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Succession à Paul Biya: Voici pourquoi des militants du RDPC plébiscitent Dion Ngute (SONDAGE)

Tout indique que le troisième président du Cameroun sera l’un de ces quatre hommes : Maurice Kamto, Joseph Dion Ngute, Marafa Hamidou Yaya ou Alamine Ousmane Mey. Imposer un autre candidat aux Camerounais va probablement déclencher l’anarchie et des guerres civiles. Bien que les sondages puissent changer avec le temps, nous n’avons pas encore constaté de volatilité significative dans les résultats depuis deux ans maintenant. Plus révélateur dans ce sondage est la manière dont les différentes zones, Nord, Centre-Sud-Est, Littoral/Ouest, Nord-Ouest/Sud-Ouest, abordent cette question de manière nuancée. Certaines recommandations peuvent être faites à divers intervenants, au peuple camerounais, et à cet oppresseur de notre peuple qu’est la France ainsi qu’à d’autres spéculateurs étrangers.

Nous remercions tous ceux qui ont participé au sondage et attendons avec impatience le prochain sondage en janvier. Nous allons d’abord présenter le résultat, commenter certaines tendances observées et faire quelques recommandations à certains groupes de personnes.

A. Résultats du sondage.

1. Analyse des données

Voici comment les zones ont participé :

Nord : RDPC – 17,7 % ; indépendants – 48,4 % ; opposition – 33,9%.

Centre-Sud-Est : RDPC 0,5% ; Indépendant 47,3 % ; Opposition – 52,2%.

Littoral/ouest : RDPC 1 %, indépendants 46,2 %, opposition 52,8 %.

Nord-Ouest/Sud-Ouest : RDPC 13,5%, indépendants 59,6%, opposition 26,9

Diaspora : RDPC 0, indépendants 46,2 % ; opposition 47,1%

De toute évidence, la taille de l’échantillon de plus de 500 présentait un suréchantillonnage de l’opposition dans les zones littoral/ouest et centre/sud/est tandis que le nord et le nord-ouest/sud-ouest reflétaient un léger suréchantillonnage du parti au pouvoir. Pour cette raison, les résultats des électeurs potentiels dans le littoral/ouest et le centre-sud-est ont été pondérés pour refléter 10 % de RDPC, 30 % d’opposition et 60 % d’indépendants. A l’échelle nationale, les militants de l’opposition sont estimés à 20 % mais les métropoles littoral/ouest et centre-sud-est sont le centre des partis d’opposition.

De plus, nous avons pondéré le résultat final par les zones telles que :
-la zone Nord de l’Extrême Nord, du Nord et de l’Adamaoua représente environ 30% ;

-le centre-sud-est pour 25%,

-le littoral/ouest représente 24%,

-la zone nord-ouest/sud-ouest représente 20%,

-et la diaspora pour 1% des électeurs potentiels.

La marge d’erreur moyenne pour un niveau de confiance de 95 % est estimée à 4,3 %. Plus de 94% des participants au sondage étaient au Cameroun. Il est à noter que certains qui ont voté issus de la diaspora ont l’intention de rentrer chez eux lors des élections.

2. Approbation de M. Biya en tant que président :

2.1. Parmi ceux qui désapprouvent sa gouvernance au point de souhaiter sa démission, nous avons

Nord : 66,1 % ; Centre-Sud-Est : 80,6 % ; Littoral/ouest : 80,4 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 76,9 % ; diaspora : 100 %.
Cela donne une moyenne pondérée de 75,7% pour cette option.

2.2. Parmi ceux qui désapprouvent sa gouvernance mais préfèrent permettre à M. Biya de terminer son mandat actuel, nous avons
Nord : 22,6 % ; Centre-Sud-Est : 18,7 % ; Littoral/ouest : 13,9% ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 13,5% ; diaspora : 0%.
Cela donne une moyenne pondérée de 17,5% pour cette option.

2.3. Parmi ceux qui sont satisfaits de la gouvernance de M. Biya, nous avons
Nord : 11,3 % ; Centre-Sud-Est : 0,7 % ; Littoral/ouest : 5,7 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 9,6 % ; diaspora : 0%.
Cela donne une moyenne pondérée de 6,8 % pour cette option.

