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Tradition : voici comment se passe la dot chez les Bamilékés

Le sujet de la dot est souvent houleux de nos jours. Certaines personnes estimant que certaines familles exagèrent les montants de la dot. Des observateurs vont d’ailleurs jusqu’à accuser la tradition de la dot d’être responsable de la recrudescence du célibat dans nos société d’aujourd’hui. Aujourd’hui nous levons le voile en partie sur ce sujet. Nous allons dans cet article, vous informer sur la dot en pays Bamiléké, afin que chacun sache à quoi s’attendre.

Dans cet article on parlera notamment de :

1- Du choix de la fiancée
2- Du toqué à la porte
3- De la liste de la dote
4- De la dot proprement dite
5- De la reclamation de l’épouse
6- De la possibilité de fuir avec son épouse
7- De la possibilité de Kidnapper sa femme

En pays Bamiléké, Aller en mariage pour une fille est une fierté aussi bien pour elle que pour ses parents. Pour ces derniers, c’est un aboutissement d’avoir réussi l’éducation de leur enfant. On dit d’ailleurs de la fille non mariée qu’elle est « fanée » chez ses parents.

Par ailleurs l’homme non marié en pays Bamiléké est une honte dans la société. Qualifié d’irresponsable, il est le type d’exemple à ne pas suivre, et lors des cérémonies et rassemblements, il est souvent relégué aux seconds plans et délégué aux taches ingrates par rapports à ses petits frères qui eux sont mariés et bénéficient des places d’honneurs et des meilleurs traitements.

Le choix de la fiancée

En principe, après que le garçon ait repéré la femme qu’il souhaite épouser, c’est la famille du garçon qui va vers celle de la fille. En général ce sont les mamans, ou celles qui sont considérées comme telle qui se rencontrent en premier. Dès que les négociations en coulisses ont abouti à un accord entre les deux parties, on procède à la présentation du fiancé par le père du fiancé.

Le toquer porte

Dans cette phase, le fiancé étant généralement représenté dans ce jour la par son père, ou celui qui est considéré comme tel, puisque dans la tradition Bamiléké, c’est lui le véritable mari et c’est lui qui demande la main de la fille en mariage pour son fils. Une liste de biens à fournir pour la dot, défini d’avance par la tradition et non par les parents, est ensuite donnée au père du futur mari.

La dot proprement dite

C’est dans cette phase que les choses sérieuses commencent ouvertement. D’une manière générale, dans la procédure des fiançailles, figure au premier plan le « voir la maison » de quatre personnes – clés dans la famille de la fiancée.

– Celle de la mère de la fiancée ( belle –mère )
– Celle du père de la fiancée ( beau père )
– Celle de la grand-mère maternelle de la fiancée
– Celle de la grand-mère paternelle de la fiancée

De nos jours, les personnes à « voir » sont souvent étendues aux grand parents paternels et maternels de la fiancée, ainsi qu’aux oncles, tantes et autres membres importants de la famille de la fiancée, a qui des petites sommes à hauteur de leur importance, sont distribuées le jour

A toutes les phases, la famille du fiancé doit se présenter avec un certain nombre de biens matériels définis et reconnus en la matière par tous. Le temps mis pour la réalisation de toutes ces actions est fonction de la disponibilité et surtout de l’épaisseur du porte monnaie de la famille du fiancé.

La liste de la dot

Lors de la visite chez le beau-père, prévoir une grande calebasse d’huile (l’équivalant aujourd’hui d’une tine d’huile ou grande calebasse), une petite calebasse d’huile, deux fagots de bois, 1 sac d’ébène, 1 lot ou un sac d’arachide décortique, de l’argent sans un montant précis mais dont l’abondance ne saurait nuire. De nos jours, ces éléments sont souvent remplacés par des produits équivalents.

Pour la grand-mère maternelle de la fiancée, il faut prévoir une houe, 1 paquet de plantain préparé avec de la viande et tournée à l’huile rouge, une calebasse d’huile et de l’argent pour « ouvrir » le paquet de plantain. L’huile ainsi offerte est partagée par les coépouses de la grande belle-mère. Et comme on l’a précisé plus haut, ces produits sont remplacés de nos jours par des produits équivalents.

Enfin chez la grand-mère paternelle de la fiancée, on doit apporter une houe, 1 paquet de plantain préparé avec de la viande et tournée à l’huile de palme, une calebasse d’huile, de l’argent pour « ouvrir » le paquet de plantain. L’huile est partagée entre les coépouses de la grande belle-mère

La réclamation de la femme après la dot

Pour aller réclamer la fille, la famille du garçon doit apporter chez le père de la fille une calebasse d’huile pour matérialiser sa demande et une autre calebasse d’huile qui servira à la bénédiction de la fille.

Fuir pour rejoindre son mari

Chez les Bamilékés, le principe cardinal à respecter est que la fille se marie selon la procédure que sa mère avait utilisée lors de son propre mariage. Cela doit se perpétuer de génération en génération. Les hypothèses sont diverses et variées. Il y a des cas où la fille « fuit » pour rejoindre sa belle famille si sa mère s’était mariée de la même manière. On dit alors qu’elle a fui pour aller se marier.

En effet, dans les époques reculées et même encore de nos jours, certaines filles allaient (ou vont) retrouver leurs amoureux et les parents du fiancé n’ont pas d’autres choix que de matérialiser ce mariage en dotant la fille chez ses parents. Les filles issues de ces mariage étaient (et le sont toujours) obligées de se marier de la même manière.

Procédure pour « kidnapper » la fille

Dans ce cas après les fiançailles, la famille du fiancé débouche dans sa belle famille et emmène la fiancée sans préavis de gré ou de force. Généralement il s’agit d’une action en terrain préparé ( entente avec la famille de la fille ) où seule la fiancée est souvent surprise. Dans la tradition de la dot chez les bamilékés, un point d’honneur est mis sur le fait de ne frustrer personne. Surtout pas les futurs mariés. Tout est toujours fait avec le consentement de la fiancée et de ses parents.

Procédure pour aller « marier » la fille dans sa belle famille

Ce dernier cas, le plus courant de nos jours, est la voie normale où la fiancée est conduite dans sa belle-famille pour y « être mariée ». C’est la procédure la plus onéreuse pour la famille du fiancé, qui doit passer par la cérémonie traditionnelle de mariage qui comprend la dot chez la famille de la fiancée en présence des deux familles, la « fente de la cola », qui formalise l’engagement réciproque.

Sans oublier « l’habillement de la fille » et la bénédiction parentale. Dans tous les cas, chez les Bamilékés, la fiancée n’atterrit pas le plus souvent directement chez son fiancé, mais chez son beau-père, où celui qui est considéré comme tel, avant d’être conduit plus tard chez son fiancé et de là, elle prépare le taro pour « recevoir » les visiteurs.

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