Un directeur d’hôpital suspendu pour avoir manqué de respect à un sous-préfet

Le ministère de la Santé publique a récemment pris une décision radicale en suspendant le directeur de l’hôpital de Messamena, dans la région de l’Est du Cameroun, pour une durée de trois mois. Cette sanction, motivée par des accusations de « manquement grave à l’éthique et à la déontologie professionnelle », prive le médecin de son salaire pendant la période de suspension.

La suspension fait suite à un différend entre le directeur de l’hôpital, le Dr Serge Assamba Mpom, et le sous-préfet de la ville. Le conflit a éclaté après que le sous-préfet ait accusé le médecin d’absentéisme. En réponse à une demande d’explication, le Dr Assamba Mpom aurait réagi de manière virulente, accusant le sous-préfet de conspirer contre lui.

Cependant, cette sanction a suscité des réactions mitigées au sein de la communauté médicale et de l’opinion publique. Le président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC), le Dr Rodolphe Fonkoua, a critiqué le manque de respect des procédures dans la procédure disciplinaire contre le Dr Assamba Mpom. Il souligne notamment l’absence de consultation de l’Ordre et le non-respect du principe du contradictoire.

Le Dr Fonkoua exprime également des préoccupations concernant la suspension des revenus du médecin pendant une période aussi longue, en soulignant les difficultés économiques rencontrées par de nombreux Camerounais. Il appelle à une révision rapide de la sanction, jugeant celle-ci disproportionnée.

Cette suspension a également été dénoncée par certains membres de l’opinion publique, qui estiment qu’elle est excessive compte tenu des circonstances du différend. La controverse entourant cette affaire met en lumière les tensions et les défis auxquels sont confrontés les professionnels de la santé au Cameroun, ainsi que la nécessité d’une réforme du système disciplinaire pour garantir l’équité et la transparence dans le traitement des cas de faute professionnelle.