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URGENT: Découvrez comment Fridolin Nké échappe à un enlèvement à l’Université Yaoundé 1

• Dr Fridolin Nké échappe à un enlèvement au Département d’histoire de l’UYI

• Il accuse les agents de la SEMIL

• Dr Fridolin Nké avait été convoqué par le Col Emile Bankoui

L’enseignant de philosophie Dr Fridolin Nké n’est certainement plus en sécurité au Cameroun. Il vient d’échapper à un enlèvement dans l’enceinte de l’Université Yaoundé 1. C’est l’intéressé lui-même qui vient de l’annoncer.

Il accuse les éléments de la SEMIL dirigée par le tout-puissant Colonel Emile Bankoui.
« Je viens d’échapper à un enlèvement par les agents de la SEMIL, au Département d’histoire de l’UYI, près de l’AUF, avec des Universitaires. Je suis avec David Eboutou ! », a déclaré Dr Fridolin Nke.

Le 22 juillet dernier, l’enseignant avait alerté l’opinion sur le fait que des éléments du SEMIL étaient en train de localiser sa maison.
« Le colonel Bankoui localise mon domicile depuis ce matin. Ce sont des « Eton » de la SEMIL qui sont chargés de m’interpeller », avait-il écrit sur sa page Facebook.

Il faut souligner que, convoqué au SEMIL, Fridolin Nke est accusé par le Colonel Bankoui d’«incitation à l’insurrection et mutinerie dans les forces de défense et de sécurité en temps de guerre ».

Avant cette convocation, il avait porté plainte contre le colonel Bamkoui en réclamant que justice soit faite pour avoir subi des menaces.

En effet, l’enseignant de philosophie à l’université de Yaoundé I a subi des menaces de la part du Col Joel Emile Bamkoui, qui promettait de sévir au cas où ce dernier mettait en exécution son projet de réaliser une vidéo sur l’actuel homme de main de Joseph Beti Assomo.

Que va faire un enseignant de philosophie, à la Direction de la Sémil ? – Célestin Bedzigui

La convocation du Dr Fridolin Nke à la direction de la Sémil n’est pas bien vue par l’opinion publique, encore moins par l’intelligentsia camerounaise. Pour Célestin Bedzigui, cette convocation d’un enseignant au Sémil est ridicule. Il donne son point de vue dans une tribune que la rédaction de CamerounWeb vous propose.

Le Cameroun est-il voué à devenir la terre de tous les avatars? La puissance de l’État doit-elle être dévoyée par une utilisation abusive de ses organes contre les droits des citoyens ? Devrait-on laisser les leviers de ces organes entre les mains de sécuritocrates qui les utiliseraient à la guise de leur exaltation, habités qu’ils sont par le seul esprit de répression sans mesurer les risques de rupture politique que leurs initiatives font encourir à la communauté nationale? Doit-on laisser ainsi le droit citoyen fondamental de la liberté d’expression et d’opinion être assassiné ?

La réponse que tout citoyen déterminé à protéger des droits destinés à garantir l’épanouissement de tous est NON! NON!NON ! NON!

Le champ d’un rejet total de tels maldones s’étale sous nos yeux quand on voit un Professeur d’Université, enseignant de philosophie et donc porteur par excellence de la flamme de l’éveil de l’esprit et de la liberté d’opinion, le jeune Philosophe Fridolin Nke, être convoqué à la SEMIL, le service de renseignements de l’armée, par le Colonel Bamkoui, le patron de cet organe, sécurocrate à qui, dans l’opinion, sont imputés des actes d’une gravité extrême que par décence nous taisons ici, bien qu’ils restent inscrits sur le marbre de la mémoire collective et qu’ils glaceraient d’effroi les plus courageux.

D’être dans le viseur de ce personnage a suscité le plus grand émoi du Pr Nke, de son entourage et de sa communauté, pour lesquels sa vie serait en danger si par imprudence il déferait à une telle convocation qui n’est justifiée par aucune raison licite.

La qualité de philosophe du Professeur Nke Fridolin n’est pas une gâterie que notre plume lui décerne. Dans une tradition séculaire de professeurs de philosophie Eton dont les Professeurs Marcien Towa, Mono Ndjana, tous autant du clan Essele, lui du clan Menyagda, c’ est le produit d’un long parcours académique reconnu par l’ Université-mère de notre pays à Yaounde Ngoa Ekele où est localisé son bureau et où il professe dans la pure tradition des philosophes de tous les temps, sous le chapiteau de la critique des mœurs et de la société. Et c’est là, en toute violation des franchises universitaires universelles, qu’une escouade d’éléments lourdement armées sont allés pour l’enlever mais, ne l’ayant pas trouvé, lui ont laissé une convocation à se présenter … au Directeur de la SEMIL…

Question grave ici: Que va faire un Professeur d’Université, enseignant de philosophie, à la Direction de la Sécurité Militaire du Ministère de la Défense sinon s’exposer imprudemment à l’intimidation voire à sa « neutralisation »? Tout fonctionnaire, fût-il des Ministères en charge de la Défense et de la Sécurité, a-t-il ainsi autorité et pouvoir pour convoquer un citoyen, de surcroît Professeur d’Université à sa guise? Le Cameroun est-il devenu un Etat policier sous siège, avec limitation de l’expression de leur opinion imposée aux citoyens ?

Sur la base de quelles lois les sécurocrates croient pouvoir continuer d’écraser tous les droits citoyens en persistant dans des pratiques répressives des temps révolues ?

Quelle législation, dans notre pays, autorise le responsable d’une administration à convoquer un citoyen alors qu’elle ne relève pas des services judiciaires civils ou militaires?

