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Yaoundé : une fillette de 16 ans privée de scolarité à cause d’un malentendu entre ses parents voici les détails

Titulaire du brevet d’étude de premier cycle, une fillette de 16 ans a passé une année blanche à cause de ses parents, qui se rejettent le tort au sujet du non-paiement de ses frais de scolarité.

Le tableau était noir et en même temps pathétique. Les parents d’Hortense se bagarrent pour sa garde. A cause de ces malentendus, la fillette de 16 ans a passé une année blanche, sans aller à l’école. C’est une partie pas intéressante que Barnabé et Paulette ont livrée devant la barre du Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé. Le papa, qui réside à Douala, est en service dans une société bien connue de la place. C’est lui qui a introduit une requête de garde d’enfant devant cette juridiction il y a quelques mois déjà. Une réclamation qui sonne mal dans les oreilles de Paulette, son ex copine, commerçante de profession. L’enfant dont la garde est disputée, vit actuellement avec sa mère à Yaoundé.

La semaine dernière, Barnabé, sensiblement dans la quarantaine, a déclaré au tribunal que sa fille vivait d’abord avec lui dans sa ville de résidence. Il raconte que lors des congés de Noël et de Pâques, il envoyait l’enfant chez sa mère à Yaoundé. Tout se passait sans problème, selon lui, jusqu’en 2018. Le litige vient du fait que Paulette, qui avait récupéré l’enfant comme d’habitude, avait curieusement refusé que la fillette reparte chez son père. Il affirme avoir vainement tenté un arrangement à l’amiable avec son ex. «Quand l’école avait repris, j’étais obligé d’envoyer de l’argent pour la scolarité de mon enfant» , a déclaré Barnabé. Une nouvelle situation qu’il dit avoir intégrée dans ses habitudes.

Mensonge ?

Sauf que, l’année scolaire écoulée, Hortense l’a passée à la maison. Elle ne s’est pas fait inscrire en classe de seconde à cause du non-paiement des frais de scolarité, bien qu’ayant obtenu avec mention son Brevet d’Etudes de Premier Cycle (Bepc) l’année précédente. Toute chose qui énerve Barnabé et qui constitue la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. «En septembre 2021, j’ai pourtant remis la somme de 100 mille francs à sa mère pour la pension scolaire de ma fille. J’ai été choqué d’entendre qu’elle n’a pas fréquenté cette année-là» , a martelé Barnabé qui souhaite désormais assurer lui-même l’éducation de sa fille. A la question du juge de savoir si le plaignant avait une preuve matérielle d’envoi de l’argent dont il parle, il a répondu en secouant la tête pour dire non, puis il a fixé son ex copine d’un air d’étonnement qu’il donnait souvent l’argent à cette dernière en mains propres et sans témoin. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de trace.

C’est un son de cloche différent qui est entendu du coté de Paulette. La jeune femme, visiblement dans la trentaine, était debout, proche de sa fille Hortense, portant un nourrisson dans ses bras et son garçonnet d’environ trois ans, qui vadrouillait dans la salle d’audience pendant son témoignage. «Tu mens ! Tu m’as donné quel argent ?» , a-t-elle lancé au père de son enfant ? Elle dit avoir bataillé toute seule pour que sa fille termine le premier cycle. «Pour que cette enfant présente le Bepc, il avait d’abord refusé d’envoyer son acte de naissance. C’est quand j’ai menacé de changer le nom et l’acte de l’enfant qu’il m’a fait parvenir ce document» «Pourquoi l’enfant a passé une année blanche pourtant vous êtes une commerçante ?» , a demandé le tribunal à Paulette ? . La dame répond en affirmant que Barnabé lui promettait chaque jour d’envoyer l’argent de la pension scolaire de leur fille. L’année scolaire s’est achevée, le père de l’enfant n’a pas selon elle tenu à sa promesse.

Aucune preuve

S’agissant de son refus d’envoyer l’enfant chez son ex copain, Paulette a d’abord relaté au tribunal que Barnabé a arraché l’enfant alors qu’elle avait deux ans seulement, et qu’il envisageait l’envoyer au village vivre avec sa grand-mère, «comme si je n’existais plus.» Avec conviction, Paulette affirme que Hortense n’est pas à l’aise avec son père. La preuve : «l’enfant est arrivée chez moi maigre comme une baquette. Elle avait les blessures sur tout le cops à cause des violences que lui infligeait son père. Pendant des mois, elle se faisait suivre dans un centre de santé pour soigner ses multiples blessures» , s’est indigné Paulette. Le fait le plus choquant selon Paulette est la maltraitance qu’elle subissait de la part de la fiancée de son père, qui se moquait d’elle et l’insultait très souvent. «Ma fille m’a raconté que chaque fois que son père faisait les problèmes avec sa fiancée, cette dernière m’insultait sans même me connaitre.»

Dans la suite des débats, le tribunal s’est attardé sur les conditions sociales des deux parents. «Les enfants sont mieux encadrés dans les ménages consolidés» ,a indiqué le juge. Seulement, les deux parents sont chacun en concubinage. Barnabé vit à Douala avec sa fiancée, mère de deux enfants qui ne sont pas de lui, et Paulette est aussi en couple avec un homme ayant des enfants issus d’une précédente relation. Une situation qui n’arrange pas les choses, d’après le juge.

En réaction et dans le but de convaincre le tribunal de la stabilité de son emploi, Barnabé a présenté au juge son contrait de travail et son bulletin de solde. Pour sa part, Paulette a soutenu qu’elle se bat dans la vente des sucettes et yaourts. L’audience a été reportée pour permettre au ministère public de faire son enquête dans cette affaire avant la poursuite des débats.

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