voici la vraie histoire derrière cette série ultra-dérangeante

Si vous avez aimé The Lobster (2015), film réalisé par Yorgos Lanthimos mettant en scène Colin Farrell et Rachel Weisz, vous êtes sans doute client du sentiment de malaise que provoquent certaines œuvres. Dernièrement, une autre production du genre a rejoint au catalogue Netflix cette dystopie dans laquelle les célibataires sont transformés en animaux.

Mon petit renne n’est pas le titre d’un dessin animé pour enfants, loin de là. Cette série Netflix ultra-dark en sept épisodes suit l’histoire de Donny, un barman qui tente de devenir humoriste, et de sa harceleuse, Martha. Sortie le 11 avril dernier, cette adaptation d’une pièce éponyme rencontre un franc succès auprès d’abonnés hypnotisés par les souvenirs de Richard Gadd, auteur de la pièce, mais aussi interprète de Donny dans la série.

Mon petit renne, ne vous fiez pas au titre de cette production qui cartonne sur Netflix

Le coup des 4171 e-mails, 350 heures de messages sur son répondeur, 744 tweets, 46 messages sur Facebook, 4 comptes Facebook frauduleux et 106 pages de lettres manuscrites représente bel et bien le calvaire réellement vécu par ce dernier. Comme le montre le premier épisode de Mon petit renne, tout a commencé par une tasse de thé. Dans un entretien pour la plateforme au N rouge, Richard Gadd a parlé d’un « acte de bonté (…) qui crée des ramifications extrêmement négatives dans sa vie. »

Faire d’un récit autobiographique une série proposée aux utilisateurs d’un service de streaming aussi populaire n’a pas tout de suite sonné comme une évidence pour l’auteur-acteur-comédien écossais qui reste assez pudique sur ce pan de son existence. « De temps en temps, j’ai des sursauts d’excitation, où je suis presque comme un enfant de retour à l’école », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « Puis j’ai des moments où je me dis ‘oh mon Dieu, tout le monde va être au courant de mes affaires’, ‘oh mon Dieu, tout le monde va savoir ce qui m’est arrivé.’ »

Une série Netflix qui aborde la question des violences sexuelles

Aussi, Richard Gadd aborde la question des abus sexuels, thème imposé à son héros par sa persécutrice. « Finalement, la relation tordue qu’il a avec cette femme, Martha, l’oblige à faire face à d’autres choses dans sa vie », a-t-il déclaré.

Dans l’une des scènes notamment, Donny est abusé par un agresseur pas si fictif venu lui offrir son l’aide pour faire avancer sa carrière. « C’est évidemment tiré de ma propre vie, et c’était vraiment quelque chose, à écrire et filmer », a confié l’auteur.

crédit photo : Instagram/@mrrichardgadd

Richard Gadd et sa partenaire à l’écran Jessica Gunning

Un récit autobiographique « qui dérange » à streamer sur Netflix

Pour Richard Gadd, aborder le sujet des violences sexuelles à l’écran est essentiel. « Je voulais montrer à quel point les situations comme ça sont compliquées et dérangeantes psychologiquement », a-t-il avancé. Ce qu’il désire avant tout, c’est que les victimes « ressentent moins de honte autour de ça, qu’elles se sentent capables de le gérer d’une façon où elles ne le voient pas comme une faille en elles. »

L’arme de l’écrivain pour faire passer ses messages : l’humour. « Vu les thèmes abordés, j’étais convaincu que sans avoir dû rire à un moment, ça aurait été une expérience vraiment sombre », a-t-il conclu.