3. Classement des candidats présidentiels potentiels de l’opposition
Les cinq premiers, ainsi que leurs scores pondérés sont :
Maurice Kamto – MRC/CRM (59,8%), Cabral Libii – PCRN (8,0%), Abakar Ahamat – Indépendant (7,7%), Christopher Fomunyoh – Indépendant (5,2%), Frank Biya-Mouvement Frankistes (4,7%).

La répartition du soutien à ces meilleurs candidats des différentes zones est la suivante :

3.1. Maurice Kamto
Nord : 48,4 % ; Centre-Sud-Est : 74,4% ; Littoral/ouest : 85,1 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 26,9 % ; diaspora : 88,2 %.
Cela donne une moyenne pondérée de 59,8 % pour M. Kamto.

3.2. Cabral Libii
Nord : 6,5 % ; Centre-Sud-Est : 17,6 % ; Littoral/ouest : 3,7 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 3,8 % ; diaspora : 0%.
Cela donne une moyenne pondérée de 8,0 % pour M. Libii.

3.3. Abakar Ahamat
Nord : 21,0 % ; Centre-Sud-Est : 2,7 % ; Littoral/ouest : 1,3 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 1,9 % ; diaspora : 0%.
Cela donne une moyenne pondérée de 7,7 % pour M. Ahamat.

3.4. Christophe Fomunyoh
Nord : 1,6 % ; Centre-Sud-Est : 1,0 % ; Littoral/ouest : 0,7 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 21,2 % ; diaspora : 5,9 %.
Cela donne une moyenne pondérée de 5,2 % pour M. Fomunyoh.

3.5. Frank Biya
Nord : 6,5 % ; Centre-Sud-Est : 1,4 % ; Littoral/ouest : 5 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 5,8 % ; diaspora : 0%.
Cela donne une moyenne pondérée de 4,7% pour M. Frank Biya.

4. Classement des candidats présidentiels potentiels du RDPC

Les cinq premiers, ainsi que leurs scores pondérés sont :
Joseph Dion Ngute (33,9%), Marafa Hamidou Yaya (18,9%), Alamine Ousmane Mey (13,6%), Pascal Charlemagne Messanga Nyamnding (8,3%), Philémon Yang (5,4%).
La répartition du soutien à ces meilleurs candidats des différentes zones est la suivante :

4.1. Joseph Dion Nguté
Nord : 16,1 % ; Centre-Sud-Est : 42,9% ; Littoral/ouest : 39,0 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 42,3% ; diaspora : 52,9%.
Cela donne une moyenne pondérée de 33,9 % pour M. Dion Ngute.

4.2. Marafa Hamidou Yaya
Nord : 30,6 % ; Centre-Sud-Est : 20,6 % ; Littoral/ouest : 13,7% ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 5,8 % ; diaspora : 11,8 %.
Cela donne une moyenne pondérée de 18,9 % pour M. Marafa.

4.3. Alamine Ousmane Mey
Nord : 24,4 % ; Centre-Sud-Est : 6,2 % ; Littoral/ouest : 6,5 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 15,4 % ; diaspora : 11,8 %.
Cela donne une moyenne pondérée de 13,6% pour M. Ousmane Mey.

4.4. Pascal Charlemagne Messanga Nyamnding
Nord : 4,8 % ; Centre-Sud-Est : 7,6 % ; Littoral/ouest : 16,8 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 3,8 % ; diaspora : 11,8 %.
Cela donne une moyenne pondérée de 8,3 % pour M. Messanga Nyamnding.

4.5. Philémon Yang
Nord : 3,2 % ; Centre-Sud-Est : 4,6 % ; Littoral/ouest : 2,2 % ; Nord-Ouest/Sud-Ouest : 13,5% ; diaspora : 5,9 %.
Cela donne une moyenne pondérée de 5,4 % pour M. Yang.