Il est vrai que de tout temps, le philosophe, dans sa fonction d’agitateur de la pensée est exposé aux pulsions mortifères d’une frange rétrograde de la société. C’est cette frange qui a contraint Socrate, il y 3000 ans, à se donner la mort en buvant la ciguë. Heureusement qu’il y a aussi des esprits pour leur barrer la voie. Ainsi par exemple, au plus fort des événements de Mai 1968, le Ministre de l’ Intérieur Marcellin sollicitant du Général de Gaulle l’autorisation de placer le philosophe Jean Paul Sartre en état d’arrestation au prétexte qu’il soutenait la contestation estudiantine s’est fait tancer par un, je cite : « Non, Monsieur le Ministre, on n »embastille pas Voltaire ».

Et là, je me revêts de ma robe de lumière pour dire, tout d’abord, en homme politique, élu, à qui est assigné le devoir de prendre la défense des citoyens abusés: le Professeur Nke, citoyen de plein droit, ne saurait être inquiété et convoqué à la Sécurité Militaire qui n’est pas dans la nomenclature des services judiciaires de l’ Etat et surtout, n’est pas un élément des FDS et n’a commis aucune infraction ou crime armé.

Ensuite, en tant que Chef traditionnel Eton dont la mission est de défendre ses enfants en danger et si nécessaire à mobiliser sa communauté pour la cause s’il le faut, je dis ici avec énergie et fermeté: L’un des plus brillants intellectuels Eton et auquel tient sa communauté, le Pr Fridolin Nke ne saurait déférer à une convocation de la Sécurité Militaire qui mettrait en danger son intégrité physique sans que cela ne soit un asservissement à un ordre inique, scélérat, anti-républicain que certains croient pouvoir voir perdurer dans notre pays. Devrait-il y être contraint que le donneur d’ordre de cette initiative devra assumer les suites imprévisibles de l’engrenage qu’il enclencherait. C’est de cette manière que d’abus en abus, de telles pratiques des sécuritocrates dans le NOSO, ont plongé le pays dans le gouffre où il se débat à cette heure. Trop, c’est trop.

Depuis trois décennies, le peuple camerounais mène un combat à souffle tendu contre des forces rétrogrades pour une jouissance de ses libertés citoyennes. Nous avons à l’esprit le souvenir de Njawe Pius qu’on peut dire avoir consumé sa vie dans ce combat.Il n’y a pas si longtemps, j’ai eu à apporter mon soutien au Chef Supérieur de Bamendjou, Sa Majesté Sokoudjou, qui avait été abusivement réprimandé par une autorité administrative zélée.

Faut-il donc qu’après les autorités administratives, ce soient les services de renseignements des FDS qui se muent en organe de répression des citoyens? Par quelle législation notre pays se verrait imposée une  » Loubianka » à la soviétique, ce service de renseignement militaire chargé d’intimider et d’éliminer en son temps les tenants d’opinions dissidentes ?

Il nous revient d’ailleurs que la raison des manœuvres d’intimidation et d’une possible « neutralisation » du Pr Fridolin Nke serait sa désapprobation de la poursuite de la guerre dans le NOSO. Si tel est le cas, je donne ici, urbi et orbi , l’occasion que soient lancés aussi des séides à mes trousses car je suis de ceux qui pensent que si ce conflit perdure avec autant de perte en vies humaines, c’est le produit d’une incompétence de ce gouvernement qui semble ne pas avoir le courage politique suffisant pour choisir une stratégie claire entre une guerre totale ou des négociations inclusives, option qui a mes faveurs plutôt que de continuer à brandir comme une amulette païenne, le Grand Dialogue National, Grand Dialogue National, alors que la preuve est faite qu’il s’est agit d’un coup d’épée dans l’eau sans aucun résultat.

Lorsqu’on a vu sur les réseaux sociaux les images sanglantes et horribles des scènes de guerre du NOSO, plutôt que d’entretenir une diversion dérisoire comme la convocation du Pr Fridolin Nke à la SEMIL, l’opinion attend que les responsabilités soient dégagées et que les conséquences soient tirées en terme de réalignement stratégique et politique.

En 1991, en une équipe restreinte autour du Premier Ministre Hayatou, nous avons pu, avec la Tripartite, bâtir un compromis républicain qui, s’il n’avait pas été par la suite unilatéralement violé, nous aurait assurément épargné la guerre sanglante actuelle dans le NOSO. Si cela a pu se faire à l’époque alors que 7 régions sur 10 du pays étaient paralysées par « les villes mortes », cela peut également se faire aujourd’hui, à condition que, si l’option politique choisie est celle du dialogue inclusif, soient impliquées les parties actives au conflit, l’idée de l’acceptation des compromis en réparation des erreurs du passé soit acquises, les négociations soient menées en continu avec une équipe expérimentée.

Les sécurocrates ne sauraient aujourd’hui par des actes de vilenie politique, comme cette convocation à la SEMIL d’un Professeur d’université, continuer à essaimer des frustrations dont la multiplication a été à l’origine de la crise du NOSO. Nous sommes en devoir de ne plus les laisser faire. Tenant compte de ce que les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets, nous attirons l’attention de ceux à qui incombent la responsabilité politique de préserver la paix, pour qu’ils tempèrent les ardeurs des adeptes de méthodes répressives aujourd’hui inacceptables et dépassées, au risque, s’ils ne le font, de voir éclater d’autres foyers de contestation violente.

Pour le pallier, nous appelons ce gouvernement à s’atteler à mettre en œuvre ce qui peut tenir lieu de feuille de route tel qu’énoncé plus haut. C’est sur lui que repose l’impératif de ramener la paix et la concorde civile dans notre pays et non aux sécuricrates exaltés. Il doit s’en préoccuper davantage plutôt que de privilégier des actions et des activités purement cosmétiques et contreproductives.

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