmes prêts à explorer toutes les pistes, celle du Vernet en tête.
