Trois phrases que vous ne devriez surtout pas dire à votre enfant, conseille un psychologue

Avez-vous gardé le souvenir de phrases entendues de la bouche d’adultes lorsque vous étiez enfant ? Des mots qui ont pu vous heurter, vous blesser, vous faire vous sentir tout petit ? On évoque souvent l’impact des violences physiques vécues par les enfants, mais la violence peut aussi être verbale, et marquer à jamais. Parfois même, elle vient de phrases qui pourraient paraître un peu banales, qui ne sont pas forcément des insultes ou des menaces, qui sont plus anodines que cela, mais dont le sens profond a un impact fort que l’on garde en mémoire des années plus tard. Dans un article paru sur le site Well and Good, la thérapeute Shannon Moroney liste trois choses qu’il ne faudrait surtout pas dire à son enfant.

« La chose la plus importante à retenir est que nous ne savons pas toujours comment nos mots vont être reçus, en particulier par un enfant« , souligne la thérapeute en préambule. Elle précise que nombreux de ses patients témoignent de mots visant à les rabaisser, les déprécier, ou encore les invalider, une fois adultes. Pour elle, le risque est que les phrases construisent une « croyance négative en soi » pour l’enfant, avec un retentissement important sur sa personnalité, son bien-être mais aussi ses apprentissages. « À l’âge adulte, les gens viennent souvent en thérapie pour démanteler la fausse croyance en eux-mêmes et qui fait des ravages dans leur vie« , précise-t-elle.

Les trois choses à ne surtout pas dire (et pourquoi)

« Tu es tellement dramatique » : selon Shannon Moroney, cette phrase pose problème parce qu’elle indique à l’enfant qu’il exagère dans sa façon de réagir. Elle pense même que le mot dramatique soit ce qu’il y a de plus « minimisant » pour un enfant. Cela revient à nier l’importance de ce qu’ils vivent, l’intensité de leur ressenti. Or, entre un adulte et un enfant, il y a forcément un décalage sur la façon de vivre les choses. Leur reprocher d’être dramatique, c’est les inciter à se « rapetisser », note-t-elle. « Lorsque nous invalidons les sentiments d’une personne, elle apprend à les taire« . Elle rappelle que l’on peut avoir une autre approche pour faire redescendre la contrariété, la tristesse ou la colère de l’enfant, et que cela doit d’abord passer par le fait de lui dire « j’entends que tu te sens très mal », avant de lui proposer d’en parler.

« Arrête de pleurer » : Le risque, c’est d’envoyer un message à l’enfant sur le fait de devoir restreindre ses émotions. Un enfant doit pouvoir extérioriser ce qu’il ressent, y compris par les larmes. Elle encourage les parents à dire à leurs enfants de pleurer tant qu’ils en ont besoin. Et si cela leur paraît trop dramatique ou bruyant, de leur proposer de le faire dans l’intimité de leur chambre, par exemple. Mais ensuite, de renouer la conversation pour comprendre pourquoi l’enfant a vécu ce chamboulement. D’autant qu’elle note qu’un enfant qui pleure ne le fait pas forcément pour la raison à laquelle vous pensez, peut-être qu’il réagit à quelque chose qui s’est passé plus tôt dans sa journée.

Faire des remarques sur son physique : la question des normes est omniprésente dans la société, et un enfant peut les intégrer très vite si vous lui soulignez qu’il est trop gros, trop petit, trop grand… Globalement, elle conseille d’éviter tout commentaire sur le physique, y compris sur le vôtre. Cela évitera de suggérer à l’enfant qu’il pourrait être « mieux » autrement.

Source : Well and Good