B. Commentaires sur les résultats

B1. Un point frappant est que M. Kamto construit une présence nationale qui ne peut être facilement niée. Sa plus grande difficulté est la zone politique de l’Ouest Cameroun (nord-ouest/sud-ouest). Ici, alors qu’il est toujours en tête, il obtient son plus mauvais score. C’est en partie parce que les électeurs de l’opposition dans cette zone ont adopté la séparation ; c’est aussi parce qu’ils estiment que M. Kamto n’a fait preuve ni de courage face à M. Biya ni d’une profonde compréhension de la crise constitutionnelle qui engendre le séparatisme à l’ouest du Cameroun. De nombreux anglophones pensaient que lui et son mouvement généreraient la colère populaire qui mettrait fin à la présidence de M. Biya par un discours de démission formel, garanti par des protestations. Au lieu de cela, les anglophones voient M. Kamto plaider à genoux pour un code électoral. Il ne peut même pas organiser une manifestation pour demander le code.

De plus, alors qu’il est désormais clair que la solution au conflit dans l’ouest camerounais est le fédéralisme (pas un dialogue inclusif comme une fin !), la plate-forme de M. Kamto comporte toujours des promesses présidentielles qui n’ont rien à voir avec le fédéralisme. Ils pointent du doigt le mythe persistant du monarque (non)républicain bienveillant à la France-Afrique.

En gros, on peut comprendre pourquoi M. Kamto se débat dans ces régions. Mais il semble que M. Kamto ait pris en compte la guerre séparatiste et pense que la pondération de 20 % du vote des anglophones est irréaliste : les anglophones ne voteront pas. S’ils ne votent pas et qu’il se débrouille bien dans les autres zones, alors c’est bon pour lui mais mauvais pour le pays parce qu’une telle aliénation rapproche les anglophones de la séparation.

B2. La position stable de M. Dion Ngute en tant que prochain leader du RDPC semble claire dans trois des quatre zones et dans la diaspora. Il est en difficulté dans les régions du Nord. Ici, une nette préférence est affichée pour M. Marafa et M. Ousmane Mey, et M. Dion Ngute arrive en troisième position.

Lors d’une récente visite dans le nord, le Premier ministre a été aperçu en compagnie de l’élite discréditée. Il n’a pas interagi avec les gens. L’élite a renié Marafa mais pas le peuple. M. Dion Ngute ne peut pas gagner dans le nord sans l’aide de M. Marafa et de M. Mey. C’est clair si l’on voit que M. Kamto jouit de son statut de leader politique plus digne de confiance que les alliés du régime qui prétendent être l’opposition dans cette partie du pays.

B3. M. Abakar Ahamat a une forte présence dans le nord en tant que second de M. Kamto et M. Fomunyoh suit M. Kamto dans l’ouest du Cameroun. Ce sont des alliés naturels pour M. Kamto s’il cherchait des moyens de consolider les zones aux politiques identitaires plus exprimées (nord et ouest du Cameroun).

B4 : Dans l’Ouest Cameroun, M. Ousmane Mey est second de M. Dion Ngute, devant M. Yang qui est originaire de cette zone. M. Marafa est fort dans le centre-sud-est et le littoral/ouest. Si la position de M. Marafa en tant que prisonnier politique est envisagée, alors il se pourrait que M. Mey et M. Dion Ngute se séparent du soutien de Marafa pour montrer que parmi ceux qui ne sont pas encore en prison pour ambition politique, Kamto, Dion Ngute , et Ousmane Mey, bénéficient de suffisamment de soutien pour monter une campagne de manière convaincante et gagner une élection d’une manière qui évite une guerre civile.

B5 : Bien qu’il existe des préférences régionales exprimées par les électeurs potentiels, leur modèle de vote est plus optimiste que les récits alarmistes de xénophobie parrainés par l’État. Tous les Camerounais veulent un compatriote camerounais compétent et déterminé à travailler pour la nation. Les médias sont des maisons d’opioïdes parrainées par l’État. Les expériences politiques telles que les sondages peuvent nous rapprocher de la vérité que la plupart des journaux de commande que nous voyons.

B5 : Il est vrai que la forte performance de M. Frank Biya vient du nord et du nord-ouest/sud-ouest. Il est peu probable que les zones cosmopolites centre-sud-est et littoral/ouest s’allient avec son mouvement, mais il lui faudrait énormément de temps pour se classer parmi les trois premiers n’importe où dans le pays. Le temps qu’il fasse suffisamment de progrès, le champ politique se serait peut-être encore solidifié. Les tendances observées ne sont pas très différentes des mesures précédentes de l’année dernière, à l’exception de la montée en puissance de M. Nyamnding qui a commencé avec son transfert injuste à Ngaoundéré.

