Accord militaire: nouvelles révélations d’un journal italien sur le deal entre Biya et Poutine

La signature d’un accord militaire entre la Russie et le Cameroun continuent de dévoiler ses secrets. Dans un article publié il y a quelques semaines, le journal Agi Agenzia Italia dévoile les non-dits et les informations secrets contenus dans l’accord entre le régime Biya et le régime de Poutine à Moscou.

« Signé en secret , il a déferlé sur l’actualité ces derniers jours et suscite déjà pas mal de perplexité. En arrière-plan, en effet, le fantôme de la Compagnie des mercenaires russes Wagner plane. Le Cameroun vit depuis 2016 un âpre conflit dans les deux provinces anglophones du pays qui réclament l’indépendance vis -à-vis de l’État central et doivent ensuite faire face aux incursions de plus en plus sanglantes de Boko Haram dans l’Extrême-Nord. Mais venons-en à l’accord. Le texte – signé par le ministre de la Défense de Yaoundé, Joseph Beti Assomo et son homologue russe, Serguei Choigou – prévoit l’échange de vues et d’informations sur la politique internationale de défense et de sécurité , le développement des relations dans le domaine de la formation conjointe et de la formation des les troupes du génie, de l’éducation, de la topographie médicale et militaire », écrit le journal en ligne italien.

« L’échange d’expériences de maintien de la paix et l’interaction dans les mêmes opérations sous les auspices des Nations Unies. Un accord tous azimuts, signé par des ministres, mais rédigé selon les instructions des deux présidents, Paul Biya du Cameroun et Vladimir Poutine… Ce n’est en fait pas le premier accord que le Cameroun signe avec la Russie. Le précédent remonte à 2015 et concernait la fourniture d’armes et d’équipements aux forces armées camerounaises en appui à la lutte contre Boko Haram. L’accord actuel, beaucoup plus large et plus complet, même si en termes génériques, ne soulève pas une petite perplexité précisément parce qu’il ne précise pas, comme dans le cas du Mali et de la République centrafricaine, la fourniture d’armes, mais seulement que « d’autres domaines de coopération peuvent être prises en considération », ajoute le journal.

« … C’est justement cette clause qui suscite le débat et crée la perplexité car les « autres domaines de coopération » peuvent entrer dans l’emploi et le déploiement de la Compagnie Wagner, des mercenaires russes déjà employés dans les zones de conflit sur le continent africain. L’accord explique aussi très bien l’attitude du Cameroun face à l’invasion russe de l’Ukraine . A l’assemblée des Nations unies, qui a mis aux voix la condamnation de l’intervention militaire de Moscou, de nombreux pays africains se sont abstenus ou n’ont pas participé au vote, le Cameroun en fait partie. En outre, le calendrier de l’accord est controversé. Le ministre camerounais de la Défense s’est envolé pour Moscou pour le signer, dans le plus grand secret et en plein conflit ukrainien. Il n’était pas censé être connu, mais la presse a rendu compte », renchérit le journal.

C’est le 12 avril 2022 que le Cameroun et la Russie ont signé cet accord de défense. C’est le ministre délégué auprès du ministère de la Défense, Joseph Beti Assomo qui a signé à Moscou en Russie cet accord de Défense avec le pays de Vladimir Poutine. Depuis, que l’information circule sur la toile, nombreux sont les camerounais qui parlent d’un nouveau rapprochement entre le Pays de Vladimir Poutine et celui de Paul Biya.