Succession à Paul Biya: Voici les révélations d’un cadre du RDPC sur la guerre qui se prépare
• Il y a une guerre de clan au sein du sérail pour la succession à Paul Biya
• Me Emmanuel Pensy, membre influant du RDPC fait des révélations
• Il ne cache pas sa crainte pour l’après Biya
« Les Camerounais voudraient que le président dise que je ne me présenterai plus. Mais s’il le dit dès le lendemain ça va être la guerre. (…) ». Ces mots sont de Me Emmanuel Pensy, membre influant du RDPC, parti au pouvoir.
L’homme est intervenu le dimanche dernier dans l’émission « Droit de réponse », diffusée sur la chaine de télévision Equinoxe Tv.
Aux côtés des autres panélistes notamment le Prof Nkou Mvondo, Me Emmanuel Pensy a évoqué la guerre de succession qui se déroule actuellement dans la formation dirigée par le président de la République Paul Biya. Cette guerre s’est matérialisée par les affrontements qui ont émaillé les processus électoral pour le renouvellement des organes de base du parti.
Les différentes forces en présence pour la prise du pouvoir dans le cadre de la succession à Paul Biya, se préparent activement sur tous les plans surtout financiers.
« Un ministre m’a dit qu’il y a des gens qui ont détourné de l’argent, qui se sont constitués des trésors de guerre en plusieurs milliards pour pouvoir prendre le pouvoir. Si vous regardez le nombre de milliards volés, vous vous demandez à quoi sert tout ça. Parce que, les gars prennent des milliards tous les jours », confie-t-il.
Me Emmanuel Pensy cite pour preuve les affaires connues du tribunal criminel spécial (TCS) qui doit recouvrer des centaines de milliards de francs CFA détournés par des barons du régime de Yaoundé. Il ne cache pas sa crainte face à cette situation.
« Actuellement au niveau des décisions rendues par le tribunal criminel spécial, il y a plus de 400 milliards à recouvrer. Cet argent là c’est pourquoi faire ? C’est ça le problème. Les gars sont en train de préparer un trésor de guerre et sont dangereux. Ils sont même dangereux pour le Cameroun. C’est ma crainte de savoir que des Camerounais qui sont là, en qui le président de la République a honoré, les a gratifié de fonctions importantes, sont en train de se préparer pour demain. Sur ce point, je suis très inquiet parce qu’on ne sait pas. C’est pour ça que je suis, sur ce point, très inquiet », a déclaré Me Emmanuel Pensy.
La rédaction de infoscameroon vous propose ci-dessous, l’intégralité de l’émission
NGOH NGOH, AYOLO, SADI ET LA FRANCE-AFRIQUE: COMMENT LES RESEAUX PREPARENT L’APRES BIYA
Au centre de toutes les négociations de couloirs, se trouve l’Elysée à qui les différents clans font la cours et passent souvent des messages à travers leurs différents contacts.
Au total, 5 clans veulent le pouvoir.
Parmi ces clans, nous avons celui de Franck Biya, le fils de Paul Biya. Ce dernier qui cache mal ses ambitions, aurait le soutien de Mvodo Ayolo, le directeur du cabinet civil de la présidence de la République à qui le chef de l’Etat aurait selon des indiscrétions, confié la lourde tâche de conduire son fils aîné à la magistrature suprême.
Il s’agit d’un scénario à la Bongo ou à la Gnassingbé, ou encore à la Deby, histoire de prolonger le règne de la famille Biya et préserver les intérêts de la France.
Un autre camp sort également du lot. Il s’agit du groupe piloté par le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ce dernier conterait sur le soutien de la première dame qui l’appuierait souvent dans l’extension de son cercle d’influence et taper sur des pontes du régime qui refusent de se plier.
Autre camp, celui du Premier ministre Joseph Dion Ngute qui, très discret, étend depuis plusieurs années, son influence auprès de plusieurs pontes du régime. Des sondages en sa faveur, diffusés sur les réseaux sociaux depuis quelques mois ne sont pas des faits anodins.
Troisième camp, celui de Emmanuel René Sadi qui n’est pas non plus à négliger. Mais le ministre de la Communication a encore du travail à faire.
Egalement très discret la plupart du temps, certaines sources bien introduites dans le sérail parlent souvent de son influence et de l’unanimité autour de sa personne.
Quatrième camps, celui de Marafa Hamidou Yaya, ancien membre influent du régime originaire du nord et ancien proche collaborateur de Paul Biya.
L’on raconte d’ailleurs que ce sont ses ambitions présidentielles qui l’ont conduites au secrétariat de la Défense où il est incarcéré depuis plusieurs années.
Cinquième et dernier camps, il s’agit de celui de Maurice Kamto, président du MRC et ancien ministre sous Paul Biya. Ce dernier à première vue n’aurait pas des accointances avec l’Elysée.
Mais, fin stratège qu’il est, il pourrait avoir des contacts avec Macron, par le biais de son ancien avocat Me Moretti, devenu ministre de la Justice en France et très proche collaborateur du président français.
L’opposant compterait aussi sur ses anciens amis du régime qui, ayant soif du changement lui envoleraient souvent des informations classées secrètes. D’aucun pensent que l’info du transfert du pouvoir de gré-à-gré qui a fait l’objet d’une de ses sorties lui viendraient des ces ‘contacts’ au sein du régime.