C. Quelques recommandations

C1 : A l’opposition et au RDPC sur l’Ouest Cameroun
La séparation et l’État unitaire, sous quelque forme que ce soit, sont inconstitutionnels. La paix et la justice reviendront au Cameroun occidental une fois qu’un président de la République fédérale du Cameroun s’engagera à mettre fin à l’illégalité sous forme d’État. Bien qu’il puisse sembler bon de contourner le Cameroun occidental lors d’une future élection, cela ne devrait pas être tenté.

L’opposition devrait reconnaître la violation constitutionnelle, changer la plate-forme de son parti en faveur du fédéralisme et respecter la constitution de 1961 comme point de départ de toute modification. Aussi, un tel parti d’opposition doit cesser de présenter une plate-forme de campagne qui sent bon l’État unitaire où le président a le pouvoir de dire, « aujourd’hui nous mangerons du poisson à Kolofata, et des champignons à Furu Awa ». La messe funéraire pour l’État unitaire inconstitutionnel sous quelque forme que ce soit est offerte.

Le RDPC devrait reconnaître la futilité de la guerre dans l’ouest du Cameroun et l’illégalité de l’État unitaire sous toutes ses formes. Les prochaines élections seront décidées sur la base du fédéralisme. Le RDPC a une chance de se battre s’il défend le fédéralisme et fait preuve d’un esprit de collaboration parmi les visages les moins toxiques de ce gouvernement.

C2 : Aux compatriotes du Nord Cameroun
Le Cameroun occidental et le Cameroun côtier peuvent à juste titre dire que le nord n’a jamais été fortement nationaliste. Ils ne voient pas leur intérêt dans le meilleur intérêt de la nation. C’est un nordiste qui a inconstitutionnellement supprimé la fédération, même s’il a suivi aveuglément les instructions de la France. Le nord était déconnecté de la lutte pour l’indépendance de l’UPC. Le nord ne se souciait pas assez de la réunification, malgré la fraternité désormais perdue au profit du Nigeria.
Les habitants du Nord sont invités à faire une distinction dans leur regroupement de ce qu’ils appellent le Sud. Le sud n’est pas homogène. Le nord-ouest est presque comme le nord mais l’ouest du Cameroun a un problème particulier : nous voulons revenir au système fédéral qui nous a été volé par un président du nord. Nous ne nions pas le développement économique mais nous nous souvenons avec peur et tremblement, des élections coercitives et de l’absence de libertés civiles qui faisaient partie de l’Ouest Cameroun. Peu importe d’où vient le prochain président, les anglophones exigent une plus grande compréhension et sympathie pour le fédéralisme de la part des compatriotes du Nord.

C3 : M. Biya devrait démissionner avant que M. Kamto ne se renforce.
M. Kamto est bien placé. Il lui suffit d’ajouter à la fois un engagement à participer à une future élection présidentielle et d’encourager les gens à s’inscrire et à voter. De nombreuses personnes qui le soutiennent sont découragées par sa stratégie de s’inscrire pour voter. Le RDPC a une chance de gagner s’il appelle aux élections avant la fin de 2022. Par la suite, M. Kamto pourrait être imparable.

De plus, il y aura de la violence dénonçant la fraude électorale. S’il y a vraiment fraude, alors il y aura des guerres civiles. Mais si l’élection est libre et équitable, la violence prendra fin et les instigateurs feront face à la loi.

C4 : En France – vous risquez de perdre beaucoup si vous jouez à l’idiot.
Le fédéralisme doit être restauré et les Camerounais doivent être autorisés à choisir leurs propres dirigeants lors d’élections guidées par la Constitution, compétitives et transparentes.

En regardant les prochaines élections françaises, la France ne peut ni enseigner la politique partisane au Cameroun ni la politique concurrentielle axée sur les problèmes. C’est une cacophonie appelée démocratie dans l’esprit de la folie de la révolution française. Laissez-nous tranquilles et dans des décennies, le Cameroun sera une démocratie constitutionnelle fédérée fonctionnelle.

Une fois de plus, nous remercions tous ceux qui ont participé aux sondages et nous attendons avec impatience un autre sondage en janvier 2022.

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