à qui appartient le crâne retrouvé dans le « cimetière » du boucher de l’Yonne ?
L’ADN a fini par parler. Le crâne découvert en décembre 2018 dans le « cimetière » des victimes du tueur en série Émile Louis a été identifié. Une association de parties civiles estime qu’il s’agit d’une nouvelle victime du boucher de l’Yonne.
Il y a cinq ans, les enquêteurs espéraient qu’il s’agissait d’une des victimes pas encore retrouvées, mais l’analyse ADN n’avait rien donné. Cinq ans de progrès techniques auront donc été nécessaires à l’identification d’une jeune femme jusqu’alors étrangère au dossier.
Le crâne retrouvé dans le « cimetière » du tueur en série Émile Louis a été identifié
« L’ADN du crâne retrouvé et les recherches en parentèle permettent de considérer avec vraisemblance que l’ossement considéré appartiendrait à Marie Jeanne Ambroisine Coussin, née en 1935″, a indiqué Hugues de Phily, procureur à Auxerre. La méthode utilisée permet de relier une empreinte génétique avec d’autres issues de la même parenté pour en vérifier la conformité avec celles présentes dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
À l’instar des victimes du tueur en série, sept jeunes femmes handicapées de l’assistance sociale tuées entre 1977 et 1979, Marie Coussin était une enfant de l’assistance. À l’époque de sa disparition en 1975, elle vivait seule en foyer.
La victime habitait sur le trajet qu’empruntait Émile Louis à la fin des années 1970
Tout comme ces jeunes femmes tuées par le chauffeur de car, cette dernière habitait sur le trajet qu’il empruntait à la fin des années 1970. Condamné à la prison à perpétuité en 2004, puis une nouvelle fois en appel en 2006, Émile Louis est mort en octobre 2013 à Nancy à l’âge de 79 ans.
Les enquêteurs ne souhaitent néanmoins pas dresser de conclusions hâtives. « L’enquête ne permet pas d’aller plus en avant pour le moment », a indiqué le procureur. Avant de signifier : « Aucune piste n’est privilégiée, car aucun élément objectif ne le permet. »
Le crâne avait été retrouvé « entre les deux corps » de victimes d’Émile Louis
Pierre Monnoir, président de l’Association de défense des handicapés de l’Yonne et représentant de quatre parties civiles, a de son côté pu déclarer : « C’est sûrement la huitième victime d’Émile Louis qui a été retrouvée. » Ce dernier a notamment rappelé que le crâne avait été retrouvé « entre les deux corps » de victimes d’Émile Louis. Le tueur avait désigné aux enquêteurs cet endroit où seules les dépouilles de deux victimes, sur les sept connues, avaient été retrouvées en 2000.
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Le président demande maintenant qu’« on fouille toute la zone », a poursuivi un Pierre Monnoir étonné que cela n’ait jamais été fait. C’est Didier Seban, avocat spécialiste des cold cases, les affaires non élucidées, et représentant de la famille Coussin qui dit avoir saisi le parquet avec cette demande. « À l’époque, on avait insisté pour l’avoir, mais on nous avait opposé le manque de moyen », a-t-il déclaré.