Ce chauffage très populaire en France doublerait le risque de cancer du poumon chez les femmes

Est-ce que l’utilisation du chauffage à bois pourrait devenir un sujet de préoccupation majeur pour la santé publique ? Avec l’escalade des tarifs du gaz observée ces derniers temps, de plus en plus de foyers français se tournent vers cette alternative pour se chauffer. Bien que les fluctuations des prix du bois soient généralement plus stables que celles du gaz, l’usage du bois comme moyen de chauffage présente des inconvénients notables tant pour l’environnement que pour la santé humaine.

Déjà en 2021, des experts en santé avaient mis en avant les dangers liés à la combustion du bois. Celle-ci contribue non seulement aux émissions de gaz à effet de serre, mais libère également des particules fines dangereuses pour l’homme. La même année, un rapport de Santé publique France attribuait à ces particules fines la cause de 40 000 morts, comme l’expliquait Le Monde.

Malgré sa popularité le chauffage au bois serait particulièrement dangereux pour les femmes

Selon des chercheurs, les particules fines émises par la combustion de biomasse seraient plus nocives que celles contenues dans les gaz d’échappement des vieux véhicules diesel et essence. Concrètement, l’inhalation de ces particules est responsable du développement de maladies cardio-vasculaires… Ainsi que du cancer du poumon.

La combustion du bois génère aussi des hydrocarbures aromatiques polycycliques, qui sont des gaz connus pour leurs effets cancérigènes. Comme le souligne le site Femme Actuelle, le risque de développer un cancer du poumon à cause du chauffage au bois serait même particulièrement fort chez les femmes. Une vaste étude a été menée aux États-Unis pour comprendre ce phénomène.

Le chauffage au bois augmenterait le risque de cancer du poumon de 43% chez les femmes

L’étude en question a été publiée dans la revue scientifique Environment International. Les chercheurs ont mené leurs recherches sur un panel de 50 000 femmes vivant aux États-Unis, dont les sœurs ont eu un cancer. Ces femmes ont alors indiqué aux chercheurs si leur logement est équipé d’un poêle à bois ou d’une cheminée. Elles ont aussi expliqué quelle est la fréquence d’utilisation de ces chauffages chez elle.

Les scientifiques se sont ensuite intéressés au dossier médical de ces femmes, ainsi qu’à la principale source de combustible utilisée dans leur cheminée ou leur poêle. Et les résultats sont édifiants. D’après cette étude, l’utilisation fréquente du chauffage au bois entraînerait en effet une augmentation du risque de développer un cancer du poumon. Ce risque serait plus élevé de 43 % par rapport aux femmes qui n’utilisent pas ce type de chauffage.

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Ce risque de développer un cancer du poumon serait même encore plus élevé chez les personnes qui utilisent un poêle à bois plus de 30 jours par an. Dans ce cas, il serait plus élevé de 68 % par rapport aux femmes qui ne se chauffent pas avec du bois. Ainsi, les risques pour la santé de ce type de chauffage sont bien réels.

« Notre étude prouve que la combustion intérieure de bois, même occasionnelle, dans les poêles et les cheminées, peut contribuer au cancer du poumon dans les populations où la combustion intérieure de bois n’est pas la source de combustible prédominante pour cuisiner ou se chauffer à l’intérieur de la maison », a souligné Suril Mehta, une épidémiologiste qui a participé à cette étude.