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Témoignage de la mère de Caroline :‘cette histoire de 500f est un mensonge’ voici histoire en question

• La mère de la petite Caroline brise le silence

• Elle dément le racket

• Elle dit ne pas être la conductrice de la voiture

Les premières images diffusées après l’assassinat de la petite Caroline montraient une foule en colère devant les locaux du gouverneur de la région du Sud-Ouest scandant des propos qui insinuent clairement que la petite élève de 4 ans était décédée à cause de 500 F. Les rumeurs relayées sur plusieurs plateformes indiquaient que le gendarme Achille Mvogo avait pris en chasse le véhicule parce que le chauffeur refusait de lui donner les fameuses 500 F de la corruption.

Il n’en est rien à en croire la mère de la victime. Cette dernière s’est confiée au lendemain du drame à sœur. Elle dément formellement le présumé acte racket et tient à indiquer à l’entame de sa conversation que ce n’était pas elle au volant du véhicule. « That 500 fcfa story na lie and a no bi di drive me. Na some man bi di drive. (Cette histoire de 500 fcfa est un mensonge et ce n’est pas moi qui conduisais. C’est un homme qui conduisait », raconte-t-elle. Cette version a d’ailleurs été confirmée par sa sœur qui précise que Lizette, la mère de Caroline ne savait pas conduire une voiture et n’avait d’ailleurs pas de permis de conduire.

Contrairement aux rumeurs qui condamnaient la mère d’avoir mis en danger la vie de ses enfants en refusant d’obtempérer et en démarrant le véhicule, Lizette n’était pas la conductrice du véhicule.
La sœur de Lizette, Love Nyemb Bassong traduit et résume la version de sa sœur en français

Elle allait déposer ses trois enfants à l’école et a emprunté un “clando”. Elle s’assoie devant sur le siège passager à côté du chauffeur et installe ses trois enfants à l’arrière. Arrivés à un contrôle de police à Molyko, on demande au chauffeur de s’arrêter. Il obtempère. On lui demande ses papiers et il ne les a pas. Il dit à l’homme en tenue qu’il va déposer la mère et les enfants à l’école et il revient. L’homme en tenue lui dit de garer et de descendre. Ma sœur et lui disent au flic que les enfants seront en retard. Le gendarme demande à ma sœur de descendre et de prendre un taxi pour aller déposer les enfants car il ne peut pas laisser cette voiture suspecte partir.

Le chauffeur demande à la dame de se mettre à l’arrière avec ses enfants et invite le gendarme à s’asseoir devant pour faire le chemin avec lui. Chose que ce dernier refuse. Ma sœur quant à elle obéit. Elle descend et s’installe derrière. Une fois derrière, le chauffeur démarre la voiture et le temps qu’elle lui demande “weti you di do?”(qu’est-ce que tu fais?) et qu’il lui réponde « A want turn »(je veux tourner ), le gendarme a ouvert le feu.

Elle pense que c’est parce qu’elle s’est mise derrière que ses autres enfants ont échappé car elle leur a demandé de se baisser. Autrement peut-être dans sa détermination à arrêter le véhicule et le chauffeur très suspects, il aurait pu tirer de plus belle. Selon les infos recueillies, cette voiture était censée être en fourrière à Kumba toujours suite à des contentieux avec la police pour manque d’immatriculation. Je suis obligée de faire preuve de réserve quant à certains détails ici.
Ce qu’il faut retenir c’est que, POUR CE QUE JE SAIS, ma petite-soeur n’est pas ambozonienne. Elle n’a en rien participé au décès de sa fille. En tout cas, c’est sûr et certain ce n’est pas elle qui conduisait. Elle aurait peut-être dû obéir et emprunter un taxi comme le lui a suggéré le gendarme, mais on ne pense pas toujours qu’une légère hésitation peut se révéler aussi fatale. Cette fille est une maman (comme plusieurs) qui a eu le malheur d’emprunter le mauvais moyen de transport le mauvais jour.

Pour ce qui est de l’homme en tenue, j’ai appris à ne pas juger les gens, qui plus est les défunts. Je laisse ce soin à Dieu en qui je crois. Ce que je devrais préciser cependant c’est que son supérieur lui aurait demandé après coup « qu’est-ce que tu as fait ? » Ce à quoi il a répondu «je voulais tirer sur les roues. »

Vrai ou pas, je suis prête à parier que lorsqu’il sortait de chez lui ce jeudi matin, il ne s’était mis en tête qu’il irait tuer une gamine de 4 ans. Par conséquent malgré ma douleur pour ma fille, je n’arrive pas à lui en vouloir. Je ne me réjouis pas de son décès, j’en pleure aussi d’où ma deuxième bougie en photo.

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