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Cameroun : l’épouse d’un puissant ministre de Paul Biya dans la rue

Veuve Christine Jeanne Marie Ebogo n’aura pas le temps de faire le deuil de son mari. L’épouse de l’ancien ministre Charles Etoundi décédé en juin 2023 mène depuis quelques jours un combat contre les nouveaux responsables du Centre d’édition et de production pour l’enseignement et la recherche (Ceper). Elle juge illégale son éjection de cette structure dont elle occupait le poste de coordinatrice générale avant la mort de son époux qui était le président du Conseil d’administration. Depuis son éjection des lieux, elle fait un sit-in au quartier Elig-Essono dans l’arrondissement de Yaoundé 1er pour dénoncer le comportement des nouveaux responsables du Ceper.

« Je suis prête à mourir ici. J’exige que la mémoire de mon mari bafouée par les gens qui prétendent être les dirigeants du Ceper soit rétablie. Voilà une société où j’ai plus de 50 millions Fcfa comme action et les policiers viennent d’interdire d’accéder. Je ne dois pas être ici dans la rue un mois après avoir enterré mon mari. Je devrais être normalement à la maison pour poursuivre le deuil », clame-t-elle.

Selon les informations, dame Christine Jeanne Marie Ebogo et son époux ont été éjectés de la structure suite à une décision de justice. La veuve qui appelle le gouvernement à sauver l’image de son mari qui est en train d’être terni, estime qu’il s’agit d’une fausse décision de justice.

« L’Etat et l’Organisation internationale de la francophonie sont actionnaires du Ceper qui a été privatisé par le président de la République. Après le décès de mon époux, un groupe de dirigent a fait irruption dans les locaux de l’entreprise pour m’expulser sur la base d’une fausse décision de justice », explique-t-elle.

Un ministre puissant

Ancien élève du collège Sacré Cœur de Makak, après le baccalauréat obtenu au collège Vogt de Yaoundé, Charles Etoundi accède à l’École normale supérieure (ENS) de Yaoundé. Il en sortira titulaire du Certificat d’aptitude au professorat du second degré (CAPES) langues (anglais/espagnol). Il obtient en parallèle la licence en lettres modernes à l’université de Yaoundé.

L’originaire du département du Mfoundi entame sa carrière en qualité de professeur au lycée de Foumban en 1972 où il est parallèlement joueur de Fédéral de Foumban. Il passe quatre années avant de rejoindre le lycée d’Obala. Deux années plus tard en 1978, le natif de Mvog-Ada est nommé proviseur du lycée Leclerc de Yaoundé.

En 1982, il devient proviseur du lycée Joss à Douala. Par la suite, il occupera le poste de directeur des examens et concours au ministère de l’Éducation nationale. Charles Etoundi est nommé en août 1988 délégué provincial adjoint à l’Éducation nationale pour le Centre. Il va par la suite occuper à nouveau le poste de proviseur du lycée général Leclerc pendant cinq années.

Charles Etoundi est aussi connu pour son passage au Centre d’édition et de production pour l’enseignement et la recherche (CEPER). Il est le président du conseil d’administration du CEPER de 2003 à 2019, date à laquelle il est déchargé de ses fonctions.

Engagé en politique, il était membre de la coordination du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans le Mfoundi et membre titulaire du Comité central. Il a été ancien international de basketball, ancien joueur du Tonnerre Kalara Club. Son petit nom était Carlos.

On peut donc dire que Charles Etoundi était une personnalité publique pas comme les autres, un intellectuel au service de Paul Biya et de l’État depuis des années, une personne dont les talents sont variés. Le RDPC a perdu plus qu’un homme, ndlr.

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