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Témoignage sur le meurtre de Caro à Buéa: un témoin sort du silence et expose enfin les vrais faits

• Un témoin du tragique incident de Buéa relate les faits produits à Molyko

• Il relate les évènements depuis l’interpellation de la dame jusqu’à la mort du gendarme Achille

• Il soulève la corruption entretenue par des hommes en tenue à Buéa

L’opinion publique est restée sur sa soif concernant les faits exacts qui se sont produits lors de la fusillade d’une victoire décrite comme suspecte par un gendarme du nom de Achille Mvongo à Buéa le 14 octobre dernier. De ces coups de feu, une fillette a perdu la vie, ce sera le tour du gendarme de rendre son âme lynché à mort par la population environnante de Molyko, lieu où s’était produit l’accident. Le MINDEF a sorti un communiqué pour relater les faits qui incriminent la maman de la victime pour avoir pris la fuite lors du contrôle routier.

Quelques heures après la sortie du MINDEF, un taximan témoin des échanges entre le gendarme et la dame, s’est confié à Mimi Mefo. Il lui donne une version de l’incident qui contredit celle du MINDEF.

Echanges entre la mère de la fillette avec les gendarmes

Le témoin dans son déballage en anonymat a déclaré qu’il se trouvait dans son taxi lorsqu’il a vu deux gendarmes interpellé la dame sur la route menant au marché central de Buéa. Au lieu de s’arrêter, elle a dépassé les hommes en tenue en leur déclarant qu’elle s’en va déposer les enfants à l’école.

N’ayant pas apprécié la réponse de la dame, ils se sont lancés à sa poursuite en montant dans un taxi. Ils l’ont arrêté près de l’entrée de la cathédrale. D’après le récit du taximan, un gendarme se tient devant et l’autre à l’arrière de la voiture mais du côté chauffeur. Ils l’ont taxé de payer une somme pour avoir refusé de s’arrêter, s’en suit alors une longue discussion avec la dame qui maintient qu’elle ira déposer les enfants à l’école et qu’au retour elle passera. Sans lui donner leur accord, elle démarre la voiture, déclare le conducteur de taxi, qui a voue avoir entendu cette partie dès qu’il les a dépassés.

Cette dernière tentative de la dame de s’échapper au « dîme quotidien » des gendarmes lui a été fatale. « «Elle n’arrêtait pas de leur dire qu’elle allait déposer les enfants à l’école. Peu de temps après que je les ai dépassés, j’ai entendu un coup de feu », déclare -t-il. Les détonations ont attiré l’attention des passants et des conducteurs de voitures et en ce moment l’irréparable vient d’être commis.

Brusquement dit-il, la dame a arrêté sa voiture et est descendue en trombe, hurlant en direction de l’arrière de sa voiture et ouvre la portière. Les coups de feu ont touché la fillette assise à l’arrière de la voiture, derrière sa mère. Le gendarme s’est rendu compte de son erreur grave et court vers la voiture. Il découvre le corps inanimé de Caroline, baignant dans son sang.

Une fraction de seconde a suffi pour troubler le quartier de Molyko pourtant paisible dans la matinée du 14 octobre 2021. Rapidement, une foule s’attroupe autour de la dame inconssolable. L’un des passants a saisi l’arme du gendarme Achille et l’a remis à l’autre gendarme qui s’est éloigné pour appeler la police pendant qu’Achille est aux mains de la foule en colère.

Très peiné, raconte le taximan, le gendarme s’est livré à la foule constitué des passants qui se sont dangeureusement occupés de son cas. Il leur demandait pardon en les implorant de l’arrêter et de le remettre aux policiers.

D’après toujours le récit du taximan qui s’est confié à Mimimefo, le gendarme a été sauvagement bastonné, de violents coups qui l’ont terrassé, il lui a été difficile de se mettre debout. Dans la foulée, une unité de police a débarqué.  » Une unité de police est arrivée sur les lieux et n’a rien fait pour tenter d’arrêter la foule. Ils ont simplement regardé. Plus tard, des militaires sont arrivés. Le gendarme était toujours vivant au sol. Il les a regardés, espérant être sauvés, mais ils n’ont rien fait », a-t-il indiqué avant de déclarer : « lorsque les militaires sont arrivés sur place, l’un d’eux a voulu tirer mais a été prévenu par la population, les faisant reculer. Au moment où l’évêque et DO sont arrivés sur les lieux, le gendarme avait déjà été lapidé au point qu’il était peu probable qu’il survive ».

Achille Mvogo a été tué en tenue militaire à Molyko le 14 octobre 2021 dans la ville de Buéa pour avoir ouvert le feu sur une voiture. Une fillette du nom de Caroline Louise Kimora a perdu la vie. Une nouvelle qui a provoqué une onde d’émotions et d’indignation au Cameroun et ailleurs condamnant cette barbarie de Buéa.

Ce triste évènement soulève également la question de corruption dont sont accusés les hommes en tenue au Cameroun. Selon les indiscrètions du taximan, témoin de la bavure, c’est un secret de polichinelle, les gendarmes et policiers font rarement ou jamais les contrôles routiers comme cela se doit à Buéa. Ils sont plus préoccupés par les « dimes quotidiens » qu’ils percoivent auprès des conducteurs d’engins.

Ils préfèrent dit-il le tronçon Molyko-Bokova car il y a de l’affluence sur ces routes. « Les gendarmes se postent souvent près de l’école publique de Bokova, du couop de là au marché central, il y a une longue distance et ils font généralement le contrôle avant l’école, en recevant de l’argent des chauffeurs. », déclare le taximan qui s’est confié sous l’anonymat.

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