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Souvenir : il y a 13 ans, Paul Biya enfumait le Pape Benoît XVI à Yaoundé

17 mars 2009- 17 mars 2022. Cela fait exactement 13 ans que le Pape Benoît XVI effectuait sa première visite en Afrique et notamment au Cameroun qui fut sa toute première destination. Peu de temps après son arrivée à Yaoundé (Cameroun), première étape de son voyage apostolique en Afrique, du 17 au 23 mars 2009, Benoît XVI a prononcé son premier discours, affirmant que l’Eglise apportait la «réconciliation, la justice et la paix en Afrique», un continent marqué par «l’espérance et la vie».
Paul Biya a également tenu un discours pompeux sur lequel nous avons décidé de revenir, 13 ans après et surtout de ce qu’il en reste.

Très Saint-Père,

Vous foulez pour la première fois le sol du Cameroun, je suis heureux au nom du peuple camerounais et en mon nom propre de vous souhaiter une chaleureuse bienvenue dans notre pays, tous les camerounais vous accueillent avec ferveur avec joie, et se sentent honorés de votre présence. Ils considèrent votre visite comme un privilège exceptionnel pour le Cameroun.
Les travaux du premier synode des évêques pour l’Afrique, c’était en quelque sorte achevés au Cameroun par la promulgation en 1995 de l’exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa par votre révéré prédécesseur. La providence a voulu que votre visite offre l’occasion de la publication de l’Instrumentum laboris qui marquera le début de la préparation concrète, de la 2e assemblée spéciale du synode des évêques pour l’Afrique qui doit se tenir à Rome en octobre prochain. Laissez-moi m’en réjouir et me féliciter de ce que le Cameroun soit ainsi devenu une terre synodale ou tout au moins comme l’a dit un fin observateur de mon pays un cadre idéal pour s’adresser à l’Afrique.

Très Saint.-Père,

qu’il me soit permis de dire que le thème retenu pour le 2 e synode « L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix » va dans le sens de nos propres préoccupations.

J’ai en effet souvent déploré, que notre continent soit en permanence déchiré par les antagonismes sociaux-politiques et les conflits ethniques. Le Cameroun a toujours soutenu les initiatives des organisations internationales, pour réconcilier les adversaires et apporter sa contribution lorsque il était fait appel à lui. Grâce au ciel, notre pays qui connaît une grande diversité ethnique a échappé à de tels excès. Sans doute parce qu’il existe entre ses différentes composantes une grande tolérance et un véritable respect mutuel. Probablement aussi, parce que le peuple camerounais est doué d’un sens de responsabilité qui l’incline à la négociation plutôt qu’a l’affrontement.
D’autre part comment ne pas souscrire à l’appel de l’Eglise pour plus de justice pour les populations africaines décimées par les pandémies, la misère et la faim, parfois privées de leur droits les plus élémentaires et soumises à des conditions de vie dégradantes. Comment ne pas entendre le cri de l’homme africain, selon l’expression d’un prêtre sociologue camerounais. Nous nous efforçons pour notre part de répondre aux attentes de notre peuple concernant l’exercice de ses droits civiques et à la satisfaction de ses besoins en matière d’éducation, de santé et de niveau de vie.

Nous nous sommes engagés depuis une vingtaine d’années sur le chemin escarpé de la démocratie et du progrès social. Sans prétendre être arrivés au terme de notre parcours, je crois pouvoir dire que malgré les obstacles nous avons avancé dans la bonne direction et nous continuons dans cette voie.

Quant à la recherche de la paix, elle est le fondement même de notre politique extérieure, parce que nous savons que sans la paix tous nos efforts pour améliorer le sort de notre peuple serait vain. C’est pourquoi nous menons une politique de bon voisinage avec nos voisines avec lesquels nous avons beaucoup en commun. Le meilleur exemple de cette volonté de paix que je puis citer est le règlement du contentieux sur la péninsule de Bakassi. Grâce à une bonne volonté partagée et l’appui des Nations unies et de quelques puissances s amies cet épineux problème a pu être résolu à la satisfaction générale.

La voie a ainsi été ouverte à une coopération mutuellement bénéfique avec notre grand voisin.

Très Saint-Père,

Les africains et les camerounais en particulier apprécient hautement votre décision de tenir un deuxième synode des évêques pour l’Afrique. Ils y voient la marque de l’intérêt constant que vous portez à ceux qui souffrent de la guerre, de la misère, de la maladie ou de l’oppression. Cette solidarité affirmée est aussi pour eux un encouragement à ne pas céder à l’afro-pessimisme et à poursuivre leurs efforts pour construire une société plus juste et plus solidaire. A cet égard, votre seule présence est porteuse d’espoir et de confiance en l’avenir.
C’est la raison pour laquelle vos paroles seront suivies avec la plus grande attention et seront pour nous toutes sources d’inspiration et de réconfort.

Très Saint-Père,

merci d’être venu vers nous. Permettez-moi de voir en votre visite, la marque de l’affection réciproque qui existe entre Votre Sainteté et le peuple camerounais. Nous vous souhaitons un très agréable séjour au Cameroun

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