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Cameroun : Voici un important dossier foncier sur la table de Joseph Dion Ngute

La prière qu’a faite la population du village Awa, le 09 septembre dernier, était chargée de symboles. Réunie autour de son chef Babba Arabo, elle a tenue à implorer le Tout-puissant de donner la lucidité au Premier ministre, chef du gouvernement, afin qu’elle jouisse paisiblement de son intégrité territoriale. Une prière du vendredi après laquelle la population d’Awa a aussi tenu à dire déjà merci au gouvernement en général, pour avoir pris à bras le corps le problème qui l’oppose à la société Soproicam. De fait, les 22 et 29 juillet 2022, sur instructions du Premier ministre, le secrétaire général de ses services a convoqué des réunions à Yaoundé, avec toutes les parties prenantes. Ainsi, le Sgpm a contracdictoirement échangé avec le préfet de la Vina, le Dg de Soproicam et le chef du village Awa. Evidemment, chaque partie a fait valoir ses arguments. Le préfet, selon nos informations, de faire savoir que la population du village est d’accord à propos de l’implantation de Soproicam. Il a même été dit que cette société a promis et construit des écoles, des forages et autres infrastructures ; mais que le frein à cette mouvance, c’est la sédition de quelques bergers. Le Dg de ladite société, lui, de considérer cette opposition comme un acharnement. Mais le chef village s’est voulu clair devant le Sgpm. D’ailleurs, dans le village de Awa, où rien de toutes les promesses et infrastructures citées n’est nullement visible, la population «revendique depuis 2014, 2015 et 2016. En ces temps, l’actuel chef n’était même pas encore pressenti à la chefferie. Mais tout ce que nous avons ici, c’est que la Soproicam est venue un jour detruire nos bergeries et nos champs. C’est aussi une affaire qui a été l’objet de beaucoup de dessous de table. Mais notre souhait est que Yaoundé sache que, entre ce qui est dit dans les rapports et la réalité du terrain à Awa, il y a un fossée. Nous sommes déjà contents de ce qui se passe, car le gouvernement en général, et le chef du gouvernement en particulier, a pris l’affaire en main. Nous voulons juste que le gouvernement soit clairvoyant, et que nous ayons la paix définitivement dans notre village. Nous ne sommes pas contre tout investissement, mais nous voulons simplement que tout se fasse dans les règles de l’art. On ne peut pas prétendre venir développer notre village et entrer en guerre avec nous, voire nous chasser de notre village», faisait savoir un patriarche du village le 09 septembre dernier.

INTERVENTION GOUVERNEMENTALE

C’est qu’Awa, village de l’arrondissement de Ngan-Ha, département de la Vina dans la région de l’Adamaoua, est au centre d’un litige foncier qui l’oppose à la société Soyabeans Processing Industry of Cameroon (Soproicam). Mais le 21 avril 2022, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf), Henri Eyebe Ayissi, s’est montré très sensible aux pleurs de la population du village Awa. Le Mindcaf écrivait alors à son délégué départemental de la Vina, pour lui «demander de prendre toutes les mesures nécessaires, visant à mettre un terme au bornage illicite et massif des terres dans ladite localité, par la Société Soproicam». Et d’attendre du délégué de lui «signaler les éventuelles difficultés rencontrées dans l’exécution de cette instruction à laquelle j’attache le plus grand prix». La communauté villageoise de Awa s’est ainsi senti soulagée, après avoir dénoncé le «bornage irrégulier des terres à Awa, dans la Vina». Par correspondances, elle a saisi le 17 mars 2022, le président de la République, le Premier ministre, les ministres de l’Administration territoriale, et des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières. Cette population, comme un seul homme, s’offusquait du rôle trouble des autorités administratives quant à la mise en exécution des instructions du Premier ministre. En effet, par les bons soins du secrétaire général des Services du Premier ministre (Sgpm), le chef du gouvernement s’adressait, par correspondance du 15 janvier 2020, au ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières. En renvoyant le projet de décret «non signé», portant attribution en concession provisoire à la société Soyabeans Processing Industry of Cameroon (Soproicam) d’une dépendance du domaine national, sise au lieu-dit Awa, arrondissement de Ngan-Ha, département de la Vina, région de l’Adamaoua, le Sgpm faisait savoir au Mindcaf que : «Le Premier ministre me charge de vous demander de bien vouloir inviter le préfet de la Vina, de concert avec le promoteur du projet et les autres autorités locales à : faire le point complet des capacités techniques et financières de la société Soproicam, ainsi que de celles de ses partenaires potentiels et éventuellement des projets antérieurs déjà menés par cette société ; revoir à la baisse la superficie de 2000 ha 44 a 70 ca proposée pour la ramener à deux cent cinquante (250) hectares avec la possibilité d’étendre à cinq cent (500) hectares dans le cas où les nécessités du projet le commanderait ; faire un rapport circonstancié de la cohabitation harmonieuse entre les activités menées par les populations riveraines et celles menées par la société Soproicam, ainsi que les conséquences socio-politiques éventuelles des activités de cette dernière dans le département concerné. Par ailleurs, vous voudrez bien fournir, pour la haute et complète information du Chef du gouvernement, des éléments attestant l’effectivité du financement de ce projet dont le coût minimum est évalué à cinq (05) milliards de FCfa ». Awa veut bien les chiffres, mais se contenterait du concret, en toute légalité.

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